Bien que mon cœur attendait patiemment d'avoir une réponse de sa part, de sentir la chaleur de se savoir aimé lui aussi, j'oubliais rapidement cette idée lorsque ses lèvres prirent possession des miennes et que ses mains s'attardèrent à détacher ma ceinture. Le désir que mon corps ressentait pour lui était beaucoup plus important que d'entendre ces simples mots. Après tout, ils viendraient sûrement à un moment ou l'autre. Il fallait seulement lui laisser un peu de temps. C'était moi qui avait été un peu trop rapide sur la détente, prononçant ces mots sous l'effet du plaisir qu'il me procurait.

Kyôhei se leva alors, m'entraînant vers un lieu beaucoup plus confortable, sans pour toutefois briser le contact entre nos lèvres. C'est pourquoi j'en profitais, glissant doucement ma langue entre ses lèvres pour rejoindre la sienne, la caresser tendrement, la mordiller du bout des dents avant d'entamer une danse beaucoup plus sensuelle avec celle-ci. Mes mains se baladaient sans retenu sur son torse, cherchant un moyen de l'entendre soupirer de plaisir sous ces caresses.

Le feu qui grondait dans mon bas-ventre commençait à se faire beaucoup plus présent. Surtout que ce dernier avait fait son apparition bien avant son départ pour le travail. À présent, il fallait le clamer un peu, lui donner ce qu'il souhaitait le plus, c'était dire de passer un moment des plus agréable avec Kyôhei. Le sentir de nouveau bouger en moi, de sentir tout mon corps hurler de plaisir sous ses mouvements.

Un soupir, peut-être un gémissement aussi, s'échappa de mes lèvres lorsqu'il me débarrassa de mon pantalon alors que je me retrouvais ainsi en simple sous-vêtement sous lui. Ses caresses profondes sur mes cuisses étaient elles aussi une cause de tous ces sons merveilleux qui s'échappaient de mes lèvres, lui démontrant à quel point j'appréciais grandement ce qu'il me faisait en ce moment. Mais il s'arrêta bientôt, se redressant avant de poser ses yeux sur son pantalon et me demander ainsi mon aide. Mes mains s'affairer rapidement à détacher sa ceinture et à s'attaquer au bouton de son pantalon.

Pour avoir un peu plus de liberté dans mes mouvements, je le repoussais gentillement pour qu'il se retrouve debout devant moi et je fis glisser lentement le vêtement le long de ses jambes alors que mon regard se portait sur le vêtement qui gênait encore tout contact à sa virilité. Je remontais donc mes mains doucement sur ses cuisses, pianotant doucement sur sa peau avec le bout de mes doigts avant de finalement en arriver à son sous-vêtement. Je lui retirais doucement ce dernier me permettant ainsi d'avoir une vue magnifique sur son membre.

Bien que je me trouvais un peu trop audacieux de penser à un geste aussi flagrant qui me passait par l'esprit, je tentais le coup, m'approchant délicatement de sa virilité et je laissais ma langue venir la caresser doucement pour que finalement mes lèvres viennent se déposer sur son membre, l'embrassant légèrement.

L'entendre gémir de plaisir sous les caresses que je lui procurait m'incitais à poursuivre encore et encore. Je voulais qu'il puisse apprécier ce moment, qu'il n'oublie jamais cette nuit. Je lui avais promis un dessert sexy et c'est bien ce que j'avais l'intention de lui donner. Je frissonnais de plaisir, prolongeant ce baiser en glissant ma langue entre ses lèvres pour rejoindre sa jumelle pour la caresser tendrement. Cette nuit allait devenir des plus agréables à mon avis. Beaucoup plus inoubliable que celle que nous avions passé hier soir. Faut dire que la nuit dernière nous étions tous les deux posséder par le désir de s'unir, alors que ce soir, c'était fait avec beaucoup plus d'affection, beaucoup plus de lenteur pour que chacun apprécie chaque instant de ce moment agréable.

