Pourquoi était-ce si long ? Était-ce moi qui m'imaginait que cette balade durait une éternité ? Étais-je impatient au point de tout vouloir ici et maintenant ? J'avais tellement besoin de sentir de nouveau ses lèvres sur ma peau, de sentir cette vague de chaleur monter en moi. Et pour mon plus grand bonheur, Kyôhei m'annonça finalement que nous allions arriver. Ça ne prit que quelques instants avant qu'il ne gare la voiture, s'empressant de venir me rejoindre pour me prendre contre lui. À croire que lui aussi était des plus impatients. Et je le comprenais parfaitement, puisque j'étais dans le même état en ce moment.
Il m'entraîna alors dans un escalier, poursuivant ainsi ce que nous avions commencé au club, mais cette fois à l'abri des regards. Je fondais littéralement sous ses lèvres, n'en pouvant plus d'attendre. Si je ne savais pas me retenir, je crois que j'aurais très bien pu le prendre ici dans cet escalier. Mais j'avais tout de même un petit sens moral qui persistait dans mon esprit. Il s'arrêta alors devant une porte et après quelques efforts fournit, il ouvrit celle-ci, nous plongeant enfin dans l'abîme du désir. Il était à présent beaucoup trop tard pour reculer.
Je ne perdis pas une seule seconde, laissant mes mains venir se glisser doucement sous son haut, caressant sa peau brûlante. Cette fois, plus rien ne pourrait venir briser ce moment. Nous étions seuls et la patience que nous avions eu jusqu'à présent était à son comble. Tout mon corps ne désirait plus que lui. Je nichais ma tête dans son cou, humant au passage sa douce odeur avant de venir titiller sa peau à l'aide de mes dents.
Pour la deuxième fois de ma vie, je désirais réellement un homme. Ça me faisait étrange de penser de cette façon, mais après ce qui s'était passé avec Sora, je m'étais tellement refusé de plaisir de la part des autres, que ça me faisais très étrange ce soir. Comme si un nouveau moi était apparut en même temps que ma rencontre avec Kyôhei. Était-ce lui qui allait me sortir de ma léthargie et ainsi me redonner goût à une vie de plaisir ? Peu importe pour l'instant, tout ce qui compte, c'est le moment présent.

La partie la plus intéressante allait commencer. Plus de doute possible, plus d'échappatoire ; le retour en arrière était prohibé, de toute façon, il semblait bien qu'aucun de nous deux ne l'aurait souhaité. j'allais pouvoir me sentir vivre dans ses bras, contre sa peau. Oui, moi je ne vivais qu'au travers du plaisir de la chair. C'était uniquement pour ça que je venais régulièrement trouver un partenaire ponctuel. Mais à présent, cette envie est devenue ma drogue, je ne peux plus m'en passer...

Ma peau frissonna au contact des doigts froids de Mikio. J'en profitai pour retirer mon haut, qui devenait inutile, et en fis de même pour mon partenaire. Sans cette barrière de tissus, je pouvais coller mon torse contre celui de Mikio, à la recherche de plus de contact encore, le plaquant contre le mur du couloir. Prisonnier de mon corps, il était entièrement à ma merci. Faisant glisser mes mains le long de son dos, je les arrêtai au niveau de sa ceinture, que je m'empressai de déboucler, éloignant ainsi un nouvel obstacle à mon objectif.
Cherchant à le pousser un peu plus à bout, pour l'entendre me supplier d'arrêter de le faire languir, je mordis doucement sa lèvre inférieure, tout en passant furtivement mes doigts sur son sexe. Je n'attendais plus que le son de sa voix me demandant d'en finir, et je m'exécuterais immédiatement.
Juste pour ne pas flancher le premier.
Juste par fierté..
Parce que je gagnais toujours à mon jeu..

Il allait craquer.. Et moi aussi..
Ce n'était qu'une question de temps..
Si peu de temps..

Me retrouvant sans t-shirt pour me protéger du froid, je frissonnais légèrement. J'ignore si c'est réellement le froid qui cause ce trouble ou plutôt la chaleur du corps presque nu aussi de Kyôhei contre le mien, mais je dois avouer apprécier grandement cette sensation. Bien que ce soit tout nouveau pour moi, je suis loin de trouver ça déplaisant. À ce demander pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de prendre part à ce genre de jeu. Ses mains glissèrent sur mon corps, procurant encore plus de délicieux frissons sur ma peau, jusqu'à ce qu'elles s'arrêtent au niveau de ma ceinture. Je retenais légèrement ma respiration tandis qu'il me débarrassait de cet accessoire qui semblait nuire à la route qu'avait entreprit ses mains.

