Cette sensation de bien-être, cette chaleur qui ne cessait de s'accroître dans mon corps, tout ça me permettait d'oublier tout ce qui pouvait se passer autour de nous deux. La seule chose que je gardais en tête c'était ce moment intense que nous vivions ensemble. Pouvoir prendre une fois de plus son corps de cette façon je n'aurais pu l'imaginer, mais c'est en plein ce que je faisais en ce moment. De plus, Kyôhei ne semblait pas détester cette position bien que sûrement inconfortable pour une deuxième fois consécutive.

Alors que je venais à peine de relancer mes mouvements en lui, le son de sa voix se fit entendre et je laissais un petit sourire amusé se positionner sur mes lèvres devant ses paroles. Je devais avouer qu'il n'avait pas tord en précisant qu'on passait notre temps à faire l'amour. Mais comment voulez-vous que je puisse me contenir avec un corps comme le sien. Un seul de mes regards poser sur lui me suffit à attiser davantage mon désir. La seule pensée de pouvoir le sentir contre moi reste bien ancrer dans ma mémoire à chaque seconde de la journée. Alors il me semble normal de vouloir passer des moments intenses comme celui-ci le plus souvent possible.

- Pourtant, il ne me semble pas... t'avoir entendu te plaindre...

D'une façon, lui aussi était à blâmer dans cette histoire. Jusqu'à présent, il n'avait jamais songé à me repousser quand je commençais les tentations. Même qu'il devenait souvent très fervent à cette situation. Je lui souriais doucement avant de m'emparer pour une énième fois de ses lèvres déjà en manque de ce contact. Je ralentissais légèrement mes mouvements en lui, tentant de retarder quelque peu le moment final, avant de reprendre une vitesse un peu plus rapide mais toujours aussi précise.

- Pourtant, il ne me semble pas... t'avoir entendu te plaindre...
« C'est parce que je n'ai pas de raison de le faire.. »

Et sur ces mots, nos lèvres se lièrent à nouveau. Je lui donnais un côté brutal, passionné, dépourvu de toute la douceur dont j'avais part auparavant. Je tentai de prendre le dessus, et mes dents piégèrent chacune leur tour ses lèvres, l'une après l'autre, puis sa langue, veillant tout de même à ne pas lui faire mal, ça n'était pas le but recherché. Ma main se glissa derrière sa tête, descendant en une douce caresse jusqu'à sa nuque que je m'appropriai, tentant de le dissuader de fuir.

Ses hanches ralentirent l'allure. Une pause ? Non, j'étais contre ! Et heureusement, elles reprirent de leur ardeur bien assez vite et notre baiser que je prolongeai au maximum etouffa ces bruits indécents que je refusais cependant de retenir. Tous ses coups étaient précis, atteignant sans cesse leur but et je crus mourir sous la décharge de plaisir qu'il me donnait.

Je dus malheureusement relâcher ses lèvres plus tôt que je ne le pensais et refusant d'admettre ma vérité, je fis glisser les miennes le long de sa mâchoire, puis dans son cou, et je laissai une marque bien visible à sa base. Ah oui, j'étais fier de moi, j'avais bien réussi ! Mikio était à moi et je voulais que tout le monde le sache -ou presque tout le monde.. Mais ma joie fut courte quand mon corps affaibli me rappela à l'ordre. Fatigué, je fus contraint de m'allonger entièrement, le souffle court. Et pour tenter de faire diversion, et aussi en réponse aux accoups de ses reins, je me cambrai un peu plus. Je sentis que je n'allais plus pouvoir tenir très longtemps, mais je lutterai autant que possible, parce que je ne voulais pas que ce moment s'arrête..

Je redoutais le moment où tout devrait s'arrêter. Cela signifierait alors que je le quitterais pour quelques heures. Et je n'en avais aucunement envie en ce moment. Je voulais passer le plus de temps possible dans ses bras, sentant cette douce chaleur m'étreindre encore et encore. C'est pourquoi je tentais vainement de retarder cet instant, ralentissant parfois mes mouvements pour empêcher mon corps d'accéder au plaisir. Mais celui-ci semblait plutôt du genre impatient en ce moment, cherchant à atteindre sans relâche le moment merveilleux qui faisait son apparition dans un moment intense. Je savais mon corps allait bientôt céder, ce n'était qu'une question de quelques minutes pour que tout s'arrête.

Lorsque nos lèvres se séparèrent après un baiser des plus passionné et que je sentis Kyôhei se cambrer sous mon corps, je sentis que lui aussi n'allait plus tarder à atteindre sa limite. Je nichais ma tête dans son cou, déposant quelques légers baiser au passage avant de remonter jusqu'au lobe de son oreille que je me mis à mordiller légèrement. Après un court instant à torturer son oreille, je lui laissais un moment de répit, ralentissant même mes mouvements à l'intérieur de lui. Retarder encore juste un peu ce moment. Laissant mon souffle se percuter doucement sur sa peau, je lui murmurais quelques mots à l'oreille.

- Je t'aime... mon cœur...

Je relevais légèrement la tête suite à mes paroles, plongeant mon regard au creux du sien en souriant doucement. À mon avis, le moment de finir tout ça en beauté était arrivé. C'est pourquoi je laissais mes mouvements s'accélérer un peu plus, tâchant toutefois de m'enfoncer un peu plus à chaque fois en lui. Je voulais que ce moment se termine avec nos deux corps en fusion, atteignant ensemble l'extase.

Mikio alternait parfois ses mouvements entre une allure rapide et une autre, plutôt lente. JE ne savais pas où il voulait en venir, mais ça avait le don de me rendre fou. Je sentais qu'il faisait des efforts lui aussi pour retarder la fin et ça me fit sourire. J'étais content ! Sa tête s'occupa de mon cou, et pour lui faciliter l'accès, je la levai, lui laissant un plus grand espace à parcourir. Mes mains se déplacèrent, l'une se déposant à la base de sa nuque, tandis que l'autre carressait soigneusement ses flancs. Et ces mots qu'il me murmura, je crois que je ne me lasserai jamais de les entendre, notamment cette habitude qu'il venait de prendre de me donner ces surnoms que l'on offre à la personne qu'on chérit plus que tout.

Bien qu'il releva la tête pour me regarder, mon visage attendri soutint son regard et s'empressa de lui sourire à son tour. Ma main sur sa nuque l'attira à moi et je pus alors l'embrasser à nouveau. Dire que je n'avais même pas pu me lever moi-même pour l'atteindre, c'était frustrant et blessant, et douloureux aussi.. Heureusement qu'il ne résitait jamais quand je l'entraînais, j'aurais pas eu l'air con moi..

