Bien que mon geste m'avais parut précipité, ça ne semblait pas être le cas pour Kyôhei, puisqu'il passa ses doigt sous mon menton pour me faire lever les yeux vers lui et venir s'emparer de mes lèvres. Peut-être que je m'en faisait trop pour rien en fin de compte. Il reprit alors d'un voix remplit de tendresse, me demandant de cesser de m'excuser comme je le faisais. Pourtant, c'était plus fort que moi. Quand j'avais l'impression de commettre une gaffe, je ne pouvais m'empêcher de m'excuser rapidement, croyant mettre la personne devant moi en colère par mon geste. J'allais devoir changer mes habitudes avec lui à présent.

- Pardon... Euh... d'accord, j'arrêterais.

Ça commençait plutôt mal comme résolution. Mais bon, une personne ne peut changer d'habitudes en quelques secondes. Ça me prendra sûrement du temps avant d'arrêter complètement. Il me demanda alors si je n'étais pas sensé aller en cours. À vrai dire, j'avais complètement oublié ça. Je jetais un rapide coup d'œil à ma montre m'apercevant avec horreur que j'étais déjà en retard d'une quinzaine de minutes. J'allais me faire taper sur les doigts, c'était certain.

- C'est pas vrai ! Je suis déjà en retard.

Je levais les yeux vers Kyôhei en souriant faiblement. À croire que quand j,étais en sa présence, plus rien n'était important à mes yeux outre que lui.

- Je dois filer. Je... euh... Je peux revenir plus tard ?

Je savais bien que c'était idiot de ma part d'avoir complètement oublié que j'avais cours ce matin. Mais j'étais si bien avec lui que c'était une torture de devoir le quitter pour toute la journée. Mais si je ne voulais pas me retrouver en retenu pour mon absence, valait mieux que j'y aille maintenant. Sûrement que j'aurais droit à quelques reproches pour mon retard, mais ça sera toujours mieux que d'être retardé d'une heure ce soir. Kyôhei se sépara de moi, m'indiquant que j'avais le droit de revenir après les cours. C'était au moins ça. Et bien que la journée serait sûrement trop longue à mon goût, le seul fait d'être de retour auprès de lui après les cours serait une totale récompense pour moi.

- C'est promis, je ne tarderais pas.

Comment pourrais-je de toute façon ! La seule pensée d'être de nouveau dans ses bras à mon retour me dévorait déjà l'esprit. Je m'emparais de ses lèvres dans un dernier baiser, profitant au maximum de ce dernier contact avec lui avant plusieurs heures. Je me reculais par la suite, plongeant mon regard dans le sien en souriant doucement.

- À plus tard !

Je m'empressais de quitter le loft, bien décidé à ne pas me retourner encore vers. Sinon, je sais parfaitement que je ne pourrais pas partir, que j'aurais beaucoup trop envie de retourner dans ses bras. Pourtant, en descendant l'escalier qui menait à l'extérieur, je réalisais soudain que je n'avais même pas prie la peine de lui demander son numéro de portable. Non mais quel idiot je fais ! Ainsi je pourrais l'appeler sur l'heure de la pause du midi, question de pouvoir patienter jusqu'au soir. Je retournais donc devant la porte du lof et frappais trois petits coups avant d'attendre une réponse.

Une fois son numéro de portable en mémoire sur mon téléphone, je m'empressais de quitter les lieux comme il me l'ordonnait, dévalant les escalier à la course pour ne pas être encore plus en retard. Durant le trajet qui me menait à l'université, je ne pus que repenser à la nuit que je venais de passer dans ses bras. Et à présent que j'avais le loisir de rester à ses côtés, je me doutais bien que j'allais retenter l'expérience le plus souvent possible, question de vivre encore et encore une nuit semblable avec lui.

[…]

Quelques heures plus tard

La journée m'avait paru la plus longue de toute ma vie. Les cours étaient d'un ennui mortel. Bien que j'avais pris la peine d'envoyer un texto à Kyôhei durant ma pause déjeuner, précisant qu'il me manquait, les mots étaient bien loin d'égaler la vérité. Il me manquait tellement, que tout mon corps se refusait à autre chose que de le sentir tout contre moi, de pouvoir poser mes lèvres sur les siennes. Et c'est pourquoi lorsque la sonnerie de la fin des cours se fit entendre, je m'empressais sur le champ de ramasser mes affaires et de sortir en trombe de la salle de classe. J'allais déposer le tout à mon casier et accourrais à l'extérieur pour me diriger au pas de course vers son loft.