Je mis bientôt fin au baiser, reprenant mon souffle qui commençait à se faire plutôt rare avant de venir déposer une petite pluie de baiser sur le haut de son torse. Installé ainsi sur lui, c'était beaucoup plus facile pour moi d'avoir accès à son corps. Et de plus, j'avais une impression de supériorité sur lui, et même si j'ignore pourquoi. Peut-être était-ce dû à la dominance sur son corps, à savoir que je pouvais parfaitement profiter de chaque parcelle de sa peau et le soumettre à chacune de mes caresses sans qu'il puisse faire autre chose que se tortiller de plaisir sous mes mains.

Mikio profitait pleinement de la place que je lui avais laissé un moment. Mais bien vite, ma patience atteignait ses limites. Je profitai qu'il se ravançait vers moi pour nous retourner, reprenant ma place au-dessus de lui. Pendant que je m'occupais à embrasser chaque parcelle de son torse, l'une de mes mains s'affairait à le préparer. Oui, c'est bien joli les jeux, mais je n'étais pas reconnu pour ma patience auprès de mes partenaires. Je trouvais que j'avais déjà attendu bien longtemps. Mais en fait, je trouvais que j'étais bien trop doux envers Mikio. Je ne me reconnaissais plus. Je mettais ça sur le compte d'une certaine "compassion", ça évitait de me perdre de trop. Ça lui faisait plaisir (c'est le cas de le dire), et moi ça me permettait de tirer mon coup de façon plus agréable que d'ordinaire, ce qui n'était pas forcément pour me déplaire.

Dès qu'il fut plus détendu, je retirai mes doigts et passai à l'acte. Comme la veille, mes hanches imposèrent d'abord un rythme plutôt rapide, avant que je ne ralentisse. Je crois que c'était ma marque de fabrique.. Je ne cessais de le regarder, se perdre dans le plaisir. Il était si beau, il n'aurait jamais dû croiser ma route.. Il allait en baver, et pas que de plaisir.. ! Ça aurait presque pu me faire mal au cœur, si seulement je n'avais pas déjà choisi ma vie..

Alors que je profitais de ce moment de soumission que je lui avais imposé, je me retrouvais bien rapidement sous lui, de nouveau inférieur à son corps. Mais au fond, je crois que cette place était beaucoup mieux placé pour moi que pour lui. Sans perdre une seconde, il se mit à embrasser mon torse, laissant ses doigts prendre place en moi pour m'habituer ainsi à une présence qui allait se faire beaucoup plus présente dans quelques instants. De nouveau pris dans le tourment du plaisir, il en profita pour les retirer, les remplaçant rapidement par sa virilité, procurant des gémissements beaucoup plus intense au fond de ma gorge.

J'aimais ce contact, je dirais même que j'en devenait fou de plaisir à chaque fois. Le sentir en moi me procurait des sensations si intenses, si merveilleuse. Mes mains se placèrent d'elles-mêmes dans son dos et je l'agrippais doucement planter mes ongles dans sa peau pour le forcer à aller plus loin en moi. Toute timidité que j'avais pu ressentir envers lui la première fois que nous étions passé à l'acte avait complètement disparu, laissant plutôt place à un désir des plus profond. Comme si mon corps oubliait complètement que j'étais en présence d'une autre personne et qu'habituellement j'aurais dû crouler sous la timidité devant l'audace que je prenais en sa présence.

Tout comme la veille, le plaisir augmenta considérablement lorsqu'il accéléra ses mouvements, procurant ainsi une poussée brûlante dans mes veines. Je savais que le septième ciel allait se présenter bientôt, que l'extase serait au rendez-vous pour nous deux. Et comme je le prédisais, lorsqu'il entama de longs mouvements sur ma virilité, je ne pu me retenir bien longtemps, me laissant emporter par cette vague de plaisir alors qu'il faisait de même en moi. Il se retira quelques instants plus tard et je m'allongeais à ses côtés, passant mes bras autour de lui en souriant doucement. Une fois de plus, je venais de passer un moment bien plus que merveilleux en sa compagnie.