Finalement, ses mouvements reprirent de plus belle, me détournant de mes problèmes. Alors la fin était proche ? Pour moi en tout cas, ça n'était plus qu'une question de secondes, une minute ou deux tout au plus. J'attrapai les mains de Mikio et enlaçai nos doigts. Quelques secondes suivirent et je resserai les miens en me libérant. Je n'en pouvais plus de me retenir.

Lorsque Kyôhei m'attira à lui à l'aide de sa main, je me laissais sagement faire, lui donnant même accès à mes lèvres qu'il prit aussitôt dans un autre délicieux baiser. Je ne me lasserais jamais de ce simple contact. Ayant accélère mes mouvements de bassin, la chaleur dans mon corps se fit beaucoup plus oppressante. Et lorsque je sentis les doigts de Kyô se serrer un peu plus contre les miens et son corps s'abandonner au plaisir, je ne pus me retenir plus longtemps et je me libérais à mon tour à l'intérieur de lui dans un gémissement de plaisir. Je me laissais retomber de fatigue contre son corps, profitant ainsi un peu plus de ce moment.

Pourtant après quelques secondes, je relevais la tête laissant un petit sourire apparaître sur mes lèvres. Une fois de plus, nous venions de passer un agréable moment ensemble. J'ignore si ça sera toujours ainsi entre nous deux, mais pour le moment, je n'ai aucunement envie de me plaindre lorsque je passe un moment comme celui-ci en sa compagnie. Je déposais un nouveau baiser sur ses lèvres avant de retirer doucement mon membre, quittant cette délicieuse chaleur. Je savais à présent que le moment de partir était venu. Et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de vouloir encore et encore retarder cet instant.

- J'ai l'impression d'avoir été beaucoup plus récompenser qu'il ne le faut pour ce repas. Ça me donne réellement envie de faire plus souvent des repas comme celui-ci si j'ai droit à un remerciement de la sorte à chaque fois.

Mais bon, il ne fallait pas trop rêver non plus. Ce n'est pas parce que ça c'était produit aujourd'hui que ça allait forcément se faire à chaque fois. Je déposais un baiser dans son front avant de me relever du sofa, enfilant mon sous-vêtement avant de jeter un regard sur Kyô.

- Je crois qu'il est temps pour moi de partir. Après tout, si je pars maintenant, il y a peut-être des chances pour que je puisse revenir plus tôt.

Quand Mikio s'allongea sur moi, mes jambes encerclèrent à nouveau son bassin tandis que mes bras faisaient de même dans son dos pour le garder au plus près de moi et que je calai ma tête contre la sienne. Ma vision était encore voilée et je n'étais pas encore revenu entièrement à la réalité. Juste profiter de ce moment calme et rassurant. Pourquoi devait-il se finir si vite ? Mikio releva la tête, et je ne pus que sourire à mon tour. Mais je perdis bien vite ce sourire quand il se recula et se releva. C'était bel et bien la fin.

- J'ai l'impression d'avoir été beaucoup plus récompensé qu'il ne le faut pour ce repas. Ça me donne réellement envie de faire plus souvent des repas comme celui-ci si j'ai droit à un remerciement de la sorte à chaque fois.
« Ah, mais pour ça, faudra te surpasser à chaque fois ! »

Héhé, comme si c'était si simple ?! Provocation, jeu, toujours. Mais c'était la seule façon de me protéger, de cacher ce que je ressentais.

- Je crois qu'il est temps pour moi de partir. Après tout, si je pars maintenant, il y a peut-être des chances pour que je puisse revenir plus tôt.

Je le regardais se rhabiller sans bouger du canapé, à peine redressé. Etait-il obligé de me rappeler qu'il allait me quitter pour un certain temps ? Enfin, la dernière partie de sa phrase me plut énormément, et je m'empressai de répondre

« T'as plutôt intérêt à pas trop traîner ! Je n'aime pas qu'on me fasse attendre. »

Un petit air hautain sur le visage, comme un enfant qui fait son fierot devant sa copine, et je détournai les yeux style de rien. Pour le coup, j'étais plutôt mauvais acteur, mais le but n'était pas de faire une scène sérieuse, alors je ne m'en affolais pas. Mais même si je faisais passer le message avec humour, c'était pourtant ma vraie nature que je dévoilais. Eternel égoïste, je voulais tout tout de suite, et Mikio ne faisait pas exception.

J'en profitai pour jeter un coup d'oeil à l'heure et soupirai discrètement. Même si je savais que je n'aurais peut être pas le temps de m'ennuyer, je souhaitais qu'il soit déjà rentré...

Je posais mon regard sur Kyôhei, un petit sourire amusé sur les lèvres à sa réplique. Il n'avait pas réellement besoin de me demander de ne pas traîner pour mon retour, c'était déjà dans mes plans de toute façon. Il était hors de question que je puisse rallonger cette absence auprès de lui, même si ce n'est que d'une minute ou deux. J'allais déjà passé assez de temps loin de lui à mon goût. Je terminais de m'habiller avant de revenir près de lui. Je me penchais à sa hauteur avant de venir effleurer doucement sa joue du bout des lèvres.

- C'est promis, je ne traînerais pas. Je serais de retour le plus rapidement possible.

Je posais doucement ma main sur son autre joue, ramenant ainsi son visage face au mien, lui souriant légèrement avant de prendre possession une nouvelle fois de ses lèvres. Je ne mis guère de temps avant de laisser ma langue briser la barrière de ses lèvres, rejoignant ainsi sa jumelle, profitant ainsi d'un dernier délicieux baiser avant mon départ. Ce dernier serait au moins une source de réconfort pour les heures qui allaient suivre. Et je savais qu'elles risquaient d'être très longue en plus. Après quelques instants, je me reculais, posant mon regard au fond du sien en lui souriant.

- Tâche de te reposer pendant mon absence d'accord.

Je déposais un dernier rapide baiser sur ses lèvres avant de me redresser. Je détestais devoir partir ainsi, mais quand il le fallait, il le fallait.

- Je reviens vite. À ce soir.

Je me dirigeais vers la porte d'entrée et me retournais une dernière fois vers Kyôhei en lui souriant. Il allait me manquer pendant ces longues heures. J'ouvris finalement la porte d'entrée et m'empressais de sortir à l'extérieur du loft, sachant pertinemment que si je restais encore quelques secondes de plus, je risquais fort bien de ne plus vouloir partir du tout. Je descendis les escaliers qui menaient à l'extérieur et me mis finalement en route vers mon quartier, tâchant de ne pas rebrousser chemin en cours de route.

