Nous étions tous deux, moi et Kyôhei, en direction du parc comme nous l'avions décidé précédemment. Nous allions enfin passer une journée ensemble, rien que nous deux sans que l'un d'entre nous doive partir, soit pour le travail soit pour l'école. Pour ma part, j'avais fais abstraction de cours pour la journée, décidant de passer mon temps avec Kyô et de son côté, il avait prétendu être malade pour ne pas devoir aller travailler ce soir. Quel bon moment rêvé pour être ensemble ! De plus, comme nous avions déjà planifié notre journée au complet, s'il n'y a aucun problème majeur au cours de celle-ci, nous étions assuré d'avoir une journée très agréable. Surtout que le soleil était au rendez-vous lui aussi aujourd'hui.

- Il fait un temps splendide, tu ne trouves pas ?

Je me rapprochais un peu plus de lui en marchant, saisissant ainsi sa main au passage en souriant doucement. Je me fichais bien des qui-propos que pourrait avoir la société envers notre relation. J'assumais très bien le fait que j'étais amoureux de lui, même si cela n'était pas entièrement bien vu par tout le monde. Au bout de quelques minutes, on arriva finalement devant le parc de notre choix et je levais les yeux vers Kyôhei.

- Maintenant à nous la journée de rêve rien que pour nous deux.

Le soleil était au rendez-vous. Mikio avait vraiment eu une bonne idée. C'était vraiment plaisant de se dire que ce soir je ne travaillais pas, et donc par conséquent, je ne la verrai pas. Quel bonheur ! Bien que gentille, et commençait à devenir douteuse.. Et puisque Mikio avait aussi renoncé à assister à ses cours, nous étions définitivement tranquilles aujourd'hui !

- Il fait un temps splendide, tu ne trouves pas ?
- C'est vrai, t'as eu une bonne idée !

Et je ponctuai ma réponse d'un sourire sincère. J'étais vraiment content d'être là avec lui. Ca me changeait tellement de mes sorties habituellement solitaires.
pas de stress, nous avions tout notre temps, et rien ni personne pour nous embêter. La journée s'annonçait bien. Et pendant que je me faisait cette réflexion, Mikio attrapa ma main, et je m'empressai d'entrelacer nos doigts. Alors si en plus il ne craignait pas le regard des autres, c'était tout aussi bien. Mais moi, je devais faire attention. Enfin, en principe, je ne rencontrerai personne susceptible de me trahir, mais je refusai de baisser ma garde de trop quand même.

Enfin l'entrée du parc se dessinait devant nous. Nous y étions. Mikio semblait si heureux d'être là, avec moi. Sa bonne humeur était contagieuse apparemment. A bout de quelques secondes, j'entendis sa voix

- Maintenant à nous la journée de rêve rien que pour nous deux.
- Alors profitons-en !

J'étais encore doux et gentil, faisant de mon possible pour qu'il soit content de cette journée qui semblait importante pour lui. J'allais faire un effort pour lui, j'aurais pu croire que je rêvais si sa main dans la mienne n'était pas si réelle.
J'allais essayer de tout faire pour ne pas gâcher sa journée.
J'allais essayer d'être sage pour qu'il continue de sourire.

En profiter tous les deux ? C'est bien ce que j'avais l'intention de faire. Et comme tout concordait parfaitement bien en ma faveur, j'avais confiance que cette journée serait très plaisante. Je plantais mon regard dans celui de Kyôhei en souriant doucement. J'avais vraiment de la chance d'avoir fait sa rencontre. Si je n'avais pas pris mon courage à deux mains pour l'aborder, je ne serais certainement pas ici en ce moment à savourer sa présence. J'aurais plutôt eut dans l'idée d'aller en cours comme je le faisais à chaque jours depuis un an, sans même songer un seul instant à sécher ses cours pour passer une journée au parc. Peut-être que par sa faute je tombais littéralement dans la débauche des délinquants qui préféraient vivre leur vie au maximum plutôt que de se consacrer à leur avenir, mais pour une fois, je voulais faire comme eux, profiter de tous ces instants qui m'étaient offerts avec Kyôhei. Et puis après tout, qu'est-ce que c'est de sécher une journée de cours ? Surtout en sachant à quel point elle aurait pu être ennuyeuse comparée à ce qui nous attend en ce moment.

- Il y a un endroit dans ce parc que j'aimerais te faire découvrir. Mon endroit à moi.