Je laissais un doux gémissement s'échapper de mes lèvres lorsque ses doigts caressèrent rapidement mon intimité. Tout ce que je souhaitais en ce moment, c'est qu'il ne s'arrête plus, pas en ce moment du moins. Mon cœur battait tellement vite dans ma poitrine dû au désir qui coulait dans mes veines, que j'avais presque l'impression qu'il allait s'enfuir par peur d'éclater trop rapide.

- Je t'en prie... Ne t'arrête pas...

Je le désirais à un point tel, que s'en était presque inimaginable. Je voulais le sentir en moi, sentir son corps me posséder complètement.

- J'en ai tellement... envie...

Plus rien ne n'importait que ce désir. Je le voulais pour moi ce soir et si c'était possible, bien que presque impensable, je désirais qu'il soit à mes côtés à chacun de mes réveils.

À mes supplications, Kyôhei me répondit rapidement, me demandant d'enrouler mes jambes autour de lui. Je ne pris que quelques secondes pour réaliser ce qu'il me demandait avant de m'exécuter. Ce n'était pas vraiment l'ordre d'exécution qui venait de me troubler, mais plutôt le pourquoi. Mais je compris rapidement quelques secondes plus tard alors qu'il m'entraînait vers une pièce. À vrai dire, j'étais tellement pris dans cet abysse de désir, que je n'avais même pas songé à notre confort. Il me déposa avec délicatesse sur le lit tel un prince charmant prenant soin de sa jolie princesse. C'était presque à dire que Kyôhei me faisait complètement perdre la tête. Mais n'était-ce pas ce qui se produisait en ce moment ? Je devrais plutôt dire, depuis hier, durant cette fameuse rencontre au parc. Quoi qu'il en soit, peu m'importe de perdre la tête ou non en sa compagnie, c'est une très agréable sensation. Ne plus penser à rien, sauf peut-être à ce désir qui m'envahissait complètement.

Nos lèvres s'unirent de nouveau dans un baiser à m'en donner des étourdissements. Mais lorsque ses lèvres se déposèrent sur ma peau, embrassant mon torse, je ne pus que gémir doucement, fermant les yeux sous cette pluie de sensations qui me traversait. Mais que diable avait-il bien pu faire pour que je réagisse ainsi avec lui ? Était-il un démon qui prenait possession des humains qui croisaient son regard ? Ou bien peut-être un ange qui venait sur terre pour faire connaître le plaisir intense à ceux qui ne le connaisse pas encore ? Peut-être que je ne connaîtrais jamais la réponse à cette question, mais je sais du moins qu'il possède complètement chacun de mes sens en ce moment.

Je ne sais pas si c'était seulement pour me faire languir davantage ou tout simplement pour m'accorder un peu de tendresse qu'il posait tous ces gestes, mais je voulais qu'il poursuive encore plus loin. Qu'il ne s'arrête pas aux petits détails qui font le plaisir de certain. C'était maintenant que je voulais le sentir en moi.

Mes prières furent bientôt exaucées, lorsque je le vis se dévêtir complètement. Le moment tant attendu allait finalement se produire. Quelques instants plus tard, je le sentis entrer en moi, alors qu'une douleur aigüe me lacéra complètement le bas du ventre. Faut dire que je ne m'attendais pas vraiment à ce que ce soit aussi douloureux la première fois. Quelques secondes plus tard, je le sentis bouger en moi à un rythme très peu soutenu, brisant un peu les joies de la délicatesse que j'avais ressentis un peu plutôt dans ses bras.

Et pourtant, bien que je ne m'y attendais plus, il se calma un peu, reprenant un peu plus de tendresse de façon à faire augmenter une bonne fois pour toute mon plaisir. Les soupirs de mes gémissements ne tardèrent pas à s'échapper de mes lèvres alors qu'il bougeait en moi. Si je ne m'étais pas douté que j'avais bien les deux pieds sur terre, je crois que j'aurais pu penser m'être retrouvé au paradis en ce moment. La sensation agréable qui circulait dans mes veines était tellement intense dans mon corps que j'aurais tout donné pour que le temps s'arrête à ce moment même.