Après plusieurs minutes à courir comme un cinglé, j'arrivais finalement devant le bâtiment et m'empressais de gravir les marches pour atterrir devant la porte d'entrée. J'allais enfin pouvoir le rejoindre, le serrer contre moi, goûter à ses lèvres. Je pris le temps de reprendre mon souffle quelques secondes avant de finalement toquer trois petits coups à la porte.

Après quelques secondes d'attente interminable, la porte s'ouvrit finalement et le visage de Kyôhei m'apparut. Je sentis mon cœur se mettre à battre à une vitesse folle de nouveau, tout comme avant que je le quitte plutôt dans la journée. À croire que sans lui, mon cœur n'existait même plus. Il se poussa un peu, me laissant ainsi la chance d'entrer à l'intérieur. Et aussitôt que j'eus mis les pieds dans le loft, que la porte fut refermée, je me précipitais dans ses bras, le serrant tendrement contre moi, avant de prendre possession de ses lèvres. Bien que normalement je me serais retiré rapidement en me confondant en excuse pour mon geste un peu précipité, je savais à présent que je ne devais plus faire ça. J'allais plutôt devoir accepter chacun des gestes trop rapide que je pose sans demander pardon. Je mit fin au baiser quelques secondes plus tard, plongeant mon regard dans le sien en souriant doucement.

- Tu m'as manqué ! J'ai bien cru que cette journée ne se terminerait jamais.

Je posais ma tête contre son torse en fermant les yeux. C'était si bon de le retrouver à nouveau. Je sais bien que ça ne fait pas une éternité que je l'ai quitté, mais sans lui le temps est si long, si ennuyant. Je relevais la tête quelques minutes plus tard, souriant de plus bel.

- Alors, tu as passé une belle journée ?

S'il avait passé une journée comme la mienne, à s'ennuyer fermement, je doute que la réponse soit positive, mais qui sait, peut-être que de son côté il a trouvé un moyen de ne pas trop s'emmerder durant ses journées.

A peine eus-je le temps de fermer la porte que Mikio se retrouva à nouveau dans mes bras. Son comportement m'intriguait beaucoup. Je n'avais jamais reçu tant de marque d'affection, encore moins d'amour. Je ne savais pas bien comment réagir. Mais instinctivement, mes bras se refermèrent dans son dos et je répondis à son baiser avec envie. Je me plaisais beaucoup à être en sa compagnie, c'était si apaisant. Je posai doucement ma tête contre la sienne et ainsi enlacés, il me demanda ce que j'avais fait de ma journée. Je ne pus m'empêcher de sourire à cette question. Rien, c'était la réponse la plus exacte que je pouvais lui fournir.

- Honnêtement, je me suis vraiment ennuyé. J'ai regardé la TV et je me suis endormi dessus tellement c'était nul.. La grande éclate en fait.
Et toi ? Ça s'est bien passé ?

Tout en lui posant la question, je l'entraînais plus à l'intérieur et lui demandai s'il voulait boire quelque chose tandis qu'il s'asseyait sur le canapé. Je me demandai bien s'il n'allait pas trouver ma réponse bizarre. Nous avions le même âge, pourquoi j'avais passé ma journée chez moi au lieu d'aller en cours ? Ce n'était pas "normal".. Enfin, tant qu'il ne se doutait de rien, tant qu'il ne me posait pas trop de question sur moi, je n'avais pas à m'en faire.