Il y a quelques mois, j'avais découvert en me baladant dans ce parc, un endroit très propice pour être en solitaire, loin de la vue de tous. Un endroit parfait pour être un peu tranquille tous les deux. J'entraînais donc Kyôhei à ma suite, parcourant rapidement le lieu du parc plus fréquenté, pour nous diriger ainsi vers quelques arbres plantés un peu plus loin, traversant ceux-ci pour ainsi atterrir dans une petite clairière entourée d'arbres, mon endroit bien à moi. Je m'arrêtais finalement, contemplant quelques instants le décor qui s'offrait à nos yeux. Bien que les quelques fleurs sauvages qui poussaient ici et là apportaient un certain charme à cette petite cachette, elles ne surpassaient pas l'atmosphère chaleureux que projetaient les quelques rayons qui parvenaient à franchir le feuillage des arbres. Je me tournais vers Kyôhei, lui offrant un petit sourire timide.

- Ce n'est peut-être pas le plus bel endroit du monde, mais moi je l'aime bien. Et de plus, on sera plus tranquille pour profiter de cette journée.

Peut-être n'était-ce pas une excellente idée finalement de lui montrer cet endroit. Peut-être qu'il aurait préféré rester dans l'atmosphère du parc et de tous ces gens qui s'y baladaient. Nous mettre ainsi à l'écart risquait peut-être de l'ennuyer aussi. Après tout, il était habitué de vivre dans la foule vu le travail qu'il exerçait. Cependant, j'oubliais complètement mes réflexions lorsque je le sentis passer ses bras autour de ma taille et déposer un baiser sur mes lèvres. De toute manière, si jamais il s'ennuyait vraiment dans cet endroit, on pourrait toujours revenir dans le parc. Ce n'était pas comme si on se trouvait à des kilomètres de la civilisation.

Je laissais Kyôhei m'entraîner vers un arbre où l'on prit place au pied de ce dernier. Je me calais confortablement dans ses bras, profitant de ce merveilleux moment entre nous. Faut dire que depuis notre première rencontre, ce genre de moments se sont fait plutôt rare entre nous deux. Lui avec son travail et moi avec mes études, c'est plutôt difficile de prendre du bon temps comme ça. Voilà pourquoi cette journée sera si différentes des précédentes. Pour une fois, l'affection et tous les sentiments que j'éprouve pour lui seront au rendez-vous. Bien que je ne peux pas savoir ce que Kyôhei aura l'intention de laisser paraître durant cette journée, je peux toujours espérer que ça ressemblera quand même à ce que j'ai l'intention de lui montrer de mon côté et que lui aussi saura être tout aussi attentionné.

Comme maintenant, juste de sentir ses bras autour de moi, d'être collé ainsi contre lui et surtout dans un endroit pareil, c'est déjà une grande partie de ce que je considère comme un sentiment d'affection. Après tout, les mots ne sont pas toujours nécessaire pour exprimer un sentiment quand on peut parfaitement le faire ressentir à l'autre par des gestes comme ceux-ci. Et être cajoler de la sorte, c'est toujours très plaisant, n'est-ce pas.

- Tu sais, depuis que j'ai trouvé cet endroit il y a un an, j'ai fais le souhait d'y amener la personne qui compterait le plus à mes yeux. Et enfin aujourd'hui, après tout ce temps, je peux finalement dire que mon rêve c'est réalisé.

Je m'arrêtais quelques secondes pour laisser un sourire des plus radieux venir s'abattre sur mes lèvres avant de reprendre la parole.

- Tu es quelqu'un de très important pour moi Kyôhei, et je veux que ça puisse rester ainsi pour toujours. Je veux me réveiller à tous les matins à tes côtés; passer mes journées entières à penser à toi au travail et espérer que le soir arrive très vite; m'endormir à chaque nuits dans tes bras. C'est une vie comme ça que j'aimerais avoir avec toi.

[NOOOONNNNNNN!!!!!!!!!! Mon message magnifique... Plus rien...
Une heure que j'étais dessus pour qu'il soit parfait.... Parce que je le trouvais si important..... Et là, disparu...
J'vais pleurer, c'est trop injuste !!! Bon désolée, mais là j'ai vraiment trop la haine, alors ça sera beaucoup plus bref.. P'tain j'avais tout bien mis les sentiments etc. J'vais me flinguer ! Non, j'vais achever l'ordi !! Vivement ce week-end que j'ai le nouveau ♥ Celui-là ne me fera pas de coups dans l'dos, faux frère !!]


Profitant de cette ambiance décontractée, je m'amusai à voir apparaître ces petits frissons sur la peau de son cou lorsque j'y posai doucement mes lèvres. Mais le silence fut bientôt rompu par Mikio. J'arrêtai mes attentions et calai mon visage contre sa nuque, respirant son odeur comme pour l'ancrer en moi, pour ne jamais l'oublier.

- Tu sais, depuis que j'ai trouvé cet endroit il y a un an, j'ai fait le souhait d'y amener la personne qui compterait le plus à mes yeux. Et enfin aujourd'hui, après tout ce temps, je peux finalement dire que mon rêve s'est réalisé.