- Hum... Kyo

C'était si plaisant de le sentir bouger en moi. Cette nuit allait sûrement rester gravée dans mon esprit pour le restant de mes jours. De toute façon, comment pourrais-je oublier ma première fois, surtout dans ses bras. Je l'entendis alors murmurer faiblement d'une voix presque inaudible et je m'empressais de lui répondre, ne jugeant même pas approprié de réfléchir une seule seconde à ses paroles. J'étais beaucoup trop ancrer dans ce plaisir pour avoir une once de réflexion en esprit. Sûrement que plus tard, lorsque ce moment aurait prit fin, j'opterais pour repenser à ce qu'il venait de me dire.

- Oui... d'accord.

Je m'emparais alors de ses lèvres, passant mes bras autour de sa nuque pour le rapprocher davantage. Ma langue glissa légèrement sur sa lèvre inférieur avant de venir forcer la barrière de ses lèvres et ainsi rejoindre sa jumelle pour une petite danse langoureuse.

- Oui... d'accord.

J'étais soulagé. Apparemment, il savait qu'il ne devait pas se faire d'illusions. Mais malgré moi je ressenti comme un léger pincement au cœur, que je m'empressai d'oublier dès qu'il m'embrassa. Ma langue ne se fit pas prier pour la rejoindre et se lova aussitôt contre celle de Mikio, suivant ses mouvements. Nos baisers étouffaient nos gémissements. Mais bien vite, je me séparai de mon partenaire, comme si je venais de me brûler, et afin de ne pas paraître suspect, je fis glisser mes lèvres le long de sa mâchoires pour ensuite les laisser dans son cou. J'aimais en effet particulièrement la douceur et le touché de ses lèvres et j'avais vraiment trop peur d'y devenir dépendant.. Pourtant, je savais que si elles venaient me rechercher, je les suivrais docilement. Quel paradoxe ! Je n'en revenais pas moi-même !

Quelques coups de reins supplémentaires. Des gémissements incontrôlés. La fin approchait. Me sentant venir, je m'occupais de la virilité de Mikio, pour ne pas la délaisser. Et ce fut dans un long râle que je me libérai, suivit de près par mon partenaire. Je me retirai et me laissai tomber sur le jeune homme. A bout de souffle, je calai ma tête contre le creux de son cou, profitant de cet instant de calme.

Il faudrait qu'il parte.. Maintenant..
Mais je crois que je l'ai serré dans mes bras. "Je crois", parce que je me suis endormi presque immédiatement contre lui, apaisé par sa présence. Ça ne m'était jamais arrivé. Ah si, une seule fois..

Notre baiser prit fin un peu trop rapidement à mon goût, mais ce qui suivit, la caresse de ses lèvres sur ma mâchoire, son souffle dans mon cou, me fit oublier très vite le manque de ce baiser. Je laissais mes mains glisser dans son dos, gémissant de plus en plus sous ses mouvements. Et lorsque je sentis sa main saisir mon intimité entre ses doigts, je me mordis la lèvre douloureusement pour ne pas gémir encore plus fort, sentant le plaisir m'inonder complètement. Et quelques instants plus tard, j'atteignis le septième ciel, chose que je ne connaissais pas encore, mais dont je raffolais déjà.

Kyôhei se retira avant de s'allonger à son tour dans le lit, me prenant dans ses bras. Et avant même que je puisse faire quelque chose ou dire quoi que ce soit, je réalisais qu'il s'était déjà endormit. Je me mis à sourire bêtement devant l'image de son visage endormit ainsi. Il était tellement mignon ! Je fermais les yeux, profitant de ce moment de calme après cette tempête de désir. C'est à ce moment que les paroles qu'il avait dit un peu plutôt me revinrent en mémoire. J'ouvris les yeux d'un coup, réalisant l'impact de ma réponse suite à ses paroles. Il m'avait bien demandé de refermer correctement après mon départ. Ça voulait donc dire qu'il s'attendait à ce que je sois partit à son réveil.