Sa réponse me laissa un peu perplexe, mais je n'insistais pas plus. Après tout, il faisait ce que bon lui semblait dans sa journée. Ce n'était pas tous les jeunes de mon âge qui avaient l'obligeance de se présenter en cours durant la journée. Je m'installais sur le canapé du salon alors qu'il me demandait si je voulais boire quelque chose. J'hochais légèrement la tête, lui laissant ainsi le loisir de choisir la boisson qu'il souhaitait. Comme je n'avais pas vraiment eu la chance de voir à quoi ressemblait son loft hier soir, je laissais mon regard se balader dans la pièce, réalisant ainsi qu'il ne devait sûrement pas habiter seul. La place était beaucoup trop en ordre pour ça. Bon peut-être est-il un maniac de la propreté, mais sachant qu'à peu près tous les jeunes de notre âge ne sont pas réellement attiré par les tâches ménagères, il serait étonnant que de son côté il le soit à ce point là. J'optais donc pour une présence féminine dans le loft. Sa mère peut-être ou quelque chose du genre. Mais beaucoup trop timide pour poser une question aussi indiscrète, je me réservais bien de lui demander. Lorsqu'il m'apporta ma boisson, je pris une légère gorgée avant de lui sourire doucement.

- Tu as prévu quelque chose ce soir ? Ou tu nous laisse le droit de rester ici tous les deux ?

Je me calais doucement dans ses bras, profitant de cet instant de plaisir qui m'avait tant manqué durant la journée. Sentir sa chaleur, sa présence près de moi était tellement apaisant.

Oui, chez moi c'était tout bien ordonné. Mais uniquement à cause de mes horaires un peu spéciaux. Je recevait de temps à autre la visite de mes parents, mais ils ne restaient jamais longtemps et n'en avaient strictement rien à carrer de ce que je faisais, "tant que ça ne leur nuisait pas".. Les pauvres, s'ils savaient ! Mais ça, tu finiras par t'en rendre compte..

Apportant un verre à Mikio, je m'assis à côté de lui et il se blottit contre moi. Je lui caressais tendrement la tête en écoutant sa question. Et oui mon chou, c'est là que les problèmes vont commencer.. Ce soir, je ne serai pas là, comme presque tous les soirs tu sais.. Mais là,k c'était pour une bonne cause : je bossai.

- Tu as prévu quelque chose ce soir ? Ou tu nous laisse le droit de rester ici tous les deux ?
- Ce soir, je ne suis pas là. Je partirai vers 21.00, et rentrerai sûrement aux alentours de 2.00. Je vais travailler.
Mais tu peux rester là en attendant si tu veux, je te rejoindrai quand je rentrerai.

C'est sûr que sa soirée, enfin sa moitié de nuit n'allait pas être vraiment amusante. Mais je ne pouvais pas faire autrement. J'espérais juste qu'il ne soit pas trop déçu, bien que ça ne soit inévitable. Pour me faire pardonner, je le serrai plus fort contre moi et déposai un baiser tendre sur sa tête, tout en continuant à faire glisser mes doigts lentement dans ses cheveux.

Bien que sa réponse me déçu énormément, j'allais devoir faire avec. Après tout, il était normal qu'il doive aller travailler. Je ne pouvais pas le retenir ici indéfiniment. Et surtout pas juste pour mes petits caprices. Le travail devait passer avant tout, comme moi pour mes études. De toute manière, il a bien dit qu'il reviendrait vers 2 heures et que je n'avais qu'à l'attendre ici. Il me faudrait sûrement trouver quelque chose de désennuyant à faire en attendant son retour, mais ça sera toujours mieux que d'être cloîtré chez moi et d'attendre au lendemain pour le voir de nouveau.

- D'accord, je t'attendrais alors.

Je levais la tête vers lui en souriant avant de venir déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Et bien que l'envie de pousser les choses plus loin était omniprésent dans mon corps, je ne voulais pas le tenter sachant qu'il devrait sûrement bientôt partir pour son travail. Il fallait que je résiste à cette envie jusqu'à son retour tard dans la nuit. De plus, ça sera toujours moins long que l'attente qu'il avait dû subir durant la journée à cause de mes études.

- Au fait, tu fais quoi comme travail ? Ça ne doit pas être n'importe quoi puisque tu travaille la nuit.

Bien que la curiosité est un vilain défaut, j'aimais bien me renseigner sur ce qu'il faisait. Je voulais out savoir de lui à présent que j'étais à ses côtés. Et c'était normal non, de tout connaître sur la personne qu'on aime.

Il était bien curieux. Mais quoi de plus normal après que je lui ai dit que je partais travailler. A mon âge, le travail de nuit n'est pas commun. J'aurais dû avoir les mêmes horaires que lui en principe..

- Eh bien, disons que j'ai un travail "facile". Il n'y a que les horaires qui sont.. gênantes..
Je suis hôte, dans un club à Ginza.