Mon cœur s'emballa. La personne qui comptait le plus pour lui ? S'il savait que je luttai chaque jour contre moi-même, contre nous. J'étais pourtant bien trop libre pour m'attacher. Aimer d'amour me semblait bon pour les autres. Je ne croyais pas à ce sentiment qui n'était beau que dans les films. Mais je me taisais. Je savais ce que j'étais, ce que je lui faisais. Et je n'en étais pas si fier. Pourquoi étais-je si faible face à lui ? J'attendis. Je savait au ton de sa voix que ce n'était pas fini et me doutais que la suite pouvait m'achever.

- Tu es quelqu'un de très important pour moi Kyôhei, et je veux que ça puisse rester ainsi pour toujours. Je veux me réveiller tous les matins à tes côtés; passer mes journées entières à penser à toi au travail et espérer que le soir arrive très vite; m'endormir chaque nuits dans tes bras. C'est une vie comme ça que j'aimerais avoir avec toi.

Pour toujours.. Tous les matins.. Chaque soir..
Tous ces mots résonnaient dans ma tête. Alors il se projetait si loin dans l'avenir.. avec moi ?! Les projets futuristes m'effrayaient. Je n'avais pas d'avenir.. On me l'avait pris. Mais je lui avais laissé le choix de se protéger. Et aujourd'hui, je m'étais juré de faire ne sorte qu'il soit heureux, que son sourire ne s'éteigne pas. Alors je baissai les armes. J'allais lui laisser une dernière chance de s'en sortir, avant que le piège ne se referme à jamais.

«Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? Ce n'est pas un sujet à prendre à la légère. Mais si tu le veux vraiment, alors reste avec moi, jusqu'à la fin, tous les matins et chaque soir. Avec moi.»

Pour sceller cette promesse pourtant ô combien cruelle, je levai l'une de mes mains et attrapai délicatement son menton pour tourner son visage dans ma direction avant de l'embrasser avec tendresse. Tu voulais rester à mes côtés, vivre avec moi ? Très bien, mais on doit toujours assumer les conséquences de ses choix. Malheureusement, tu ignores les tiennes, et elles sont lourdes en douleur..


[bon, faut que je me calme, je vais reprendre une douche !]

Mon coeur battait à une vitesse folle dans ma poitrine depuis que j'avais cesser de parler. Faut dire que c'était la première fois que j'arrivais finalement à faire part de ce que je ressentais vraiment pour quelqu'un. Ma première expérience avait été un échec sans appel puisqu'il m'avait carrément été impossible de déclarer mes sentiments à Sora avant qu'il ne s'éteigne à jamais. Mais aujourd'hui, j'avais enfin la chance de me rattraper, de laisser mon coeur s'ouvrir complètement pour quelqu'un. Je ne sais pas si mes paroles pourront l'atteindre comme je le souhaite, qu'il me laissera cette place de choix que j'espère en vain obtenir à ses côtés, mais je suis prêt à n'importe quel sacrifice pour y parvenir. Peu importe si je dois souffrir pour arriver à mes fins, savoir qu'il a une petite chance de faire vivre cet amour que j'éprouve pour lui parviendra certainement à vaincre ces obstacles.

À son tour, Kyôhei prit la parole, commençant d'abord par me questionner sur ce que je venais de lui déclarer. Bien entendu que je voulais être avec lui ! Je ne venais pas de lancer des paroles en l'air juste pour le plaisir. C'était réellement l'intention que j'avais au fond de moi même et que je souhaitais qui se produise pour nous deux. Et les dernières paroles qu'il prononça suite à ces questions, confirmèrent ce que j'attendais en lui dévoilant mes sentiments. Il comprenait donc que c'était important pour moi de voir ainsi plus loin dans l'avenir et que lui aussi face parti de cette vision.

Avant même que je puisse ouvrir la bouche pour lui répondre, je sentis sa main s'emparer de mon menton et ainsi me faire retourner vers lui pour qu'il s'empare de mes lèvres. Voilà où je voulais en venir en prétendant que nous n'avions pas toujours besoin de mots pour faire comprendre à quelqu'un ce que l'on éprouve. Ce simple baiser, mais oh combien délicieux et tendre, arrive parfaitement à me faire réaliser que lui aussi de son côté, c'est un peu ce qu'il souhaite. Que les sentiments dont je viens de lui faire part, l'on réellement atteint.

Je me reculais quelques instants plus tard, séparant ainsi nos lèvres, mais je ne quittais pas son regard pour autant, bien décidé à lui faire comprendre que c'était bien ce que je voulais, que mes paroles n'étaient pas des paroles en l'air et que j'avais bien l'intention de rester à ses côtés aussi longtemps que mon dernier repos ne sera pas arrivé.