Je nichais ma tête contre son torse après y avoir déposer un léger baiser et fermais les yeux. Je me demande si ces instants de plaisirs avec lui vont durer encore longtemps. Si le sentiment de jalousie que j'éprouvais envers les femmes qui lui tenaient compagnie durant la soirée n'allait pas prendre le dessus sur moi. Pour le moment, je vivais carrément dans un rêve parfait, mais serait-ce pour encore longtemps ?

Je chassais rapidement cette idée de ma tête, me concentrant sur mon besoin de sommeil. Après tout, la nuit serait assez courte puisque j'avais cours demain matin et que je devais me lever tôt pour ne pas risquer d'arriver une nouvelle fois en retard.

J'ouvris péniblement les yeux quelques heures plus tard, me rendant compte que le jour venait à peine de se lever. Au moins cette fois je ne risquerais pas d'arriver en retard. Je levais doucement la tête, apercevant ainsi Kyôhei encore endormit près de moi. Un petit sourire amusé se posa sur mes lèvres à cette vision. Il était trop mignon dans cette position. Il me semble tout d'un coup que je pourrais me réveiller tous les matins avec son visage ainsi endormit près de moi. Le meilleur réveil qui soit ! Je passais délicatement mes doigts sur sa joue, l'effleurant à peine pour ne pas le réveiller. Il avait besoin de sommeil lui aussi. Sûrement qu'il allait devoir retourner travailler ce soir comme il l'avait fait la veille.

J'effleurais doucement ses lèvres avec le bout de mes doigts avant de finalement me décider à me lever. Après tout, je devais encore me préparer avant de partir. Sans trop de mouvement brusques et surtout sans faire de bruit, je me redressais lentement dans le lit, repérant rapidement mes vêtements sur le sol et je me levais, veillant à vérifier à chaque instant si Kyôhei ne s'était pas réveillé. J'enfilais par la suite mes vêtements et sortit de la chambre sans bruit pour me diriger vers la cuisine. Je fouillais quelques instants dans le frigo avant d'en sortir le nécessaire pour préparer un bon petit déjeuner. Rien de tel qu'un bon repas pour débuter une journée. Je me mis rapidement à la tâche, m'affairant dans la cuisine pour que tout soit prêt à son réveil.

J'avais pris l'habitude avec mes parents adoptifs de préparer les petits déjeuners le matin, donc ce n'était pas une tâche très difficile pour moi aujourd'hui. Et de plus, j'avais souvent eu de bons compliments pour les plats que je préparais. Donc je savais que je n'aurais pas à m'en faire avec Kyôhei, il saurait apprécier. Je plaçais au fur et à mesure les couverts sur la table, préparant ainsi la table pour qu'elle soit parfaite lorsqu'il entrerait dans la cuisine. Ce serait un peu ma façon de le remercier pour la nuit qu'il m'avait de nouveau offert dans ses bras.

Une fois que tout fut prêt, je jetais un regard à ma montre réalisant qu'il était déjà bien tard et que malheureusement, je n'aurais pas le temps de prendre le petit déjeuner avec Kyôhei. Et bien tant pis alors, j'attraperais bien un petit quelque chose à grignoter en route. Je vérifiais une nouvelle fois que tout était parfait et je me dirigeais vers l'entrée pour enfiler mes chaussures. J'espère juste qu'il en se lèvera pas trop tard et que le repas aura le temps de refroidir pendant son sommeil.

Une fois prêt, je poussais un petit soupir avant de finalement quitter le loft pour me mettre en route vers l'université. J'avais complètement oublié de lui demander la permission de revenir durant la soirée, mais maintenant il était un peu trop tard. Et de toute façon, il dormait encore à poing fermés. Au pire, je n'aurais qu'à venir lui rendre visite à la fin des cours et ainsi ça sera comme une petite visite surprise.