[…]

Le soleil commençait déjà à disparaître à l'horizon alors que je venais à peine de sortir de la salle de musique. Une fois de plus, j'avais eu plutôt une bonne journée si on oublie le petit point obscur que le propriétaire était venu ajouter au cours de celle-ci. Bien que j'avais su user de très bons arguments, il n'avait rien voulu entendre, prétextant que je n'avais plus qu'une semaine pour lui rendre tout l'argent que je lui devais. Et on s'entend que ce n'est pas seulement quelques billets d'argent, mais plutôt une bonne somme presque impossible à gagner en une seule semaine. Ma mère allait devoir attendre cette fois. Si je ne souhaitais pas que le propriétaire exécute ses menaces et me mette à la porte de mon appartement, il valait mieux pour moi que je lui rende la somme exact et dans les temps.

Heureusement, la journée s'était plutôt bien déroulé par la suite. Mon tuteur privé de guitare n'avait eu que de bons commentaires pour notre séance d'aujourd'hui. Pourtant, c'était bien la première semaine que je n'avais fais aucun effort hors des cours pour jouer de la guitare, préférant plutôt passer mon temps en compagnie de Kyôhei. Quoi qu'il en soit, c'était bien d'entendre mon professeur me couvrir d'éloges. Ça faisait changement de l'humeur de mon propriétaire. Et maintenant que la journée était terminée, la seule chose qui me restait à faire c'était d'aller retrouver Kyô chez lui. Et il fallait que je fasse assez vite, puisque je lui avais promis de ne pas traîner pour mon retour.

Je réajustais la courroie de mon étui à guitare sur mon épaule avant de me mettre finalement en route. Habituellement, je serais passé chez moi pour déposer ma guitare avant de me rendre chez Kyôhei, mais ce soir, je n'avais aucunement envie de tomber nez à nez avec mon propriétaire. Donc valait mieux pour moi éviter ce secteur quelques jours. Et seulement lorsque j'aurais récolté la somme que je lui dois, alors je pourrais retourner chez moi sans avoir peur de le croiser. Donc pour le moment, je vais devoir m'arranger pour passer quelques jours chez Kyô sans que ça ne puisse le gêner.

J'arrivais bientôt en vue de l'immeuble qui abritait le loft de Kyôhei et je m'empressais de m'y engouffrer, déjà pressé de le retrouver de nouveau. Faut dire que les heures avaient été plutôt longues sans lui à mes côtés. Mais maintenant le bonheur de le retrouver allait être cent fois meilleur. Je grimpais rapidement les marches et frappais deux coups à la porte du loft avant d'ouvrir la porte. Après tout, si Kyôhei avait écouté mon conseil, il devait sûrement encore se reposer en ce moment. Je refermais la porte et déposais mon étui à guitare contre le mûr près de l'entrée et m'avançais dans la pièce.

- Je suis rentré.

N'ayant aucune réponse, j'haussais les épaules avant de poursuivre mon chemin vers le salon, y jetant un coup d'œil, m'assurant ainsi qu'il n'y était pas. Je poursuivis ainsi mon inspection avant de me diriger vers le couloir qui menait à sa chambre. Mais en posant les pieds dans celui-ci, je l'aperçus allonger sur le sol tout au fond du couloir. Je poussais un long soupir, sachant pertinemment qu'il devait s'être endormit à cet endroit. Ce n'était sûrement pas le meilleur endroit pour trouver le repos, mais si au moins il avait pu dormir quelques heures, ça ne pourrait que lui être bénéfique. Je m'avançais dans le couloir et me penchais une fois à sa hauteur, laissant un léger sourire apparaître sur mes lèvres. Il était si mignon dans cette position.

Je relevais les yeux quelques secondes, examinant la pièce devant moi, restant toutefois un peu choqué de la voir dans un tel désordre. Était-ce Kyôhei qui l'avait mit dans un tel état ? Je reposais mon regard sur lui, réalisant ainsi qu'il était toujours complètement nu. Était-ce la fatigue qui l'avait conduit à s'endormir dans un tel endroit ? Je passais doucement ma main sur sa joue avant de me décider à le changer d'endroit. Il sera beaucoup mieux allongé dans son lit. Je passais lentement mon bras sous ses jambes avant d'installer l'autre sous son corps et je le soulevais doucement avant de me relever et de l'entraîner dans sa chambre. Je le déposais délicatement sur le lit avant de remonter doucement les draps sur lui.

[J'avoue ! Des messages de compétition là ! Je sais pas si je vais réussir à tenir le coup xD]

Je dormais bien, vraiment bien. Epuisé par les évènements précédents, je m'étais laissé aller à un profond sommeil, qui je l'espérais serait réparateur. J'en avais grand besoin.. ! Pour une fois, je ne rêvai pas de notre rupture. Aucune image triste, aucune peine. Non, tout d'abord, c'était notre présent, notre vie à deux, souriants et heureux, avant de sombrer dans un sommeil plus profond encore. Je n'entendais rien de la réalité, aussi je ne me rendis pas compte que Mikio venait de rentrer.

Je ressentis toutefois une toute nouvelle chaleur. Incapable de l'identifier, mon subconscient s'amusa à me montrer des images attendrissantes à nouveau. Je m'imaginais enlacé par les bras de Mikio, qui me tenaient chaud, car oui en effet j'avais froid. Je voyais des frissons sur mes bras, qui disparaissaient progressivement grâce à lui. Et en réalité, je frissonnais vraiment, et lorsque Mikio me prit dans ses bras, je bougeai inconsciemment pour me caler plus confortablement contre lui, pour profiter davantage de sa chaleur qui me manquait à ce moment.

La sensation qui suivit me parut très étrange, je n'aurais jamais su la décrire. Pendant que Mikio m'emmenait vers la chambre, j'avais l'impression de flotter dans les airs. Tellement agréable. Pourtant ce confort disparut, laissant place à une douceur toute autre, enveloppante, qui se répandait dans tout mon corps. Je n'avais pas conscience que Mikio venait de me déposer doucement entre les draps, me recouvrant. Mais même si ce confort si moelleux me plaisait et relayait celui plus rude dans lequel j'étais plongé quelques secondes auparavant, celui-ci me manquait. Je ne réalisais pas encore qu'il s'agissait de Mikio, afin d'en connaître l'origine, je tentai de me réveiller. C'est là que de retour dans un léger sommeil,je pus entendre le mouvement à côté de moi et sentir sa présence. Il était encore près de moi. J'en profitai pour tenter de le toucher, bougeant lentement ma main à tâton. Dès que je fus en contact avec le tissu de sa veste, je refermai avec fermeté mes doigts pour assurer ma prise.