- Je sais que la vie ne sera sûrement pas toujours aussi facile que je le souhaite à tes côtés, mais je suis bien déterminé à braver chaque obstacles qui se présentera devant moi pour rester à tes côtés. Le prix que j'aurais à payer m'indiffère peu si j'arrive tout de même malgré ça à passer de merveilleux moments comme celui-ci avec toi.

C'était facile de dire qu'il fallait que je sois fort pour arriver à surmonter tout ce qui pourrait venir briser notre relation, surtout quand on sait que je peux parfois être assez peu confiant en moi. De plus, avec le travail qu'il exerce, les soirées qu'il passe avec d'autres personnes, c'était un des obstacles majeur que j'allais devoir surmonter. Arrêter de laisser paraître ce sentiment de jalousie qui apparaissait à chaque fois dans mon coeur lorsque venait le moment de le voir quitter le loft pour son travail. Mais ce qui me faisait le plus grand obstacle dans tout ça, c'était la peur de le perdre au dépend d'une autre personne. Après tout, j'étais loin d'être la personne la plus exceptionnelle au monde. J'avais autant de points faibles que je pouvais avoir de points forts. J'étais loin d'être le plus parfait, surtout en ce qui concerne la vie de couple. Bien entendu, j'avais bien l'intention de surmonter tout ça, mais il me faudrait sûrement quelques temps. Et c'est dans ces moments là que ça risquait d'être le plus difficile à vivre. Mais en sachant que j'aurais Kyôhei à mes côtés, je pouvais toujours viser le futur, à savoir qu'après ces moments difficiles viendrait enfin les moments merveilleux.

Je ne pu empêcher un petit sourire amusé venir se poser sur mes lèvres lorsque son nez vient caresser le mien dans un geste affectueux. Cette journée était déjà marquée avec beaucoup d'émotions et de sentiments déclarés et je me doutais bien que ça se poursuivrait ainsi jusqu'au moment où nous allions nous endormir sur l'oreiller. C'était notre journée, la journée où tout pouvait réellement être possible pour nous deux. Alors il était hors de question que les mauvaises pensées que j'avais sur notre relation puisse venir gâcher tout ça.

Après un moment de silence, Kyôhei reprit la parole, question de savoir ce que j'avais dans l'esprit pour continuer cette magnifique journée. J'avais quelques idées en tête, mais comme je savais qu'il était encore un peu tôt pour enchaîner le tout, on pouvait bien se permettre de rester encore ici quelques temps. De cette façon, nous pourrions profiter de ce moment magique que nous passions tous les deux.

- Si tu n'y vois pas d'inconvénients, j'aimerais bien rester encore un peu ici. Je suis trop bien calé ainsi entre tes bras.

Et comme pour confirmer le tout, je me serrais un peu plus contre lui avant de venir m'emparer doucement de ses lèvres tout en passant mes bras autour de sa nuque. Je laissais ma langue venir caresser doucement ses lèvres, demandant ainsi l'accès de façon délicate. Après tout, maintenant que j'avais bien l'intention de passer ma vie à ses côtés, je pouvais bien me permettre de faire les premiers mouvements quand l'envie m'en prenait.

- Si tu n'y vois pas d'inconvénients, j'aimerais bien rester encore un peu ici. Je suis trop bien calé ainsi entre tes bras.

Et pour appuyer sa demande, il se rapprocha d'autant plus de moi, entamant un baiser que je ne pus lui refuser, entr'ouvrant les lèvres pour laisser nos langues se retrouver. Je le tenais fermement contre moi, une main sur ses reins, tandis que l'autre s'était posée sur sa nuque, l'empêchant de s'enfuir trop tôt. J'étais devenu bien trop dépendant à lui ! Mais la nature reste le maître, et ce fut à bout de souffle que je me reculai légèrement, mes bras retrouvant leur place autour de ses hanches.

« Je n'en vois aucun, au contraire. »

J'aimais trop ce contact pour qu'il se termine si vite. J'étais si contradictoire.. Mais là, ma douceur avait vaincu le vice, et j'étais doux comme un agneau comme dit l'adage. Qu'il en profite parce qu'on dit que le naturel revient au galop. Je posai ma tête sur son épaule, enfouissant son visage contre son cou et fermai les yeux. En y repensant, c'était l'une des rares fois où j'agissais sans rien calculer, tout se déroulait naturellement. L'arrivée de Mikio dans ma vie avait déjà changé bien des choses, et je craignais que ça ne continue..

[Dsl, c'est très court, mais je suis super crevée, avec un mal de crâne incroyable.. je me rattraperai au prochain post, promis !! ^^]

Pour mon plus grand plaisir, il me donna accès, laissant ainsi nos deux langues se rejoindre pour entamer une délicieuse danse entre elles. Ce baiser, tout aussi délicat soit-il était des plus merveilleux que j'ai pu connaître jusqu'à présent. Et sûrement que je ne me lasserais jamais de recommencer encore et encore ce simple geste avec lui. Bien entendu, le souffle finit par nous manquer et Kyôhei se recula doucement, avant de prendre la parole pour me confirmer qu'il était parfaitement d'accord avec moi pour rester encore quelques temps ici. Après tout, nous étions tranquille ici, personne pour nous déranger, et de plus, on avait réussis à se créer un petit monde de douceur entre nous. Autant en profiter pendant que ça passait.