Bien que je n'aimais pas beaucoup parler de moi, je n'avais pas besoin de lui cacher mon job. Tout le monde me voyait régulièrement en costume à cet endroit. Je n'avais qu'à mentir un peu sur mon âge pour atteindre la légalité. Mais afin de changer un peu de sujet pour éviter qu'il ne s'attarde trop sur moi, je relançai la conversation

- Et tu vas faire quoi alors, pendant je serai pas là ? Tu fais comme chez toi ici.

Pendant ce temps, je zappai une fois de plus et m'allongeai sur le canapé, attirant Mikio sur moi. A cette heure-ci, il y avait un drama assez marrant qui passait. Mais je ne savais pas si j'allais réellement y être attentif à présent.. Je passai mes mains dans son dos et après quelques caresses aériennes, je les posai dans le creux de ses reins. Je faisais de mieux pour qu'il se sente bien avec moi, tant que j'étais encore doux et gentil, puisqu'il risquait d'en baver par la suite..

Je restais quelque peu surpris lorsqu'il m'annonça quel genre de travail il faisait. J'aurais parier sur n'importe quoi sauf ça. Savoir qu'il passait ses nuits en compagnie de quelqu'un d'autre que moi me provoquait une douleur à la poitrine, tout juste au niveau de mon cœur. Mais pouvais-je y faire quelque chose ? Je ne crois pas en fait. Après tout, il devait faire ce travail depuis assez longtemps et comme je ne suis que dans sa vie depuis quelques heures, je n'ai pas à lui dicter le fait que je n'apprécie pas de penser qu'il puisse être avec quelqu'un d'autre que moi.

Il changea bien vite de sujet, sûrement pour m'éviter de trop penser à ça, en me demandant ce que je comptais faire durant son absence. À vrai dire, je l'ignorais encore. Sûrement que j'allais m'asseoir devant la télé et zapper un peu question de voir s'il y a quelque chose d'intéressant. Et sûrement qu'au bout du compte j'allais tomber endormis devant la télé en attendant son retour.

- Je ne sais pas, mais je trouverais bien quelque chose.

Je lui fis un petit sourire en coin alors qu'il m'attirait vers lui, me retrouvant ainsi beaucoup plus près pour profiter de la chaleur que son corps dégageait. Ses mains eurent tôt fait de se retrouver sur mon corps, provoquant de doux frissons sur ma peau. S'il continuait dans cette voie, j'ignore si je pourrais encore répondre longtemps de mes actes. Tout mon corps le réclamait déjà, alors s'il devait être poussé à bout, j'ai bien l'impression qu'il finira par être en retard à son travail, retenu par mon désir de lui.

Bien que mon regard était posé sur l'écran devant moi, je sentais bien la tension qui émanait de son corps, même s'il faisait tout pour la contenir. Je ne pus réprimer le sourire qui se logea sur mes lèvres et lui dit, détournant mes yeux pour les arrêter sur son visage

- Impatient.. Excuse-moi, mais tu devras te retenir, en ce moment, j'ai une "VIP", elle dépense beaucoup de fric, je ne peux me permettre d'être en retard ou éméché

Je lui fis un clin d'œil plein de sous-entendus, juste pour qu'il se rende compte qu'il était grillé et le voir gêné, peut être. Oui, une "veille peau" mais pleine aux as ! Alors elle avait droit aux honneurs.. Mais j'espérais quand même qu'elle ne la ferait pas trop longue, pour que je puisse m'éclipser assez rapidement. Sentir le corps de Mikio sur le mien en ce moment commençait à me donner des envies. Heureusement pour moi, je me gardais bien de lui dire. Aussi j'ajoutai, après quelques secondes

- Au fait, on est là devant la TV, mais tu veux peut être faire autre chose ?

Bah oui, j'avais pas l'habitude d'avoir quelqu'un avec moi, ni de partager mon "temps de solitude" on va dire. Alors là j'étais face à une situation inconnue que j'essayais de gérer du mieux que je pouvais.