Maintenant que je le tenais, j'ouvrais doucement les yeux. Je ne ressentais plus la douleur dans ma poitrine, et il me semblait que je retrouvais quelque peu une forme correcte, bien qu'encore un peu dans les vapes. Je levai les yeux pour capter ceux de Mikio et lui souris doucement. Mais lorsque je réalisai que je me trouvais dans ma chambre, dans le lit, et seulement recouvert par les draps, je me mis à me mordre férocement la lèvre inférieure, me maudissant d'être en si peu belle posture. Alors Mikio était rentré et m'avait retrouvé dans cet état ? Mais je ne me souvenais pas m'êre couché ici, c'était donc lui qui m'y avait conduit. Il avait donc du voir l'état du bureau. Mes dents s'enfoncèrent d'autant plus dans la chair de ma lèvre, il allait sans doute me poser des questions sur cette pièce "secrète". J'allais me dévoiler un peu plus.. Et je redoutais un peu sa réaction. Pour cette raison, mon regard fuyait le sien, alors que mes doigts ne lâchaient pas leur prise.

Alors que je m'apprêtais à le laisser se reposer encore un peu plus et ainsi quitter la pièce, je sentis une résistance au niveau de ma veste et je baissais les yeux pour apercevoir les doigts de Kyôhei agrippés au tissu. Je devais sûrement l'avoir réveillé durant le déplacement. Je posais mon regard sur son visage alors que ses yeux se fixaient au même moment aux miens. Je répondis sans hésiter au sourire qu'il me donna à cet instant, même si au fond de moi je me maudissais silencieusement d'avoir été imprudent et sûrement pas assez délicat dans son déplacement. Pas que je trouvais ça dommage qu'il soit réveillé en ce moment, loin de là, mais j'aurais tout de même aimé qu'il profite un peu plus de son repos. Peu importe à présent, maintenant qu'il avait été tiré de son sommeil, autant en profiter un peu.

Je prenais place sur le lit, attrapant sa main qui tenait toujours ma veste pour venir la serrer dans la mienne. Beaucoup de question se bousculaient en ce moment dans mon esprit après ce que je venais de voir, mais je préférais garder tout ça pour plus tard. Après tout, il y avait beaucoup mieux à faire que questionner quelqu'un après plusieurs heures passées loin de cette personne. Je saurais bien trouver un moment beaucoup plus approprié pour le questionner plus en détails sur ce qui s'est passé après mon départ et sur cette pièce.

- Bien que je sois content que tu es suivis mon conseil de te reposer, je ne m'attendais pas vraiment à te trouver allonger sur le sol à mon arrivée.

Je laissais un petit sourire amusé s'emparer de mes lèvres alors que je me penchais un peu plus sur lui, approchant ainsi nos deux visages à quelques centimètres seulement.

- À mon avis, il aurait été beaucoup plus préférable de t'allonger dans ton lit dès le départ. Ainsi tu aurais pu profiter d'un repos un peu plus apaisant que celui que tu viens sûrement de passé.

De ma main libre, je profitais de ma proximité pour venir poser celle-ci sur sa joue, la caressant doucement alors que mon sourire s'étirait davantage sur mes lèvres. Bien que mes paroles ressemblaient beaucoup à des reproches, c'était loin d'être le cas. Pour moi, du moment qu'il avait prit le temps de se reposer un peu, c'était tout ce qui comptait et ce peu importe l'endroit où il aurait eu envie de dormir.

[T'inquiète, ton message est encore dans la course xD Repose-toi bien ! ]

Mais les mots que je redoutais n'arrivèrent jamais. A la place, Miko s'installa à côté de moi. Je ne comprenais plus rien. Si j'avais été lui, je ne me serais pas gêné pour questionner sur ce que je venais de voir, ne supportant pas les cachoteries -ha ha ha!- mais pas lui. Il prit ma main dans la sienne et mes doigts se serrèrent avec force entre les siens. Je n'osais toujours la pas le suivre des yeux, préférant les perdre sur le sol. Un air coupable. Honteux du piètre spectacle auquel il avait eu droit, coupable de ce que je lui cachai. Beau duo !

Mais cela ne semblait pas le déranger. Ou alors peut être que pour justement capter mon regard, il s'approcha si près de moi. Prudemment, je ramenai mes yeux vers lui mais sans jamais affronter son regard. Fuyant. Mon Dieu que je ne me reconnaissais pas.. Pourtant son sourire aurait du me rassurer, tout comme ses mots.

- Bien que je sois content que tu aies suivis mon conseil de te reposer, je ne m'attendais pas vraiment à te trouver allonger sur le sol à mon arrivée.
« Désolé si je t'ai inquiété.. » lui répondis-je d'une petite voix.

Ce n'était pourtant pas un reproche, je le sentais au ton de sa voix, mais l'effet fut le même pour moi. Et comme s'il ne voulait pas me laisser plus de temps à me morfondre, Mikio enchaîna rapidement.

- À mon avis, il aurait été beaucoup plus préférable de t'allonger dans ton lit dès le départ. Ainsi tu aurais pu profiter d'un repos un peu plus apaisant que celui que tu viens sûrement de passer.

Il avait raison. Ou plutôt disons qu'il n'avait pas tout à fait tord, puisque même si je n'vais pas profité du confort, j'étais tellement épuisé par tout ça que peu importait réellement où je me trouvait, j'avais sombré dans un sommeil très profond. Et puis aussi, je ne l'avais pas vraiment choisi cet endroit.. Sa main qui se posa sur ma joue me fit sursauter mais la caresse qu'elle y aposa était si douce que je fermai les yeux, imprimant la sensation sur ma peau. Finalement, je me tournai complètement vers le jeune homme, et mon regard s'accrocha au sien. Il n'était pas temps de flancher ! C'est à ce moment que je me rendis vraiment compte de la courte distance entre nous. J'y vais ou j'y vais pas ? Il y a à peine quelques heures encore je n'aurais pas hésité une seconde, lui sautant dessus immédiatement, pourquoi cette retenue ? Moi qui voulais paraître naturel, voilà que maintenant j'avais l'air encore plus suspect. Je m'enfonçais..

Finalement, j'avançai prudemment mon visage, réduisant la distance qui nous séparait à néant, et posai furtivement mes lèvres sur les siennes en un baiser aérien, chaste. Qu'est-ce que j'étais mauvais en ce moment ! Comment pouvais-je ne pas avoir l'air coupable ainsi ? Mais j'allais reprendre le contrôle bien sûr, j'étais le maître du jeu depuis le début..