Bien malgré moi, je sentis une douleur au niveau de ma poitrine et je tournais les yeux vers lui. C'était difficile de songer à le quitter après ce que je venais de vivre dans ses bras. Et pourtant, je devais bien m'y résoudre. Nous avions seulement été conduit dans un moment pareil par une pulsion de notre désir. Je me doutais bien que les choses reviendraient à la normal à présent. Nous allions retourner chacun de notre côté à notre petite vie habituelle. Mais avais-je le droit de rester encore un peu avec lui ? De profiter du moment qu'il soit endormit pour demeurer à ses côtés encore quelques instants ?

J'étais si bien en ce moment, que pour rien au monde je n'aurais changé quoi que ce soit. Pourtant, je finis par ouvrir les yeux, réalisant ainsi que je me trouvais toujours dans le lit de Kyôhei. Et dire que je m'étais promis de ne rester que quelques minutes de plus avant de partir. Faut croire que le sommeil et le confort avait eu raison de moi. Je posais mon regard sur le visage de ce dernier réalisant qu'il semblait toujours dormir. C'était sûrement le moment où jamais de partir avant qu'il n'ouvre les yeux. Et bien que je dois avouer que c'est presque un supplice de partir ainsi sans même lui dire au revoir, ça sera beaucoup moins difficile pour moi. Mon cœur n'aura pas trop à souffrir de ce départ précipité.

Je jetais un regard pour vérifier dans quel position on se trouvait et je dégageais lentement mon bras, essayant par tous les moyens de ne pas bouger trop vite et d'ainsi le réveiller. Je posais alors mon regard sur son visage d'ange, me refusant catégoriquement de tenter quoi que ce soit. Pourtant, j'avais tellement envie de déposer un léger baiser sur ses lèvres, de sentir de nouveau sa douceur contre mes lèvres.

Après un effort inhumain pour m'empêcher de l'embrasser, je me dégageais complètement de ses bras, me redressant dans le lit. Maintenant, il me fallait trouver mes vêtements. J'aperçus ceux-ci étalés sur le sol un peu plus loin dans la pièce. Je jetais un dernier regard vers Kyôhei pour m'assurer qu'il dormait toujours, avant de me lever du lit pour aller récupérer mes vêtements.

Après avoir réussis à dénicher tous mes vêtements, j'enfilais ceux-ci, tentant de retarder le moment fatidique où j'allais devoir franchir la porte. Mais c'était mieux ainsi, n'est-ce pas ? Peut-être allait-il trouver ça étrange que je sois déjà partit lorsqu'il se réveillerait, mais je doute que ça lui brise le cœur. Après tout, on savait bien tous les deux que ce n'était que l'histoire d'un soir. Et bien que je regrettais de penser ça de ce qui s'était passé entre nous, je devais me mettre à l'évidence.

Une fois complètement habillé, je me dirigeais vers la porte de la chambre, mais dans un dernier élan, je me retournais pour jeter un dernier regard vers le lit. Et c'est à ce moment que je le vis redressé dans le lit, un regard posé sur moi. Il devait sûrement se dire que j'étais pire qu'un sauvage à partir comme ça sans rien lui dire, sans même une note pour le prévenir. Et maintenant qu'il était réveillé, je me devais tout de même de le remercier pour cette nuit et... lui dire au revoir...

- Je... euh... Merci pour cette... nuit.

Et voilà, la timidité revenait faire son apparition et ça dans le pire moment. Moi qui me voulait plus confiant que d'habitude, c'était raté. Je vais encore avoir l'air d'un idiot devant lui.

- Je... je pensais avoir... le temps de partir... avant ton... réveil... comme tu l'avais... demandé, mais c'est raté.

Valait mieux que je parte maintenant. Surtout que maintenant qu'il connaît la raison de mon départ, il comprend sûrement lui aussi que c'est mieux ainsi. Je me retournais pour franchir la porte et le laisser seul, lorsqu'il reprit la parole, tentant de me faire comprendre qu'il me ferait souffrir. N'était-ce pas ce qu'il faisait déjà en me laissant partir ainsi ? Alors comment pourrait-il me faire souffrir davantage ? Je me retournais de nouveau vers lui, cherchant à comprendre le sens de ses paroles.

- Me faire souffrir ? Comment pourrais-tu ? C'est de devoir partir maintenant qui me fais... souffrir le plus.