Je le laissais enfouir sa tête dans mon cou, fermant les yeux, laissant un sourire venir naître sur mes lèvres. Ma main remonta doucement le long de son dos pour venir caresser doucement ses cheveux avant de s'arrêter sur sa nuque. Qu'est-ce que j'aimerais que le temps s'arrête en ce moment même ! Que nous puissions rester ainsi, l'un contre l'autre pour l'éternité dans ce moment de douceur. Je déposais un léger baiser dans ses cheveux, laissant mes pensées quitter mon esprit, préférant de loin me consacrer davantage à ce délicieux moment.

Tout était tellement parfait en ce moment. Je ne sais pas si c'est l'atmosphère de tendresse qui règne entre nous, ou bien si cela à un rapport avec l'endroit où l'on se trouve en ce moment, mais j'apprécie grandement cet instant. Et pour rien au monde je ne voudrais qu'il s'arrête. Je voudrais que ça puisse se poursuivre encore, même une fois que nous aurions quitté cette clairière. Que ce sentiment de bonheur soit en continu pour toujours.

Alors que ma main venait à peine de s'arrêter au niveau de sa nuque, je le sentis bouger, s'allongeant ainsi sur le sol, m'entraînant avec lui. Une fois de plus, je me retrouvais en position de domination, alors que ses mains se glissèrent à leur tour sur mon corps. Je soupirais doucement d'aise, brisant ainsi le silence qui s'était une fois de plus installé entre nous. De toute façon, que pouvions nous dire de très intéressant en ce moment ! Le seul fait de profiter de ce moment en silence était déjà beaucoup plus agréable.

Je me redressais quelque peu, laissant mes mains glisser le long de son corps tout en laissant un délicieux sourire venir naître sur mes lèvres. J'aimais beaucoup cette supériorité que me donnait cette position. Le voir ainsi allongé sous moi, sans possibilité de beaucoup de mouvement pour lui, était vraiment très agréable. Je pouvais ainsi parfaitement lui faire subir de délicieuses caresses, sans qu'il puisse s'en échapper.

Je ramenais donc mes mains au niveau de son ventre, les glissant lentement sous son haut pour venir caresser sa peau du bout des doigts. Mon intention n'était pas réellement centré sur quelque chose de pervers, après tout, malgré le fait que nous étions à l'abri de tous regards indiscret, on se trouvait tout de même à l'extérieur. Et ce n'est sûrement pas le meilleur endroit pour s'adonner à des jeux de tendresse entre nous. En fait, tout ce que je voulais, c'était profiter un peu de cette chaleur que son corps dégageait, profiter de la douceur de sa peau et peut-être même de quelques petites caresses bien placées.

La caresse de mes doigts sur sa peau semblait particulièrement lui plaire, du moins, ça me semblait bien être le cas, vu la réaction que sa peau démontrait à chacun de mes mouvements. Et je le compris davantage lorsqu'il se redressa un peu, s'approchant dangereusement de mon visage en passant sa main derrière ma nuque pour venir par la suite s'emparer doucement de mes lèvres. Bien que le baiser semblait très inoffensif au tout début, il ne tarda pas à se faire beaucoup plus passionné et je me laissais complètement aller dans cette sensation de bien-être. Mais bien vite, ce délicieux baiser reprit de sa douce ardeur pour redevenir un peu plus doux juste avant qu'on y mette fin. Nous avions peut-être perdu un peu le contrôle durant cet instant, mais c,était loin de vouloir me déplaire.

Alors que je commençais seulement à apprécier d'autant plus ma position de dominance sur lui, je n'eus le temps que de sentir sa main glisser dans mon dos avant qu'il ne me fasse rouler sur le côté et ainsi prendre place au dessus de moi à son tour sans que je n'ai pu réaliser ce qui se passait. Je devais tout de même avouer que cette place me convenait tout particulièrement. J'aimais être dominé de la sorte et surtout lorsqu'il s'agissait de lui.

Il porta son regard sur moi quelques secondes avant de venir blottir sa tête dans mon cou. À présent, c'était à moi de subir cette impossibilité de mouvement dû à cette fâcheuse position. Et pourtant, pour rien au monde, je n'aurais voulu changer de place, bouger d'un centimètre ou deux. Son souffle dans mon cou était beaucoup trop agréable en ce moment pour que j'y songe une seule seconde. De plus, j'avais ce que je voulais depuis que j'avais eu le plaisir de prendre le contrôle sur lui, c'est-à-dire la délicieuse chaleur que son corps dégageait. Allongé ainsi sur moi, il me procurait amplement ce dont j'avais besoin.