J'étais loin de me douter que Kyôhei remarquerait à quel point mon corps semblait avoir besoin de lui, de sentir sa peau nu contre la mienne. Et c'est pour cette raison que je me mis à rougir lorsqu'il prit la parole pour m'en faire part, me préciser de patienter, j'affichais une légère moue. J'ignore si c'est parce qu'il venait de parler d'une femme qu'il devait voir cette nuit ou si c'est à cause de cette impatience, mais quoi qu'il en soit, je n'aimais pas trop ce qu'il venait de me dire. Juste de l'imaginer en compagnie de cette femme, de prendre du plaisir avec elle, ça me foutait les chetons.

- Tu sais, moi aussi je peux dépenser tout mon fric juste pour toi.

Je levais les yeux vers lui, tentant de sourire pour ne pas qu'il se rende compte du sentiment déplaisant qui venait de prendre place dans mon cœur. Et oui, j'étais jaloux de penser que cette femme allait profiter de sa compagnie alors que c'est tout ce que je souhaitais pour moi même. Il reprit rapidement la parole, me demandant si je souhaitais faire autre chose que d'être installé devant la télé. À vrai dire, c'était un moment tout à fait parfait pour moi. Juste d'être installé comme ça contre lui me convenait totalement.

- Non, ça va. Je suis bien là.

Je me serrais un peu plus contre lui, profitant ainsi de sa présence qui allait devoir bientôt me quitter. Je savais à présent que ma soirée ne serait que remplit de doutes, d'incertitudes à savoir ce qui se passait dans ce club avec cette femme.

Non mais je rêve ! Je n'en revenais pas de son comportement. Mais cela me plut énormément. Jaloux et possessif ! Mais les mots qu'il employait ne me plaisaient pas en revanche. Il disait ça, mais s'il savait vraiment..

- Tu sais, moi aussi je peux dépenser tout mon fric juste pour toi.
- Ne sois pas bête !

J'avais peut être réagit un peu brutalement. Aussi, reprenant une voix plus calme, je lui expliquai plus en détail ce qu'allait être ma soirée

- Ne t'inquiète pas pour ça. En fait, je vais juste passer du temps avec elle, l'écouter me raconter plus ou moins sa vie, tandis que je lui dirai les mots qu'elle attend. Tout ça dans le but de la faire consommer. Il ne se passera rien d'autre avec elle..
Trop vieille, elle n'est pas mon genre. Ajoutai-je après une courte pause

Je ne pus m'empêcher de rire en l'imaginant attendre tout ce temps, rongé par le fait qu'il ignorait tout de ce que j'allais faire. Pour le rassurer, je refermai un peu plus mes bras sur lui et déposai un baiser sur ses lèvres.

"Ne t'inquiète pas pour ça".. Non bien sûr, en général, ces femmes mariées viennent passer du temps avec leurs amies entourées de jeunes hommes, mais ne recherchent que le plaisir de passer du temps à boire en s'amusant. Il était rare que j'aie une aventure avec mes clientes. Non, ce n'était pas de ça dont il devait se méfier.

Kyôhei tenta de me rassurer, m'indiquant qu'il ne se passerait absolument rien avec cette femme, qu'il ne serait pour elle qu'une simple compagnie de la soirée et que de toute façon elle était trop vielle pour lui, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir tout de même un petit sentiment de jalousie. Elle au moins, elle aurait le droit de passer sa soirée avec lui, profiter de son temps alors que moi j'allais être ici à m'emmerder. Comment voulez-vous que je ne ressente pas une pointe de jalousie envers elle !

Je soupirais doucement de plaisir sentant ses bras se refermer un peu plus sur moi alors qu'il prenait possession de mes lèvres. Au moins, je pouvais être rassuré pour ce soir, cette femme n'aurait pas droit à ce genre de moment avec lui. Mais je me demande ce qu'il en est des autres. Il ne doit sûrement pas que fréquenter de vieille dame, les jeunes femmes aussi doivent se présenter dans ce genre de club. J'effaçais rapidement cette idée de ma tête, ne voulant pas trop me ronger les sens ce soir.

Je profitais de cet échange pour venir passer mes mains sous son haut, les déposant seulement sur sa peau pour ne pas tenter le sort. Tout ce que je voulais, c'était seulement de sentir encore un peu sa chaleur contre moi, la douceur de sa peau sous mes mains. Je plongeais mon regard dans le sien en souriant doucement.

- Je te crois alors et je tâcherais de ne pas trop me faire de mauvais sang en attendant ton retour.