Je baissais la tête, réalisant ce que je venais de lui dire. Depuis mon réveil, je tâchais de me mettre en tête que tout irait bien, que de le quitter ne serait pas aussi dur qu'il n'en paraît, mais au final, mon cœur préférait de loin rester à ses côtés. Juste de sentir sa présence me serait sûrement bénéfique pour mon esprit et surtout pour mon cœur. Car en ce moment, ce dernier se refusait de le quitter, préférant cesser de battre plutôt que de partir.

- Je... je ne demande pas grand chose. Juste pouvoir... rester à tes... côtés.

En fait, je n'avais pas besoin d'avoir de son affection ou quoi que ce soit d'autre, juste être là serait bien suffisant pour moi. J'avais assez de sentiment affectif pour lui que ça équivaudrait sûrement à une partie de la sienne. Et qui sait, peut-être qu'avec le temps, lui aussi en viendrait à ressentir quelque chose pour moi.

Alors voilà donc l'excuse bidon qu'il se donne pour m'empêcher de rester à ses côtés ! Je me fiche bien qu'il soit de mauvaise compagnie ou non. Du moment qu'il serait là, je serais entièrement comblé. Mais bon, s'il tient tant que ça à me repousser, autant ne pas insister. Ça ne m'apportera rien de toute façon de le forcer à faire quelque chose qu'il ne désire pas. Et il finira par accepter sous la pression que j'exercerais et ce n'est pas du tout ce que je souhaitais. Je voulais qu'il soit libre de choisir. Et si vraiment il tenait à rester seul, alors qu'il en soit ainsi.

- Je comprends, mais tu sais, ce n'est pas nécessaire de sortir une excuse aussi stupide. Un simple "Non, je ne tiens pas à t'avoir auprès de moi ", aurait très bien pu faire l'affaire.

Je levais la tête vers lui, tentant de lui offrir un sourire qui se voulait franc, mais je me doutais bien que c'était loin d'être le cas. Après tout, comment pourrais-je me permettre de lui sourire de façon naturel alors que ma seule envie en ce moment, c'était de voir cette douleur au niveau de ma poitrine disparaître. Il était temps pour moi d'en finir à présent. Mon cœur souffrait déjà assez sans que j'en rajoute en restant ici encore quelques minutes de plus à entendre ses excuses.

- Je... Au revoir... Kyôhei.

Et sans même attendre une réponse de sa part, je quittais la pièce, refermant la porte derrière moi. Je quittais le loft, prenant bien soin de refermer la porte comme il l'avait demandé et m'arrêtais par la suite, m'appuyant contre le mur. Mon cœur me faisait terriblement mal en ce moment, mais pouvais-je vraiment y changer quoi que ce soit. Seul le temps arriverait sûrement à le guérir. Mais combien de jours allais-je devoir endurer ça ? Déjà que ça m'avait prit près d'un an à me remettre de la disparition de Sora, je me demandais si je n'allais pas souffrir ainsi durant quelques semaines. Bon, peut-être que je ne le connais pas vraiment vu que notre rencontre ne tient encore qu'à un jour d'intervalle, mais après une semblable, je doute fort qu'il me sera difficile de l'oublier rapidement.

C'était difficile de reprendre mes esprits, de cesser de penser qu'il se trouvait dans une pièce derrière cette porte et que je n'avais qu'à franchir celle-ci pour le rejoindre. Mais je me devais d'être fort, de ne pas laisser ma faiblesse prendre le dessus et ainsi lui montrer à quel point je ne pouvais pas le quitter. Bien qu'habituellement je ne m'attache pas aussi rapidement à quelqu'un, cette fois c'était différent. Tout mon corps ne réclamait que lui, même mon cœur se mettait de la partie, et ça même s'il venait d'être carrément jeté par Kyôhei. Je me décollais du mur, m'apprêtant à partir, lorsque j'entendis sa voix derrière la porte. Au son de sa voix et à l'hésitation qu'il avait, je me doutais bien que lui non plus n'allait pas mieux que moi. Alors pourquoi s'empêchait-il ? Pourquoi tenait-il tant à m'éloigner de lui ?