La caresse de ma main eut finalement raison de lui, le poussant ainsi à poser son regard dans le mien. Je voyais bien qu'il y avait quelque chose qui le chicotait depuis son réveil. Sûrement l'inquiétude de voir si j'allais lui poser des questions sur ce que j'avais entrevu dans la pièce. Pourtant, je n'avais jamais été curieux de nature, alors je préférais attendre encore un peu, question de voir s'il oserait m'en parler de lui-même et à ce moment, je pourrais lui poser quelques questions. Donc pour l'instant, je n'avais aucunement envie de mettre toute cette histoire sur la table. Il devait déjà avoir suffisamment honte que je le trouve dans un état pareil, ça se voyait bien dans son regard, alors j'allais laisser retomber un peu la poussière.

L'écart entre nos deux visages se réduisit alors et je sentis à peine le baiser qu'il m'offrit tellement il était rapide, voir même presque inexistant. J'étais loin d'être satisfait en ce moment, après tout, je n'étais pas revenu ici rapidement pour un baiser aussi simple. Je venais de passer les heures les plus longues de ma vie loin de lui, alors il me semblait normal de vouloir profiter de nos retrouvailles avec un peu plus d'entrain. Et à mon tour, je me rapprochais de son visage capturant ses lèvres dans un baiser beaucoup plus adapté, beaucoup plus passionné que le précédant, laissant même le bout de ma langue venir titiller ses lèvres doucement, mais sans jamais se rendre plus long. Après un moment, je me reculais, laissant un petit sourire en coin apparaître sur mes lèvres.

- Voilà, ça ressemble beaucoup plus à un baiser maintenant.

Je laissais ma main glisser doucement le long de son cou atteignant ainsi quelques secondes plus tard le haut de son torse. Mes doigts parcoururent lentement sa peau alors que je plongeais une nouvelle fois mon regard dans le sien.

- Tu m'as manqué aujourd'hui mon cœur. Je n'avais qu'une seule chose en tête durant ces longues heures, te rejoindre le plus rapidement possible pour être de nouveau avec toi.

J'ignore si ce sentiment avait été transparent lors de ma visite à mon propriétaire ou lors de mon cours de musique, mais mon esprit n'avait fait que penser à cette idée tout le long de la journée. Juste l'envie de le revoir, de le toucher, de l'embrasser, de le sentir contre moi, tout ça m'avait habité durant ces heures loin de lui. Et maintenant que je l'avais devant moi, je n'allais sûrement pas me gêner pour réaliser mon souhait.

Visiblement, j'avais du le laisser un peu sur sa fin puisque Mikio revint immédiatement à la charge avec un baiser qui avait plus fière allure. Je le laissai m'entraîner à sa suite et ma main libre vint se placer rapidement derrière sa tête. Sa langue agaça aussi mes lèvres et chaque fois que j'essayai de l'attraper, elle m'échappait. Je retrouvai le sourire. Et quelques secondes après, Mikio se recula, et je fis descendre ma main le long de son cou en une douce caresse avant de la laisser sur le matelas.

- Voilà, ça ressemble beaucoup plus à un baiser maintenant.

Je ne pus m'empêcher de rire doucement à sa remarque. C'était vrai que ce semblant de contact que j'avais crée tout à l'heure ne me ressemblait pas, n'était pas fait pour moi, et Mikio le savait parfaitement. Ma voix s'éteignit au moment où ses doitgs passèrent doucement sur mon corps et les battements de mon coeur s'accélérèrent instantanément. Mes yeux ne quittaient pas les siens. Le silence s'était installé le temps d'un instant avant que Mikio ne reprenne la parole.

- Tu m'as manqué aujourd'hui mon cœur. Je n'avais qu'une seule chose en tête durant ces longues heures, te rejoindre le plus rapidement possible pour être de nouveau avec toi.
« Vraiment ? »

Je me relevai et m'assis en tailleur, au plus près de lui, avant de reprendre immédiatement la parole.

« Et, je t'ai manqué à quel point ? »

Ah, ça allait mieux là. Je retrouvais mes yeux pétillants, mon regard qui sondait le sien au plus profond, mon sourire en coin et ma voix plus assurée. J'étais de retour.

[Et voilà, j'ai perdu la 1ère xD]

Kyôhei se redressa à ma remarque, cherchant à savoir à quel point il m'avait manqué durant ces heures. Il me semblait que tout d'un coup, je retrouvais le vrai Kyô, celui qui était animé d'un certain amusement. Celui pour qui je ne pouvais m'empêcher de craquer à chaque fois. Et bien soit, s'il tenait vraiment à savoir à quel point il m'avait manqué durant tout ce temps, j'allais me faire un plaisir de lui démontrer. De toute façon, je doute qu'il regrette par la suite sa question.

- Laisse moi te le montrer alors.

Je me rapprochais un peu plus de lui, glissant une de mes mains sur sa cuisse encore recouverte du drap alors que mon visage se rapprochait davantage du sien. J'effleurais doucement ses lèvres au passage avant de dévier légèrement vers sa mâchoire, parcourant ainsi la courbe qu'elle formait, frôlant délicatement sa peau sans jamais y apposer mes lèvres. Je poursuivis ainsi ma route jusqu'à son oreille et seulement à ce moment, j'arrêtais ma course, laissant ma langue venir lécher doucement le lobe de celle-ci. Ma main qui était alors toujours poser sur sa cuisse remonta doucement, allant ainsi à la rencontre de la peau nue de son torse. Je glissais doucement mes doigts sur celle-ci, remontant doucement le long de son flanc droit avant de finalement lâcher son oreille et revenir positionner mon visage face à lui.

- Alors dis-moi, tu crois que tu commence à comprendre à quel point tu m'as manqué ?

Je laissais un léger sourire amusé s'emparer de mes lèvres avant de diminuer l'écart qui me séparait encore des siennes que je cueillis dans un baiser passionné, laissant même ma langue briser la barrière de celle-ci pour rejoindre la sienne. À savoir comment il avait pu me manquer, je crois que les mots étaient à peu près inefficace. D'après moi, seul les gestes que je posais en ce moment pourrait parfaitement décrire à quel point j'avais attendu cet instant de le retrouver. J'ignore s'il sera consentant à vouloir me laisser poursuivre ainsi pour lui démontrer ce sentiment, mais pour le moment, il ne me semble pas du tout réticent à cette idée.

[Pas de problème ;) Moi aussi je réponds tard, mes collocs ont invité du monde à la maison. J'ai réussi à me planquer tranquille dans ma chambre, enfin ! C'est que c'est remuant tout ce beau monde ! Le problème, c'est que ma chambre est près de l'entrée, alors dès que quelqu'un rentre ou sors, je suis la 1ère à la savoir xD Le sort s'acharne..]