Non mais vous parlez d'une journée ennuyeuse à souhait ! Dès le premier cours j'avais inconsciemment fais une petite sieste, obtenant ainsi une belle petite visite chez le proviseur. Par chance, ce dernier avait été assez clément avec moi lorsque j'avais joué la comédie, lui racontant une histoire tout à fait stupide à propos d'un nouveau travail. Si seulement il savait à quoi j'avais passé ma nuit. Mais bon, ce petit mensonge m'avait tout de même sauvé la mise, m'évitant ainsi une retenue pour ce soir. Avait ensuite suivit un cours de base en musique, tout aussi ennuyant que celui qui l'avait précédé. À croire que tout le monde s'était mis sur le même pied pour me faire passer une journée de malheur.

C'est pourquoi une fois que la journée pris fin, je poussais un long soupir de contentement, sachant que j'allais enfin pouvoir trouver quelque chose de plus amusant à faire pour la soirée. Déjà, j'avais en tête depuis le matin de rendre visite à Kyôhei et cette idée ne m'avait toujours pas quitté. J'avais trop envie de retrouver la chaleur de son corps, la tendresse de ses bras sur moi. Je ne m'attardais donc pas à la sortie de l'université et parcourrait rapidement le chemin qui me menait chez ce dernier.

Durant le trajet, je me mis à penser à ce que j'avais fais pour le petit déjeuner. J'espère qu'il avait apprécié mon intention au moins. Mais bon, je le découvrirais bien assez vite à mon avis. Je gravissais les marches qui menaient à l'entrée de son loft et frappais doucement à celle-ci avant de vérifier si j'étais présentable à souhait lorsqu'il ouvrirait la porte.

La porte s'ouvrit bientôt m'offrant alors vu sur un magnifique sourire. J'entrais à l'intérieur et restais surpris quand il me remercia pour le petit déjeuner. Bon, surpris était un grand mot, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il en parle sitôt et qu'il me remercie de plus. Je lui offris à mon tour un sourire avant de prendre la parole.

- Ça m'a fait plaisir. Et je suis content que ça t'es plu.

Il reprit à son tour en me posant quelques questions sur ma journée. Bien que normalement je ne me serais pas privé de raconter tout ce qui s'était passé, cette fois, j'étais plutôt réticent, surtout que j'avais opté pour une situation de mensonge durant mes heures de cours. Et la honte de lui montrer que je pouvais être vilain quand il le fallait ne m'intéressait guère. Je voulais qu'il puisse seulement voir le meilleur de moi-même.

- Ennuyant par moment, mais tout de même sympa. Et non, je ne suis pas arrivé en retard. Je m'étais levé assez tôt pour arrivé à l'heure.

Je souris doucement avant de jeter un coup d'œil dans le loft. Je me demande si je peux rester ce soir. S'il me permettra une fois de plus d'être en sa compagnie cette nuit. Je posais mon regard sur lui, sentant mes pommettes rougir doucement.

- Je... Je peux rester cette nuit ?

Bien que j'eus envie de me réjouir à sa réponse, je désenchantais rapidement lorsqu'il m'expliqua qu'il ne serait pas là et qu'il devrait partir encore une fois. Sûrement pour le travail à mon avis. Je détestais vraiment l'idée qu'il puisse rencontrer ces femmes juste pour leur tenir compagnie et ainsi récolter une somme d'argent. Peut-être que j'étais devenu un peu trop possessif à vouloir le garder pour moi seul. Mais n'est-ce pas ce qu'on ressent quand on aime quelqu'un ?

Sûrement que mon visage reflétait mon air battu en ce moment puisqu'il s'avança vers moi venant s'emparer de mes lèvres tout en positionnant ses bras autour de mes hanches. Il savait vraiment me faire oublier tous mes problèmes celui-là. Je lui accordais le droit de passage entre mes lèvres, rejoignant bien vite sa langue pour profiter de ce doux moment. Mes mains s'accrochèrent doucement à son cou le rapprochant ainsi un peu plus de moi.