Je ne pus empêcher un petit sourire amusé d'apparaitre sur mes lèvres à sa réplique. Au moins j'avais de quoi être rassuré à présent. Pourtant, lorsqu'il m'indiqua qu'il était temps pour lui de partir, ma moue refit surface alors qu'il se dirigeais vers la salle de bain. Mais bon, 5 petites heures ça ne devrait pas être trop long. Du moins je l'espère. Après quelques minutes, il refit son apparition, beau comme un dieu dans son habit. Si je me retenais pas, je crois bien que je lui serais sauté dessus depuis longtemps. Et dire que c'est cette femme qui profitera de son élégance durant toutes ces heures. Ah la chance qu'elle avait ! Il se retourna une dernière fois vers moi, précisant qu'il y avait de quoi manger dans le frigo et que je pouvais commander si je le voulais.

- D'accord, je regarderais ça plus tard. Allez files maintenant si tu ne souhaite pas que je te garde juste pour moi.

Je lui accordais un dernier sourire avant qu'il ne quitte la pièce me laissant complètement seul. Je poussais un léger soupir3 avant de poser mon regard sur la télé. J'espère au moins que la programmation de ce soir aura quelque chose d'intéressant pour moi. J'ai beaucoup de temps à passer sans devoir m'emmerder. Je zappais durant quelques minutes avant de finalement tomber sur quelque chose d'assez intéressant. Je me calais confortablement dans le canapé et ne tardait pas à sentir mes yeux se fermer d'eux même, me plongeant dans un léger sommeil.

[...]

Mais quelle soirée encore ! Elle devait avoir de sacrés problèmes pour avoir bu autant ! Mais moi, je m'en fichais complètement, ça faisait mon chiffre. Bien que j'ai du appeler sa voiture pour la ramener.. Enfin, puisqu'elle avait payé pour que je sois son hôte "particulier", je pouvais donc rentrer chez moi. J'en connaissais un qui allait être plutôt content. J'étais parti à peine 3.00.. Mon record ! Si seulement elle pouvait se soûler comme ça à chaque fois, je pourrais partir toujours plus tôt..

Enfin, la dernière marche franchie ! J'ouvris doucement la porte, en faisant le moins de bruit possible et entrai. Je pouvais souffler. C'est alors que mon attention fut attirée par la TV qui était encore allumée. Je me dirigeai sans bruit vers le canapé et y vis Mikio endormi. Je soupirai une nouvelle de désespoir : il avait lui aussi succombé à la redoutable programmation de la TV ! Je me demandais si je devais le réveiller, mais je supposais qu'il préférerait. Je m'assis sur le sol, alors au niveau de son visage et commençai à déplacer mes doigts sur sa joue. J'avais opté sur cette solution plus douce, l'autre était tout compte fait un peu trop brutale.. Sa peau réagissait au contact de mes doigts, ça me fis sourire.

Une étrange sensation, je devrais plutôt dire une douce caresse me tira de mon sommeil et j'ouvris lentement les yeux pour me retrouver face à face avec le plus bel ange que je n'avais jamais vu. Après quelques secondes, une fois que mon esprit eu retrouver sa pleine totalité, je m'aperçus finalement que cet ange n'était nul autre que Kyôhei. Il était donc finalement de retour. Je redressais légèrement la tête en lui souriant doucement.

- Je suis content que tu sois de retour.

Et bien que malgré mon sommeil le temps avait rapidement passé, il m'avait tout de même manqué. Je déposais un doux baiser sur ses lèvres avant d'ancrer mon regard au sien.

- Au fait, j'ai oublié de te mentionner tout à l'heure avant que tu partes, que tu étais beau à croquer dans ce costume.

À vrai dire, c'était pratiquement à chaque instant qu'il était beau comme un dieu. Ce n'était pas pour rien que mon regard s'était accroché à lui dès le premier instant. Je me redressais complètement en position assise avant d'entendre un bruit sourd provenant de mon estomac. Il est vrai que je n'avais même pas encore eu le temps de manger quoi que ce soit vu que je m'étais endormis comme un idiot devant la télé. Je relevais les yeux vers Kyôhei en souriant timidement.

- Je crois que ça serait bien de grignoter quelque chose.