Pour rien au monde je n'aurais échangé ma place ! Mon coussin était bien trop confortable, et je n'étais pas du genre à partager ce qui était à moi ! Possessif ? Moi ? Humpf, pensez-vous ! Juste ce qu'il fallait. Plus ? Bon, un peu plus que ce qu'il fallait allez. Et me revoilà parti dans un monologue intérieur on ne peut plus sérieux et intéressant. Mais ce n'était pas ma faute aussi, entre les rayons du soleil qui perçaient un peu plus fort, et la chaleur de Mikio sous mon corps, je commençais à m'endormir, et mon esprit repartait vagabonder. Il y a des moments comme ça où je me demande si je n'ai pas de sérieux problèmes psyhologiques parfois..

Mais je fus vite tiré de mes songes en sentant les gargouillis de mon ventre. Je tentai de ne pas y faire attention et me calai un peu plus encore contre Mikio, resserant mon emprise sur lui. Je me demandais à présent ce qu'il pouvait penser de moi. Je changeais régulièrement de personnalité, passant du garçon timide au libertin vicieux et sans état d'âme, avant de devenir d'une douceur extrême pour finir par être en ce moment comme ces gamins capricieux qui ne cherchent qu'à attirer l'attention des autres sur eux. Il ne fallait pas se perde en chemin ! Et encore, ça ne faisait que quelques jours que je vivais avec Mikio, il aurait bien assez de temps pour découvrir qu'en plus de ça, je pouvas être bien pire, mais aussi peut être bien meilleur, ça je ne l'avais encore jamais expérimenté..
Mais jusqu'à présent il ne m'en avait jamais parlé. Je supposais qu'il avait remarqué ce détail quand même, mais s'il ne disait rien, c'était parce que ça ne le dérangeait pas, ou alors parce qu'il n'osait pas ? Encore une question qui restera dans ma tête, avec toutes les autres sans réponses.

Je me réinstallai alors bien confortablement dans les bras du jeune homme, et fermai les yeux en déposant une série de baisers papillon sur la peau si sensible de son cou. Mais une fois encore, mon ventre réclama mon attention, et je fus contraint d'arrêter mes attentions pour me relever quelque peu et regarder Mikio avec un petit air désolé, avant de prendre la parole

« Ano.. Et si on allait manger un p'tit truc ? »

En jetant un coup d'oeil rapide sur ma montre, je me rendis compte que finalement, nous étions ici depuis un p'tit moment déjà. Le temps était passé si vite !

Mon attention fut très vite porté sur un léger bruit qui semblait provenir de l'estomac de Kyôhei. À mon avis, il devait sûrement commencer à avoir faim. Ça faisait quand même un bon moment qu'on se trouvait ici. Il serait d'ailleurs sûrement temps d'aller grignoter quelque chose pour calmer ce petit estomac. Mais à ma grande surprise, je sentis ce dernier se resserrer un peu plus contre moi, déposant ainsi quelques baisers dans mon cou, ce qui eut pour effet de me faire frissonner doucement. Ça donnait bien l'impression qu'il n'avait aucunement envie de bouger pour le moment. Qu'il préférait laisser de côté cette soudaine envie de manger pour rester collé contre moi. Et je n'allais pas m'en plaindre, loin de là.

Cependant, le même bruit se fit entendre quelques secondes plus tard et un petit sourire amusé prit forme sur mes lèvres alors qu'il se redressait pour m'annoncer qu'il serait peut-être temps d'aller manger quelque chose. Pourquoi pas. Après tout, je n'allais pas le laisser mourir de faim juste pour profiter encore de ce moment. Il y en aurait bien d'autre des moments comme celui-ci à l'avenir. Nous étions seulement à quelques jours de notre première rencontre, alors il était certain que nous pourrions reprendre ce genre d'instant tous les deux une prochaine fois.

- Oui, bien sûr. Il faut bien calmer ce petit estomac.

Je redressais légèrement la tête en souriant avant de venir m'emparer de ses lèvres pour y déposer un simple baiser. Je me reculais par la suite, plongeant mon regard dans le sien.

- Ça te dit toujours d'aller manger dans un restaurant ? Parce que je connais un endroit idéal pour calmer ton estomac.

Alors que je venais à peine de lui demander son avis à propos du restaurant, je le vis se relever, m'annonçant alors qu'il était toujours aussi d'accord et qu'il me suivrais sans problème. Bien qu'habituellement, je n'aurais sûrement pas souris autant face à une remarque de la sorte, cette fois, il était difficile de ne pas le faire avec l'expression qu'il avait utilisé pour me répondre. À croire qu'il était prêt à tout faire ce que je lui ordonnais aujourd'hui !