- Laisse moi te le montrer alors.

Je restai immobile, attendant la suite. J'aimais ce ton qu'il avait employé, et les mots eux-mêmes restaient dans mon esprit. Je pensais pouvoir faire diversion ainsi, nous faisant oublier ce qui s'était passé un peu plus tôt. Mes yeux ne cillaient pas, ancrés dans ceux de Mikio. Je le regardais se rapprocher, doucement, lentement, et me mordis l'intérieur de la joue quand sa main remonta ma cuisse, tandis que je déplaçai mes yeux sur ses lèvres. Je m'attendais à un nouveau baiser, mais Mikio feinta en déviant sur ma mâchoire. Aucun contact franc. Je n'osais pas bouger, préférant fermer les yeux pour plus de sensation. Malgré mes efforts, je ne parvins pas à retenir le soupir de bien être quand sa langue se posa sur mon oreille, m'arrachant un frisson de surprise. Et un léger sourire étira mon visage. Mon ventre se contracta au passage de sa main et finalement, la sensation disparut. Mais malgré tout, je gardai les yeux fermés, m'attendant à une suite, puisque sa main ne m'avait pas quitté.

- Alors dis-moi, tu crois que tu commences à comprendre à quel point tu m'as manqué ?

Avant que j'eu le temps de répondre, ses lèvres se posèrent brutalement sur les miennes, pour un baiser passionné, que j'appronfondis en rejoignant immédiatement sa langue. Je décidai de ne plus rester inactif, et mes mains, restées immobiles sur les draps, se mirent respectivement derrière sa nuque et sur son torse, la première pour le garder avec moi, la seconde pour le pousser en arrière. Assis à califourchon sur son bassin, je me penchai, souriant, sur lui et m'arrêtai à quelques centimètres de son visage, une main posée sur son torse tandis que l'autre me servait d'appui, à côté de sa tête.

« J'adore quand tu penses à moi comme ça ! » lui répondis-je en un souffle.

Avant même que je ne me rende compte des mouvements de Kyôhei avec ses mains, je me retrouvais allongé sur le lit, ce dernier assit sur mon bassin. Je le regardais se pencher vers moi, un délicieux sourire sur les lèvres avant qu'il ne prenne la parole. Comment voulait-il que je ne pense pas à lui de cette façon ? Chaque centimètre carré de son corps propulsait à chaque fois mes fantasmes vers d'autre horizons, approfondissant ainsi un peu plus mon désir pour lui à chaque secondes. Alors quand venait le temps d'être séparé aussi longtemps de lui, le supplice était d'autant plus difficile. L'image de son corps contre le mien, la chaleur qu'il dégageait ou bien juste la façon qu'il avait de me sourire en fixant mon regard, tout ça hantait mon esprit à chaque seconde de ma vie depuis notre rencontre. J'étais devenu un esclave remplit de désir pour son corps.

- Si je pense à toi de cette façon, c'est parce que je suis fou de toi Kyôhei. Tu es devenu l'élément essentiel à ma survie dans ce monde.

Je glissais doucement mes mains de chaque côtés de son corps, relevant alors la tête pour venir m'emparer de nouveau de ses lèvres. C'était bon d'être de retour à ses côtés, ainsi j'arrivais parfaitement à oublier tous les problèmes que j'avais vécu durant cette journée. Mon esprit était de nouveau envahit par une seule pensée, lui. Je laissais ma langue taquiner un instant ses lèvres avant de me reculer, un petit sourire amusé sur les lèvres.

- Dis-moi, de ton côté, tu as eu au moins un instant pour penser à moi durant ton sommeil ?

À vrai dire la réponse m'importait peu en ce moment, parce qu'à voir comment il réagissait en ce moment, je savais parfaitement que je lui avais manqué aussi. Et peut-être même qu'il avait eu la chance de rêver à moi durant son repos. Bien entendu, ce n'était que mon idée à moi, ce n'était peut-être pas le cas, mais je me plaisais bien à y croire.

J'haussais un sourcil à sa réponse, malgré le fait que je venais de penser silencieusement que je me fichais de la réponse. Comment pouvait-il dire ça alors que je venais à peine de lui décrire à quel point j'étais fou de lui. Et pourtant, je laissais un petit sourire se positionner sur mes lèvres alors qu'il posait sa tête sur mon torse, dissimulant ainsi son visage. Une fois de plus, j'avais faillit tomber dans ce piège. Par chance que je n'avais point ouvert la bouche pour le contredire. Je passais mes bras autour de lui, resserrant doucement ma prise sur son corps. Pourquoi ne pourrais-je pas entrer dans son petit jeu une fois de plus. Après tout, c'est lui qui avait entamer la partie.

Pour le moment, il fallait que je puisse être assez convaincant, trouver les bons mots pour lui mettre un peu le doute à savoir si je jouais aussi ou non. Faut dire qu'avec tous les pièges qu'il m'a tendu depuis notre première rencontre, j'ai appris plusieurs trucs venant de lui. Et c'est sûrement le meilleur moment pour lui montrer que je peux parfaitement être à la hauteur moi aussi.

- C'est vraiment dommage alors. J'aurais été ravi d'entendre de quelle façon tu avais bien pu penser à moi durant mon absence. Tant pis alors, je n'aurais pas à continuer ma petite démonstration pour te prouver à quel point tu m'as manqué.

Et c'est avec un petit sourire amusé que je glissais doucement mes lèvres dans ses cheveux avant d'y déposer un franc baiser quelques instants plus tard. J'aurais bien aimé poursuivre ce que nous avions commencé quelques instants plutôt, mais si je voulais jouer parfaitement mon rôle et ainsi entrer dans son jeu, il fallait que je tienne encore quelques temps. Juste un moment, question de voir s'il reviendrait sur sa parole et qu'il me dévoilerait réellement qu'il avait pensé à moi. Après tout, je le savais très bien ce petit segment, mais je voulais juste pouvoir l'entendre de vive voix.

Continuant sur ma lancée, je reposais ma tête sur le lit, laissant ensuite mes mains quitter lentement son corps pour venir se reposer elles aussi sur le lit. Le seul contact que nous avions encore était le fait qu'il était allongé sur moi. Pour ma part, il était hors de question que je pose un seul doigt sur lui tant qu'il ne m'aura pas répondu franchement. Je pouvais être bon joueur quand je le voulais moi aussi. Et cette fois, je n'étais pas prêt à flancher, pas tout de suite du moins.