Je ne savais pas s'il était déjà repartit, s'il se trouvait toujours derrière la porte, mais je devais lui dire. Lui faire comprendre qu'il était trop tard pour moi. Que j'étais déjà tombé sous son charme et que même s'il me repoussait constamment, je ne pourrais pas empêcher mon cœur de battre et mon esprit de penser à lui.

- Laisse-moi souffrir à tes côtés alors. Je me fou de ce que tu racontes, du fait que tu ne sois pas quelqu'un qu'on doit aimer, mon cœur à déjà prit la cette résolution, ne pouvant s'empêcher d'être attiré par toi.

Peut-être étais-je entrain de parler dans le vide, mais j'avais besoin de laisser ces mots sortirent de ma bouche, de confesser ce que je ressentais. Et peu importe qu'ils les entendent ou non, au moins je me sentirais un peu plus libéré une fois que j'aurais terminé de parler. Je pris une légère inspiration, m'appuyant de nouveau contre le mûr avant de reprendre la parole.

- Tu m'as offert une nuit magique, un nuit que je ne pourrais jamais oublier, une première expérience dénudée de tous remords. Tu me demande de partir, je t'oublier. Comment le pourrais-je ?

Je sentis alors une trace humide apparaître sur ma joue avant que la larme ne vienne mourir au coin de mes lèvres. Et voilà, il fallait que je pleure maintenant ! Je passais rapidement ma main sur mon visage, effaçant cette larme avant de me redresser du mûr. Maintenant que j'avais dit ce que je devais lui dire, il était réellement temps de partir. Je me tournais toutefois une dernière fois vers la porte fermée et laissait un dernier cri du cœur s'échapper de mes lèvres.

- Je... Je t'aime Kyôhei.

- Je... Je t'aime Kyôhei.

Mes yeux s'écarquillèrent brusquement. On ne m'avait jamais dit ces mots. Même lorsque j'étais enfant. On ne me les avait jamais dit avec sincérité. Alors, pourquoi lui ? Pourquoi maintenant alors que je vivais bien dans ma routine. Pourquoi venait-il tout chambouler ? Ce qui me faisais le plus mal, c'était l'entendre me dire de le garder, quoiqu'il en devienne. Etais-je capable de lui imposer ça ? Il n'y a encore pas si longtemps, je n'aurais pas hésité, mais là.. pour lui.. après ce qu'il venait de me dire..

Dans un dernier élan, je me levai, attrapai rapidement un sous vêtement, et me replaçai devant la porte. Peut être qu'il n'était pas encore trop tard. Après tout, il avait pris sa décision alors que je l'avais mis en garde. La véritable question était : pourrait-il réellement l'endurer ?
Après avoir repris une respiration normale, je décidai d'ouvrir la porte. Je vérifiai tout d'abord qu'il n'était pas encore parti, pas que ça me dérangeais de me faire mater par la voisine, mais son mec je l'aimais pas trop.. Mikio était sur le point de se retourner lorsque dans le couloir, un bruit se fit entendre. Je venais d'enclencher la porte, et l'ouvrai lentement. M'appuyant contre l'encadrement, je fixai mon regard sur l'homme qui se tenait devant moi. encore une fois, je n'étais plus le même que précédemment. Mon visage était plus dur, plus sûr de lui. Seuls mes yeux légèrement rougis pouvaient me trahir.. Je respirai une dernière fois et annonçai d'une voix pénétrante, pour que Mikio comprenne bien le choix qu'il venait de faire

- Tu es sûr de ce que tu dis ? Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. Ne crains-tu pas l'inconnu ? Pourras-tu subir mes caprices ?
Alors reste, et aime-moi.. Mais, tu ne seras pas le seul.. ajoutai-je en détournant le regard peu de temps après, ma voix perdant en puissance au fur et à mesure que mes mots arrivaient, jusqu'à n'être qu'un murmure.

Comment avais-je pu lui dire ça ? Mais je crois que je voulais qu'il soit à moi.. Bien que je me savais incapable de me vouer à une unique personne. Mikio voulait être avec moi, et ce peu importe le prix ? J'acceptai !

"Pourras-tu subir ma débauche ?" Cette phrase que je n'ai pas su te dire. Cette phrase que je ne sais pas avouer.. J'aurais voulu te mettre en garde contre moi, trouver des arguments plus convaincants. Mais rien à faire. Et, après tout, un jeu est un jeu. On doit en suivre les règles.. Le mien n'a qu'une règle : ne pas faiblir. Jusqu'où pourras-tu m'aimer ?