Kyôhei m'entraîna dans la cuisine ouvrant le frigo en m'indiquant que je n'avais qu'à me servir. Bien qu'un peu gêné par le fait de me servir moi-même, mon estomac prit rapidement les devants s'emparant du premier plat qui lui plaisait. On s'installa ensuite à la table et je commençais à manger pendant que Kyô me racontait en détail sa soirée. Finalement, je n'aurais pas dû m'en faire plus tôt dans la soirée. Ça devait vraiment être ennuyant d'écouter une vieille femme lui raconter sa vie, ses problèmes tout en avalant des tonnes d'alcool.

Je terminais bientôt mon repas et soupirais d'aise maintenant que mon appétit était comblé. Pourtant, une petite idée se mit à germer dans ma tête, m'indiquant que la nuit allait sûrement être des plus intéressantes. Je m'accordais un petit sourire en coin discret avant de poser mon regard sur Kyô.

- Ça te dirais un petit dessert sexy ?

Bien que je n'aurais jamais user d'une telle audace avec quelqu'un, avec lui c'était bien différent. Il fallait que je lui prouve que je pouvais être beaucoup plus intéressant que ces femmes qu'il rencontrait à tous les soirs.

- Ça te dirait un petit dessert sexy ?

En fait, je n'attendais que ça, si tu savais depuis combien de temps je me retiens. Alors, sous le regard animé d'une nouvelle lueur de Mikio, je me levai et pris place sur ses genoux. J'approchai mon visage du sien et, collant nos fronts et passant mes bras autour de son cou, je soufflai contre ses lèvres :

- Je n'attendais que toi..

Et sans lui laisser le temps de répondre quoique ce soit, je capturai ses lèvres offertes. Je sentais tout son corps frémir et réagir à mes attentions. Ce corps qui m'appartenait à présent, mais qui, malheureusement, ne me suffisait pas.. Et mon pauvre Mikio qui ne se doutait de rien et jalousait à tord mes clientes. Parfois, j'espérais qu'il me voit pas hasard, alors que je lui avais menti pour m'enfuir en chasse. Ainsi, il comprendrait, de façon un peu brutale mais on ne peut plus claire, le sens caché de mes mots encore flous pour lui. Peut être qu'il s'éloignerait de moi.. Mais paradoxalement, je souhaitais que ce moment vienne le plus tard possible.. Celui où il me détesterait pour ce que je suis..

Mon corps se réchauffait rapidement, tandis que je redoutais une fois de plus le moment où je lui succomberai. A cause de lui, à présent, j'avais peur de l'avenir..

Je souris doucement à sa réponse alors qu'il venait s'installer sur moi pour capturer de nouveau mes lèvres. Je soupirais doucement durant ce baiser, sachant parfaitement que cette nuit serait encore des plus merveilleuses dans ses bras. Mes mains glissèrent rapidement sous son haut, caressant ainsi sa peau chaude et douce sous mes doigts. Qui aurait pu croire il y a encore quelques jours que je finirais par succomber aussi facilement à un homme ? Sûrement pas moi en tout cas. J'aurais sûrement rie au nez de la personne qui aurait prétendu une chose pareille. Mais à présent que je vivais pleinement ce moment, j'étais loin d'être déçu de ce que le destin m'avait réservé.

Je mis fin au baiser pour venir plonger ma tête dans son cou, couvrant celui-ci de doux baisers, le mordillant quelques fois au passage, mais sans toute fois lui faire mal. Mes mains remontèrent doucement pour venir s'occuper de le débarrasser de sa chemise qui gênait tout contact physique entre nous. Je voulais sentir son corps chaud contre le mien, sentir la douceur de sa peau sur la mienne. Peut-être étais-je trop exigent, mais mon corps ne réclamait que ce genre de contact à présent. Maintenant qu'il avait fait la connaissance du plaisir, il ne pouvait plus s'en passer. Surtout pas quand j'étais en présence de Kyôhei.

Je relevais bientôt la tête venant une nouvelle fois cueillir ses lèvres dans un délicieux baiser, laissant cette fois ma langue venir chercher la sienne pour la caresser tendrement, approfondissant ainsi ce baiser. Pourtant, je me reculais bien vite, plongeant mon regard au plus profond du sien en souriant.

- Je t'aime Kyôhei.