Je me demandais comment Mikio allait réagir à ma réponse. Je me doutais bien que ce n'était pas celle qu'il attendait. Mais moi, j'étais pas aussi à l'aise que lui pour les déclarations. Et en sentant ses bras se refermer autour de moi, je me détendis en souriant davantage. Il semblait avoir compris. Pourtant, les phrases qu'il annonça me firent perdre mon sourire instantanément.

- C'est vraiment dommage alors. J'aurais été ravi d'entendre de quelle façon tu avais bien pu penser à moi durant mon absence. Tant pis alors, je n'aurais pas à continuer ma petite démonstration pour te prouver à quel point tu m'as manqué.
« ... »

J'en restai sans voix. Il n'était pas sérieux hein ? C'était une blague, ça ne pouvait pas être vrai. C'était moi qui faisais ce genre de blague à l'humour douteux. Je me rassurai lorsqu'il m'embrassa mais ce fut de courte durée. Je m'alarmai lorsque ses lèvres rompirent le contact. Et me redressai instantanément quand je sentis sa tête se reposer sur le lit, et ses bras se retirer de mon dos. Il me faisait quoi là ? Je plantai mon regard surpris dans le sien. On pouvait y lire de l'incompréhension totale, alors que dans le sien, je crus déceler une lueur de défi. Un jeu ? Alors il se fichait de moi à son tour ? Mouais, il me faisait du chantage ! J'avais eu peur sur le coup.

Rassuré, je pris un air innocent et glissai jusque son visage pour lui dire

« Très bien, écoute moi attentivement. »

Je m'allongeai sur le dos à côté de lui, et pris ses bras pour m'enlacer. Déjà on refaisait une partie de la scène. C'était un bon début me semblait-il. J'espérais qu'il ne s'attendait pas à un récit détaillé parce que j'allais faire dans le bref.

« Dans mon rêve, j'avais froid, pourtant il faisait beau dehors, je comprends pas pourquoi. J'étais dehors bien sûr. Et t'es arrivé de je-ne-sais-où et tu m'as pris dans tes bras, comme maintenant. Et à partir de là, j'avais plus froid, j'étais bien. »

Je fis une courte pause et en profitai pour enlacer mes doigts aux siens. Je repris la parole rapidement, tournant la tête vers Mikio pour qu'il puisse voir l'expression de mes yeux à ce moment, et mon sourire, qui en disaient long sur les images dont j'allais lui parler.

« On a aussi fait l'amour encore et encore, jusqu'à l'épuisement. Et c'est moi qui ai gagné.. Dans mon rêve, c'est moi qui tenais le plus longtemps.. »

Ma voix se fanaît au fur et à mesure que les mots s'enchaînaient mais jamais je ne perdis mon sourire. Je ne voulais pas lui montrer encore une fois ma faiblesse. Une endurance exceptionnelle, ou même normale, ça n'était bon que dans mes rêves, alors je m'attribuai la victoire, parce que dans mes rêves j'étais invinscible. Pour revenir sur une note plus joyeuse, je ne laissai qu'un court laps de temps.

« Ca te va cette façon de penser à toi quand t'es pas là ? »

Oh bien sûr j'avais occulté volontairement le premier passage, la scène du bar, je ne voulais pas l'inquiéter. Et puis pour la première fois, l'issu de ce drame était joyeuse. Je ne savais plus ce que je devais en penser, je laisserai le destin choisir à ma place. Mais le temps n'était pas encore venu pour tout ça, et je continuais de regarder Mikio avec ce même sourire. Il avait gagné cette partie, j'avais cédé.

Bien que je tentais de camoufler mon sourire, c'était plutôt difficile, surtout lorsqu'il releva la tête, quelque peu surpris par ma réaction. Et pourtant, à ma grande surprise, il se rapprocha, m'annonçant alors de bien l'écouter. Alors ça voulait dire que j'avais gagné. Pour une fois, il pliait devant moi sans que je n'ai besoin de grand effort. Il s'allongea sur le lit, s'assurant du même coup que je l'enlace de mes bras avant de commencer à me décrire le rêve qu'il avait fait. Le début me sembla plutôt banal, un rêve tout à fait comme les autres. Il s'interrompit alors, se tournant vers moi avant de poursuivre. Cette fois, je ne pus retenir mon sourire alors qu'il continuait dans une description beaucoup plus approprié pour un rêve tout à fait typique. J'aurais bien aimé être dans ce rêve en réalité. Vivre pleinement ce dernier et le voir m'épuiser après tant d'efforts.

Il s'arrêta une nouvelle fois avant de reprendre en me questionnant sur cette façon qu'il avait de penser à moi pendant mon absence. Je devais avouer que c'était beaucoup mieux que je ne l'avais espéré. Pourtant, un petit truc me chicotait dans son histoire. Pourquoi avoir insisté sur le fait qu'il avait gagné au bout du compte après avoir épuisé toutes les ressources que j'avais, N'était-ce pas la même chose dans la réalité ? Après tout, une fois l'acte arrivé à sa fin, je tombais très souvent dans un état d'épuisement. Peu importe, après tout ce n'était qu'un rêve.

- Ça me convient parfaitement. Je dirais même que je ne m'attendais pas à tant de pensées aussi magnifique.

Je lui souriais doucement avant de venir m'emparer de ses lèvres dans un tendre baiser. À présent, fini le petit jeu. Il avait cédé à mon chantage, alors autant poursuivre où nous nous étions arrêtés quelques minutes plutôt. Mes doigts glissèrent doucement sur son torse alors que je relevais la tête, séparant nos lèvres une nouvelle fois avant de reprendre la parole.

- Que dirais-tu de rendre ce magnifique rêve réalité ?

Et s'il le souhaitait, je pouvais parfaitement le laisser gagner cette fois, le laisser me conduire jusqu'à l'épuisement et tout ça pour que ce rêve soit encore plus vrai. Après tout, qu'est-ce que je ne ferais pas pour lui, pour le rendre encore plus heureux ! Bien sûr, j'espérais qu'il se ménage quand même un peu. Il n'avait pas prit beaucoup de repos allongé sur le sol.

- Ça me convient parfaitement. Je dirais même que je ne m'attendais pas à tant de pensées aussi magnifiques.

Le contraire m'aurait étonné. Si mon aveu n'avait pas été ce qu'il avait attendu, je ne savais plus ce qu'il voulait. Je restai quelque peu surpris de ma révélation. Je ne me pensais pas capable de dire tout ça. Pourtant quand je parlais, les mots ne m'avaient pas gêné. Tout n'était peut être pas perdu..

Enfin il relança le contact. Il avait eu ce qu'il voulait alors le chantage était fini. Le baiser était tendre au début, si agréable. Mais j'en voulais plus. Malheureusement, je ne pus pas assouvir mon désir puisque Mikio se recula quelques instants après.