Une fois qu'il fut debout, il me tendit la main et je la pris s'en hésiter pour me relever à mon tour. Bien que quitter cet endroit magique me rendait nostalgique à chaque fois, aujourd'hui c'était quelque peu différent. Peut-être était-ce dû au fait que pour une fois depuis la découverte de cette petite clairière j'avais finalement eu le loisir d'y amener quelqu'un d'important ou peut-être simplement parce que je me sentais si bien en sachant que je quittais cet endroit après avoir passé un moment agréable avec Kyôhei. Quoi qu'il en soit, je n'avais aucun regret à quitter cette cachette pour aller partager un bon repas en sa compagnie. Comme je tenais toujours sa main dans la mienne, je resserrais doucement mes doigts autour de celle-ci avant de lui sourire tendrement.

- Allons-y alors. Le restaurant se trouve à quelques rues d'ici. Et comme tu semble d'humeur à accepter toutes mes demandes, je me disais qu'une fois qu'on aurait comblé notre appétit, on pourrait peut-être aller voir un film au cinéma.

Faut dire que ça faisait déjà un bon moment que je ne m'étais pas permis d'aller voir un film avec quelqu'un. Même seul, je n'y étais pas retourné depuis la mort de Sora. J'avais encore trop peur que les vieux souvenirs refassent surface une fois assit dans la salle. Mais à présent que Kyôhei était à mes côtés, je pouvais très bien me permettre de m'offrir de nouveaux souvenirs et avec lui maintenant. Laisser enfin de côté ce passé pour m'offrir à présent un avenir beaucoup plus joyeux.

Les paroles de Kyôhei me firent chaud au cœur alors qu'il me rapprochait un peu plus de lui. Je n'étais pas tellement habitué de choisir moi même les plans pour une journée comme celle-ci, mais comme il semblait apprécier chacune de mes idées, ça ne devait pas être si mal que ça. Je me fichais pas mal du film qu'on pourrait aller voir, du moment que je pourrais être avec lui dans cette salle de projection, plongés dans le noir, le film pouvait bien passé en deuxième. C'était un peu un prétexte pour me retrouver seul de nouveau avec lui, sans sentir les regards posés sur nous.

On se dirigea tranquillement vers la sortie en direction du restaurant. Je me doutais bien que Kyôhei ne connaissait pas l'endroit où on allait et c'est pourquoi je pris les choses en main, nous dirigeant ainsi vers la sortie complète du parc. Le restaurant où j'avais l'intention d'amener Kyô se trouvait à quelques coins de rues d'ici. Un petit resto en plein milieu du trottoir où l'on y servait les meilleurs ramens que j'ai mangé depuis des lustres. Et de plus, je connaissais à présent très bien le propriétaire, puisque je passais la majorité de mon temps à cet endroit à déguster avec plaisir chacun des plats qu'il m'offrait. Après quelques minutes de marche, on arriva finalement en vue du restaurant et je tournais la tête vers Kyôhei en souriant doucement.

- Ce n'est peut-être pas un restaurant 5 étoiles, mais il prépare les meilleurs ramens que je connaisse dans cette ville.

On se rapprocha un peu plus du petit restaurant et je m'arrêtais devant le comptoir alors que le propriétaire posait son regard sur moi en souriant.

« Mais si ce n'est pas notre jeune Mikio que je vois là ! Et en plus, tu as amener quelqu'un avec toi. »
- Bonjour Torû-san. Je te présente Kyôhei, mon nouvel ami.
« Nouvel ami ou ami de coeur ? »

Je sentis mes joues rougir fortement à sa question. Mais le connaissant, je savais bien que ce n'était que pour me taquiner un peu. Et il se reprit aussitôt, quelques secondes plus tard en souriant.

« Alors, je vous sers ma spécialité ? »

J'hochais la tête en souriant avant d'amener Kyôhei à ma suite vers une petit table installé à quelques mètres du restaurant et je l'invitais à s'asseoir avant d'en faire autant. Je levais alors les yeux vers lui en souriant doucement.

- Désolé pour Torû, il n'a pas vraiment l'habitude de me voir en compagnie de quelqu'un d'autre. Habituellement je viens souvent ici, mais toujours seul.

M'apprécier ? J'ignore si c'est vraiment le cas, mais comme on s'entend bien moi et Torû, ça été presque immédiat cette relation amical. Faut dire que les premières fois que je suis venu ici, je n'étais pas des plus sociables, venant à peine de perdre mon meilleur ami. Mais Torû avait su tirer les fils invisibles qui lui avaient permis de s'approprier une quelconque affection de ma part. Il était alors devenu un de mes confident les plus discret à partir de ce moment. Et je devais avouer qu'il savait très bien écouter lorsqu'on venait le temps. Et jusqu'à tout dernièrement, il connaissait tout sur moi, sauf peut-être cette nouvelle rencontre avec Kyôhei. J'imagine déjà les prochaines questions qui sortiront de sa bouche lorsque je reviendrais le voir seul. Il est évident qu'il ne pourra pas s'empêcher d'en savoir plus sur ce personnage, cherchant peut-être même à me soutirer quelques faits très intéressant sur lui.