Tu reviendras à quelle heure ?

Je me doutais bien que j'allais passé une partie de la nuit encore seul, mais est-ce que j'aurais au moins droit de le revoir avant le lendemain matin. De sentir sa présence de nouveau avec moi durant la nuit ?

Je soupirai quand ses doigts froids d'avoir été dehors caressèrent la peau de mon cou. Mais j'oubliais bien vite cette différence de chaleur lorsque Mikio me demanda mon retour. Comment te dire ça ?

- A vrai dire, je ne sais pas vraiment. Plus tard que cette nuit certainement. Je vais voir une cliente spéciale apparemment. Je ne la connais pas, ni ses exigences. Alors je ne peux pas être précis. Mais je peux te promettre d'être là quand tu réveilleras. Alors cette fois, ne t'endors pas sur le canapé, hein ?

Le souvenir de son visage endormi devant la TV me fit sourire un peu plus. Ce gars était vraiment nature. Pas de faux-semblant, pas de masque. Tout mon contraire en fait.

Un client spécial ? Dont j'ignore tout, absolument tout ? Si on y repensait, je ne déformait pas tant que ça ma réalité.. Après tout, je ne savais même pas quelle serait ma prise ce soir. je pouvais donc partir sans être soupçonné de quoique ce soit. Juste le costume, qui pourrait me trahir. J'allais pas aller m'amuser en costume ?! J'aurais l'air de quoi ?? Mais j'avais également trouvé une parade à ce détail. Quand on n'a rien à faire de ses journées qu'à attendre que le soir vienne, on a tout le temps de cogiter tranquillement.

Je me détachais du jeune homme et me dirigeais vers le salon. Je poussai un peu les feuilles que je feuilletais peu avant et fit signe à Mikio de s'asseoir à côté de moi. Mais afin de lui faire un peu oublier tout ça, je me dis que je pourrais peut être lui donner l'impression que ses études m'intéressaient. Hum, j'avais changé de comportement par rapport à la veille. Je redoutais les changements, je n'en voulais pas. Je m'aimais comme je m'étais fait. Et Mikio savait plus ou moins, enfin plutôt moins que plus, la vie qu'il aurait à mes côtés, et l'avait acceptée. Ainsi, je n'avais pas de cas de conscience à avoir. J'étais libre de mes envies.

- Au fait, tu fais quoi comme études ?

Mais je devais remercier mon job, qui avait admirablement bien développé mon talent d'acteur, car en dépit des mots qui sortaient de ma bouche, mes pensées étaient toutes tournées vers ma soirée. Je me demandais qui allait tomber dans mes filets cette fois-ci, mais surtout, et rien que cette idée m'excitait d'autant plus, si j'allais le revoir ce soir..

Je sentis mon cœur laisser échapper une plainte silencieuse à sa réponse. J'allais encore devoir me passer de lui et encore plus longtemps qu'hier soir en plus. Je me demande comment je vais faire pour survivre à tout ça. Le voir partir ainsi, penser à toutes ces idées qui germent dans ma tête durant son absence, et surtout de l'imaginer aux bras de femmes toutes aussi belles les unes que les autres, tout ça ce n'est sûrement pas fait pour moi. Mais d'un autre côté, comment pourrais-je refuser à mon cœur le droit d'être à ses côtés malgré tout ces désagréments ? Mon cœur ne battait plus que pour lui et il m'était impensable de m'imaginer le quitter, surtout pas maintenant. Alors j'allais devoir endurer encore un peu, le temps que les choses se calme au niveau de mes sentiments. Et après, peut-être que je pourrais régler ce problème de jalousie que j'éprouve à chaque fois qu'il sort.