- Que dirais-tu de rendre ce magnifique rêve réalité ?
« Les voisins devront mettre les comptes à jour.. lui répondis-je en riant doucement. Je devais le mettre au courant.Ils ont envoyé un message peu de temps après que tu sois pari avec le chiffre 3. J'ai réfléchi, et la seule concordance que j'ai trouvée, c'est qu'on a fait l'amour 3 fois aujourd'hui, en comptant cette nuit. Alors.. soit on fait beaucoup de bruit, soit ils passent leur temps à nous écouter.. Et ça, ça m'étonnerait pas, vu la tête de pervers qu'ils ont ! »

Et pendant que je lui racontais ce petit passage, je m'affairai à grimper à nouveau sur lui. Il voulait qu'on exécute mon rêve ? J'avais un doute concernant ma victoire dans la réalité.. Mais j'étais prêt à tenter quand même. Après tout, l'horaire se resserrait..

[Allez, je vais me coucher, demain je dois me lever tôt ><"]

Kyôhei se contenta de me répondre en me racontant que les voisins avaient en quelque sorte compter les fois où nous avions passer à l'acte ces derniers temps. Bien qu'en temps normal j'aurais sûrement eu la honte de ma vie et que j'aurais sûrement mit un terme à ce que nous nous apprêtions à reprendre par peur de provoquer encore quelques remous chez les voisins, aujourd'hui ça me passait cent pieds au dessus de la tête. Et ce nouvel état d'âme était dû au fait que j'avais rencontré Kyôhei. C'était lui qui avait réussit à me faire changer, me faisant passer du garçon hyper timide à quelqu'un de beaucoup plus entreprenant.

- Alors laissons les rajouter cette fois de plus dans leur calcul. Et pour être vraiment certain qu'ils nous entendent bien, on n'a qu'à pousser un peu plus nos gémissements cette fois. Peut-être qu'ainsi ça leur donnera l'envie d'essayer eux aussi.

Je laissais mon petit sourire amusé s'étirer un peu plus sur mes lèvres alors que je passais pendant ce temps mes bras dans son dos, le rapprochant ainsi un peu plus de moi. Plantant mon regard au fond du sien, je réduisais l'écart entre nos deux visages, m'emparant par la suite doucement de ses lèvres. Alors maintenant que je savais que nous avions des oreilles collés contre le mur à l'affut du moindre bruit provenant du loft, j'avais bien l'intention de leur donner un bon spectacle à entendre. Mes mains glissèrent doucement dans son dos, dérivant quelques instants avant de venir se nicher au niveau de ses fesses. C'était bien qu'il soit complètement nu en ce moment, ça me permettait beaucoup plus de mouvement sur sa peau. Après avoir amplement profiter de la douceur de ses lèvres, je me reculais légèrement, laissant un doux sourire venir habiter mes lèvres.

- Je dois avouer que c'est pratique finalement que tu te sois endormis sur le sol aujourd'hui sans penser à te vêtir un peu. De cette façon, ça rend les choses beaucoup plus amusantes pour moi vu que je suis toujours habillé et toi non. Je peux donc profiter complètement de ton corps nu.

Et pour prouver mon fait, je glissais doucement mes mains le longs de ses cuisses avant de laisser l'une d'entre elles dériver beaucoup plus près de son entrejambe. Finalement, j'aimais bien cette idée de jouer un peu de temps en temps. Ça mettait un peu de piquant dans cette journée.

- Alors laissons les rajouter cette fois de plus dans leur calcul. Et pour être vraiment certain qu'ils nous entendent bien, on n'a qu'à pousser un peu plus nos gémissements cette fois. Peut-être qu'ainsi ça leur donnera l'envie d'essayer eux aussi.
« Mais qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait de mon Mikio ?! »

Je ne pus m'empêcher de rire. Ou était passée sa timidité ? Il n'y a pas si longtemps encore il tentait de me repousser, sans grande conviction d'accord, au cinéma. Et là, il réclamait du bruit. La pression de ses bras dans mon dos me rapprocha de lui et je me collai tout contre son corps pour partager un autre baiser douceur. Cette fois je ne me laissai pas faire et donnai plus d'ardeur et de passion à cet échange, ma langue cherchant à mener la danse. Je souris en sentant ses mains se déplacer lentement et alors que je ne m'y attendais pas, elles s'arrêtèrent sur mes fesses, me faisant soupirer. Je crois que je pouvais me féliciter d'être resté nu toute la journée. Economique, pratique et surtout très agréable ! Ce que Mikio me confirma bien vite d'ailleurs.

- Je dois avouer que c'est pratique finalement que tu te sois endormi sur le sol aujourd'hui sans penser à te vêtir un peu. De cette façon, ça rend les choses beaucoup plus amusantes pour moi vu que je suis toujours habillé et toi non. Je peux donc profiter complètement de ton corps nu.
« Mais j'l'ai pas fait exprès.. » lui répondis-je sur un léger ton de reproche en me mettant à bouder.

Cependant, je retrouvai très vite ma bonne humeur quand ses mains dérivèrent sur mes cuisses et mes lèvres retrouvèrent les siennes. Je lui mordis doucement la lèvre sous le plaisir qui s'intensifiait au fur et à mesure que ses doigts rapprochaient de ma virilité. Je m'occupai de le débarrasser de sa veste, et passai alors mes mains sous son t-shirt pour caresser son torse. Mes gestes n'étaient pas spécialement doux, plutôt pressés, avides de contact, et je ne perdis pas de temps pour l'attirer à moi afin de pouvoir retirer le vêtement plus facilement, l'envoyant valser quelque part dans la pièce, avant de repousser mon amant sur le matelas. Je profitai de la proximité pour embrasser chaque parcelle de peau à découvert, laissant ma langue se joindre parfois à la partie, tandis que mes mains se déplaçaient lentement le long de ses flancs. Puisqu'il m'en demandait, j'allais lui en donner.

Mikio avait semblé se réjouir de pouvoir profiter de moi, mais ce n'était pas moi qui allait me retrouver à l'étroit dans mon jean ! Aussi je frottai lascivement mon bassin contre le sien. Je repoussais toute limite cette fois-ci, profiter un maximum de lui, de nous.

« Au fait.. ça s'est bien passé.. tout à l'heure ? » lui demandai-je entre deux baisers.

Je laissais sous-entendre que je parlais de son cours, mais ma question restait large, imprécise, pour lui laisser le choix de me parler ou non de son propriétaire puisqu'il ne m'avait pas semblé d'avis de m'en parler, je ne voulais pas le forcer ni le mettre mal à l'aise.