Je m'apprêtais à quitter les lieux, lorsque j'entendis le déclic de la porte et je me retournais pour l'apercevoir dans l'encadrement. Avait-il entendu ce que je venais de lui dire ? Jusqu'à mes dernières paroles ? Soudainement, je me sentais un peu mal d'avoir pu dire une chose pareille, surtout qu'il ne tenait pas réellement à ce que je sois prêt de lui depuis le début. Il ouvrit alors la bouche, me questionnant sur le choix que j'avais pris, sur ce que j'étais prêt à endurer. Pour lui, j'aurais même pu vivre en enfer si n'y avait pas d'autre option. Peu importe ce que je devrais endurer à ses côtés, le seul fait d'être près de lui saura parfaitement effacer cette souffrance.

J'allais lui expliquer ce que j'étais prêt à faire pour lui, lorsqu'il me devança, me demandant de rester près de lui et de l'aimer si c'est ce que je souhaitais. Et bien que ses dernières paroles furent murmurer, je l'entendis prononcer que je ne serais pas le seul. Ressentait-il quelque chose pour moi lui aussi ? Si c'était le cas, pourquoi avoir tenté de me repousser ainsi ? Il devait sûrement y avoir quelque chose derrière tout ça, mais pour le moment, je m'en fiche royalement. Tout ce qui importe, c'est qu'il me donne le droit d'être à ses côtés.

- Je suis prêt à tout, peu importe les conséquences de mon choix. Du moment que je peux être près de toi et t'aimer sans restrictions, tout sera parfaite pour moi.

Après quelques secondes d'hésitation, je m'avançais finalement vers lui, passant mes bras autour de sa taille pour venir appuyer ma tête contre son torse. J'étais si bien dans ses bras ! Je resserrais un peu plus mes bras autour de lui, question de m'assurer qu'il ne s'envolerait pas, que cette fois, je pouvais réellement être près de lui. Je levais la tête vers lui, ancrant mon regard au sien.

- Je ne veux pas te quitter, plus jamais.

À présent que je venais de retrouver le plaisir d'aimer quelqu'un à nouveau, il était hors de question que je songe à y renoncer. Je l'avais déjà fait une fois, et j'avais tellement regretter de ne pas avoir pu aimer convenablement que c'était bien suffisant dans une vie.

Je souris doucement en sentant son souffle dans mon cou. Ça ne faisait même pas une heure que j'avais perdu cette sensation et elle m'avait déjà manqué. Juste de le sentir contre moi m'avait manqué. Après quelques secondes passées ainsi l'un contre l'autre, Kyôhei m'entraîna à l'intérieur refermant la porte. Je suis d'avis que rester dans le couloir à la vue de tous n'est pas vraiment très approprié. Et comme un aimant, je permis de retourner dans ses bras, question de sentir sa chaleur contre moi. Mais à présent que j'avais de nouveau la permission d'être avec lui, je pouvais bien me permettre quelques petits gestes anodin, n'est-ce pas ?

C'est pourquoi je relevais doucement la tête, fixant un instant ses lèvres, avant de venir en prendre possession dans un doux baiser. Quel bonheur de retrouver cette douceur, ce contact ! Mes mains glissèrent doucement de ses hanches, trouvant rapidement le chemin qui menait à la peau dénudée de son torse, caressant ce dernier tendrement. Je prolongeais notre baiser en laissant ma langue venir caresser tendrement sa lèvre inférieur, attendant d'avoir la permission de poursuivre plus loin. Mais je réalisais soudain que j'étais peut-être un peu trop rapide dans mes démarches. Après tout, ne venait-on pas de subir un revers de la médaille il y a quelques instants ? Peut-être aurait-il préféré avoir quelques temps de répit pour réfléchir à ce qui venait de se passer. Tout comme moi d'ailleurs, j'aurais sûrement besoin de penser à tout ça.

Je me séparais rapidement de lui, sentant mes joues rougirent légèrement. L'audace que j'avais en sa présence allait finir par m'apporter des ennuis.

- Désolé, c'était plus fort que moi. Je... Je ne voulais pas te sauter dessus comme ça.