Kyôhei se détacha bientôt de moi se dirigeant vers le canapé du salon avant de me faire signe de le rejoindre. Je pris place à ses côtés, sans pour toute fois laisser mon désir faire ce qu'il souhaitait le plus, c'est-à-dire me blottir contre lui. Le sentiment de devoir être de nouveau abandonné ce soir était trop fort pour que je puisse y changer quoi que ce soit. Kyôhei ouvrit pourtant la bouche me questionnant alors sur le genre d'étude que je suivais. Je posais alors mon regard sur lui, sans pour toute fois laisser un sourire apparaître sur mes lèvres, comme à mon habitude lorsque j'entame un sujet sur mes études tant appréciées.

- Je veux devenir musicien. Percer au niveau mondial si je le peux.

Bien que ce ne fut pas ma première idée côté étude, les problèmes de ma mère avaient littéralement fait chuter toute espérance que j'avais de devenir un simple musicien sans trop en dépendre comme carrière. Mais si je voulais lui procurer ce dont elle avait besoin, la sortir de l'enfer où elle habitait en ce moment, je n'avais plus beaucoup d'autre option que de gagner des centaines, voir des milliers de billets pour y parvenir.

Mikio était déçu, je le voyais, et le ressentais dans son attitude plus.. distante ? Je ne voyais pas ce que je pouvais faire pour réduire cette distance entre nous. Enfin si. Bien sûr que je savais ce que je devais faire pour lui redonner le sourire. Mais cette solution n'était pas envisageable. Pas ce soir. Pas cette fois. Si j'avais été dans mon "état normal", je serai immédiatement venu rechercher sa chaleur, le contact. Mais depuis ma décision, c'était différent. Peut être avait-il remarqué mon changement de comportement encore une fois ? Je me demandais d'ailleurs comme il pouvait vivre, et aimer une personne si instable ? Si je pouvais être doux et aimant avec lui, je pouvais aussi me montrer capricieux et cruel. Je le savais. Je m'étais fait comme ça. Mais jusqu'à présent, cette dernière facette ne se montrait pas, réprimée par mon côté doux. Je le soupçonnais en fait d'avoir des sentiments inavouables pour Mikio. Sinon, je n'aurais pas hésité, même pas la première fois, à le mettre dehors, malgré ses aveux, malgré sa tristesse. En principe, tout ça ne m'atteint. Je m'étais rendu compte de tout ça, et avait pu faire une mise à jour de moi-même dans la journée. Là, j'étais bien fixé sur mes envies.

Je fus un peu déçu moi aussi de voir son manque d'enthousiasme pour me parler de sa vie. il devait être blessé. Mais je l'avais mis en garde.. Je réprimai un léger soupir. Ainsi donc il était musicien ? Et il voulait en vivre qui plus est. C'était un beau rêve ! Je l'enviais en fait d'avoir des projets pour l'avenir. Pour ma part, je ne prévoyais que ce que j'allais faire pour la journée. Mais ça, c'était en fait juste au début, maintenant, j'avais une routine et je ne réfléchissais presque même plus à mes actes.

Je ne répondis rien sur le coup. En fait, je tentais de me remémorer si j'avais un jour eu une ambition. Quand j'étais petit, je pouvais aller voir ma mère lors de ses concerts parfois, et je me souvins que j'aimais beaucoup ça, bien que je devais rester dans l'ombre. Je crois qu'à cette époque, j'avais voulu être comme elle. Mais j'ai fini par abandonner tous mes rêves quand les résultats de l'hôpital sont arrivés. Il me semblait que c'était à partir de là que je m'étais renfermé. Je n'avais d'abord rien dit à mon ami, pour ne pas l'inquiéter avec ça. Et maintenant, je ne vivais qu'au jour le jour. C'était le "bon temps" ça. Peut être que ça me manquais, je n'aurais jamais su le dire, je n'en savais rien. En fin de compte, je n'avais eu qu'un ami. J'aurais pu finir par croire que j'étais complètement asocial si mon jeu ne m'avait pas prouver le contraire.. Perdu dans mes pensées, j'arrivais à en oublier où j'étais et que Mikio devait sans doute se demander le pourquoi de mon absence..