Kyôhei ne prit pas une éternité avant de me poser une question quelque peu personnelle sur ma vie. Après tout, je venais de lui dire tout haut que je venais très souvent ici, mais toujours seul. Il y avait quand même réflexion à se poser. Surtout que depuis que nous nous sommes rencontré, je n'ai rien laisser paraître du fait que je pouvais être antisociale avec les autres. Et bien que ma première réaction aurait été de lui répondre gentillement, lui raconter ce que ma vie était avant sa rencontre, j'hésitais encore, un peu honteux de lui faire part de cette personnalité de moi.

Alors que mes pensées se confrontaient dans ma tête, je sentis sa main venir se poser sur la mienne, alors qu'une douce caresse de son pouce me permis d'effacer cette envie de ne rien lui dire, de faire dériver le sujet sur autre chose pour ne pas lui avouer. J'ignorais si je pouvais réellement lui faire confiance au point de tout lui dire, mais pour réussir à bâtir une relation profonde entre nous, il fallait que je puisse laisser le doute de côté. La confiance devait régner en maître entre nous deux.

- Je... Je n'ai jamais su me faire de vrais amis. J'ai bien quelques connaissance ici et là, mais aucune à qui je tienne vraiment. Il n'y a que deux personnes dans ce monde qui ont su prendre une place de choix dans mon coeur. Toi et...

Avais-je le droit ? Pouvais-je lui parler de Sora sans que cela ne devienne un poids pour moi ? Et pourtant, je savais que les questions allaient venir si je m'arrêtais là et que je ne saurais sûrement pas résister à l'envie de fondre en larmes s'il devait me questionner sur lui. Voilà pourquoi il valait mieux pour lui et surtout pour moi que je lui en parle de mon propre chef, que je lui dévoile ce moment de mon passé.

- Il y a eu aussi mon meilleur ami, Sora. Mais maintenant, depuis plus d'un an, tu es le premier à qui j'arrive réellement à faire confiance et le seul à qui je permet d'entrer aussi rapidement dans ma vie.

La pression de sa main sur la mienne eut pour effet d'estomper quelque peu le sentiment d'impuissance que j'avais face à ces sentiments qui voulaient reprendre le dessus sur moi. Parler de Sora ainsi avec lui, ravivait ce que j'avais voulus enfouir au plus profond de moi depuis un an. Mais je savais bien qu'un jour j'aurais à en discuter avec quelqu'un, sortir mon sac et ainsi arriver à vider mon coeur de tout ce qu'il contenait depuis trop longtemps.

Mais alors que j'allais poursuivre ainsi cette discussion, Torû-san fit son apparition, apportant avec lui le repas que je lui avais demandé. Peut-être qu'intérieurement je pouvais le remercier de cette subite incursion entre nous. Ça m'évitais de laisser mes sentiments transparaître un peu trop devant Kyôhei. Je remerciais Torû-sans d'un hochement de tête et alors qu'il semblait avoir envie de se taper une discussion avec nous, il s'en retourna aussitôt fait après que Kyô lui ai lancé un regard. Bien que je me serais sûrement poser milles questions face à cette réaction, je n'avais pas vraiment la tête à ça en ce moment.

Je me contentais donc de souhaiter à mon tour un bon appétit à Kyôhei en lui souriant du mieux que je pouvais en plongeant mes baguettes dans mon bol de ramens. Cette petite discussion que nous venions d'avoir semblait avoir ternit un peu l'ambiance qui avait régné en maître entre nous jusqu'à présent. Pourtant, je ne voulais pas que cela puisse se poursuivre. Nous avions entamé une superbe journée jusqu'à maintenant et je voulais que ça se poursuivre, quitte à laisser de nouveau les sentiments que j'éprouvais en ce moment ce refouler une fois de plus au fond de mon cœur. Je levais donc les yeux vers Kyôhei entre deux bouchées, lui souriant tendrement.

- Alors dis-moi, comment trouves-tu ton repas ? N'est-ce pas les meilleurs ramens que tu es mangé jusqu'à maintenant ?

Et voilà, changer de sujet serait sûrement le meilleur moyen d'oublier cette récente conversation. Quand le moment sera mieux et plus approprié, peut-être qu'alors je pourrais songer à lui parler un peu plus de mon passé. Lui raconter ce qui s'est passé et peut-être même répondre aux questions qu'il doit se poser en ce moment.