Le silence s'imposa dans la pièce, suite à ma réponse. J'ignore pourquoi en fait. C'est comme si Kyôhei était entrer en transe, réfléchissant lui aussi de son côté. Peut-être qu'en lui décrivant ainsi le rêve que je tenais, ça lui rappelait le rêve qu'il possédait lui aussi. Quoi qu'il en soit, je n'aimais pas trop ce silence. Il était lourd et un peu trop imposant à mon avis. Déjà que j'allais devoir me passer de lui durant une bonne partie de la nuit, je n'allais tout de même pas laisser le temps précieux passé avec lui ce gâcher ainsi. Je tournais la tête vers lui, posant mon regard sur son magnifique visage pensif avant de finalement laisser un léger sourire apparaître sur mes lèvres. Je n'allais tout de même pas le bouder encore longtemps. Le travail restait le travail et je ne pouvais rien faire contre ça.

- Et toi, tu as une idée de ce que tu comptes faire plus tard ?

J'espère du moins qu'il n'a pas l'intention de passer sa vie à tenir compagnie à des femmes pour gagner sa vie. Ça serait perdre un peu de son précieux temps pour rien. Entendre ces femmes discuter de leur vies et boire à chaque soir finira bien par l'ennuyer, je ne peux pas croire. Et de toute façon, ce n'est pas une carrière, une ambition ça.

Je me décidais finalement à me rapprocher un peu plus de lui, effaçant ainsi le peu de distance qui nous séparait sur le canapé. Je voulais encore profiter un peu de sa chaleur avant qu'il ne doive me quitter. Je voulais juste le sentir près de moi et profiter de sa délicieuse présence.

Mikio me ramena assez vite à la réalité. Un rêve ? Vivre. Si j'étais vraiment honnête avec toi, c'est ce que je te répondrai. C'est ce que je désire le plus au monde, pouvoir profiter des plaisirs de la vie aussi longtemps que les autres, aussi longtemps que toi. Mais ça, je ne l'ai jamais dit. Encore maintenant, je suis incapable de te le confier. Je ne sais pas m'ouvrir aux autres. Je ne suis pas prêt à te céder cette partie de moi, pardonne-moi. a viendra un jour, peut être, si tu es encore avec moi.

Avant que je ne réponde, Mikio se rapprocha de moi. Je finissais pas me demander pourquoi il me boudai autant. Sans plus attendre, je le pris dans mes bras. Et avant qu'il ne finisse pas prendre mal mon mutisme ou se douter de quelque chose, je lui répondis, naturellement

Non. Je vis au jour le jour. Je prends ce que la vie me donne.. Comme ça, je suis libre de faire ce que je veux. Et je ne suis pas déçu. C'est juste un jeu pour moi..

Elle me doit bien ça, c'est ce que j'ai pensé bien fort. C'est à cause d'elle si je vais te faire pleurer, à cause de ce qu'elle a fait de moi. Toutes ces phrases s'enchaînaient dans mon esprit. J'aurais pu te les dire, mais le test aurait été faussé.. Mais en te disant ça, je te donnais des informations, même si je ne pense pas que tu puisses les comprendre tout de suite. Mais ne t'inquiète pas, le rideau tombe toujours..

Je resserrai mon étreinte autour de lui. J'étais vraiment le pire de tous ! Je crois que le mot qui me convenait le mieux à l'heure actuelle était "ignoble".
Comment pouvais-je oser le prendre dans mes bras, alors que j'allais enlacer une autre personne dans quelques heures.
Comment pouvais-je t'embrasser de la sorte alors que bientôt mes lèvres se joueront de l'idiot pris dans mes filets.
Comme pouvais-je te regarder dans les yeux alors que je te prépare la pire tromperie qui puisse..
Mais tu es si gentil, si innocent que sans doute tu ne vois rien venir. Je crois que c'est ce qui m'excite le plus en fait.. J'étais vraiment le pire et j'aurais pu me dégoûter..

Pourras-tu encore m'aimer ?