La réponse de Kyôhei flotta un instant dans mon esprit avant que je ne laisse un léger sourire amusé s'emparer de mes lèvres. C'est vrai que la situation aurait été assez embarrassante et peut-être même un peu spécial pour le chauffeur de taxi si nous avions prit ce moyen de transport. Je reprenais doucement mon souffle, mais pas complètement avant que Kyô ne m'entraîne une fois de plus dans les escaliers pour monter à l'étage. Une fois devant la porte, il mit quelques instants avant de finalement trouver ses clés et déverrouiller la porte sous le regard d'une femme. Bien qu'habituellement, dans un état normal, j'aurais sûrement trouver cette situation assez honteuse, ce soir c'était différent. Je m'amusais de voir ce regard si confus porté sur nous.

Kyôhei ouvrit finalement la porte, nous faisant ainsi entrer avant de refermer derrière lui et de s'appuyer contre celle-ci en me regardant. Je me mordis légèrement la lèvre inférieur avant de m'avancer lentement vers lui, passant mes mains autour de sa taille pour venir ainsi cueillir ses lèvres dans un tendre baiser. Nous étions seuls à présent, plus rien ne pourrait venir nous déranger. Nous pouvions faire ce qui nous plaisait.

Mes mains remontèrent doucement sous son t-shirt, frôlant légèrement sa peau, pendant que j'approfondissais notre baiser en laissant ma langue venir taquiner sa lèvre. Je rapprochais du même coup mon corps du sien, collant ainsi nos bassins l'un contre l'autre et je me déhanchais sensuellement contre lui, cherchant de cette façon à retrouver le moment que nous avions quittés précipitamment au bar.

Je délaissais bientôt mon petit jeu sur ses lèvres, laissant celles-ci dérivées sur sa mâchoire pour y déposer quelques légers baisers ici et là tout en les laissant se diriger vers la base de son cou. Mes mains qui n'avaient eu de cesse de caresser sa douce peau, trouvèrent bientôt refuge sur le haut de son torse, s'empressant ainsi de venir torturer sensuellement ses deux boutons de chairs. Le désir était d'autant plus présent dans mes veines, ne s'étant pratiquement jamais estomper depuis le début au bar. Il n'était donc pas étonnant qu'en ce moment la seule chose dont je rêvais, c'était de son corps nu contre le mien, de sentir l'effet agréable de la chaleur qui augmente dans mon ventre.

À peine avais-je entamer ces délicieuses tortures sur son corps, que je sentis ses mains venir s'occuper de mon pantalon, me poussant doucement du même coup pour m'entraîner dans la pièce suivante. Ses lèvres s'emparèrent rapidement des miennes, pendant que ses mains se mettaient à la tâche de me débarrasser rapidement de mon t-shirt. Je perdis d'ailleurs celui-ci en cours de route avant même qu'on ne puisse atteindre la chambre. Une fois dans la pièce, je me retrouvais bien vite allongé sur le lit, Kyôhei au dessus de moi, alors qu'il se mettait déjà à l'œuvre pour me retirer mon pantalon. Celui-ci sur le sol, ses mains remontèrent le long de mes cuisses, m'arrachant un doux gémissements de plaisir. Ou peut-être était-ce aussi un gémissement de frustration, puisque ses doigts s'attardaient doucement jusqu'à l'intérieur de mes cuisses, sans pour autant venir s'attarder sur le point sensible qui n'attendait pourtant qu'une caresse de sa part.

Je me cambrais doucement sous l'influence des frissons qui parcouraient ma peau avant de relever doucement la tête pour plonger mon regard dans celui de Kyô. Je sentais bien que le moment qui allait suivre ne serait que plus intense encore. Nous avions passé la journée à nous désirer tous les deux, repoussant à chaque fois un peu plus ce moment agréable. C'est peut-être pour cette raison qu'en ce moment, je n'en pouvais plus de ces tortures. Je voulais tout et tout de suite.

- Kyô...

Je passais mes bras autour de sa nuque, le rapprochant ainsi de moi pour venir cueillir doucement ses lèvres dans un tendre baiser qui ne tarda pas à devenir beaucoup plus ardent alors que mon désir augmentait davantage au niveau de mon bas-ventre. Ma langue brisa rapidement la barrière de ses lèvres, venant rejoindre sa consœur pour la caresser avec envie. Mes doigts caressèrent un instant sa nuque avant de se laisser dériver dans son dos. Ils s'agrippèrent alors au tissu de son t-shirt, remontant du même coup celui-ci alors que je quittais ses lèvres un instant pour ainsi pourvoir lui retirer le vêtement.

Je me tortillais doucement de plaisir sous chacun de ses baisers, laissant mon corps en réclamer davantage à chaque instant. Je n'en pouvais plus, je voulais le sentir en moi, sentir tout ce désir accumulé s'évacuer dans un moment intense de plaisir. De plus, Kyôhei semblait s'amuser avec moi en ce moment, retardant à chaque fois un peu plus ce moment. Et c'est pourquoi lorsque je sentis ses lèvres se poser tout près de mon sous-vêtement, je retenais quelque peu mon respire, espérant que le moment tant attendu arrive. Mais une fois de plus, il retira ses lèvres, remontant vers mon visage pour s'emparer de mes lèvres. C'est bien ce qu'on appelait de la pure torture physique. Bien qu'agréable et enivrante, cette torture était un vrai supplice.

Je plongeais donc mon regard dans celui de Kyô, cherchant une façon de lui faire comprendre que j'en voulais plus, que je ne pouvais supporter davantage le petit jeu auquel il se prêtait. Je me mordis doucement la lèvre avant de finalement laisser un soupir s'échapper de mes lèvres. De toute façon, il m'avait bien demandé de lui faire part de ce que je voulais, alors il allait être servit.

- Je t'en prie... Kyô... Ne me torture pas ainsi... Prend-moi, je t'en prie...

Peut-être était-ce un peu rapide comme demande, mais c'est tout ce que je voulais. Cette envie était présente dans mon esprit depuis le début de la journée. Et maintenant que j'avais enfin la chance de pouvoir en retirer quelque chose, autant en profiter. J'ignorais s'il était prêt à m'accorder cette demande, s'il n'allait pas plutôt en profiter pour me torturer davantage, mais au moins, il savait ce que je voulais. De toute façon, même si ce n'était pas pour maintenant, ça viendrait bien avant la fin de la nuit.

Je frémissais davantage, sentant ses lèvres venir se poser sur mon ventre, puis sur le tissu qui recouvrait encore mon entrejambe. D'ailleurs, celui-ci ne resta pas très longtemps en place, se retrouvant sur le sol alors que je me retrouvais complètement nu devant lui. Mais avant de poursuivre plus loin, il se redressa une fois de plus, déboutonnant à son tour son pantalon avant de s'emparer de mes mains pour venir me guider et ainsi lui retirer le peu de vêtement qui lui restait encore. Enfin, le moment tant attendu allait frapper à la porte.

Je sentis tout d'abord ses doigts s'approcher de mon intimité alors que ses lèvres s'occupaient de me déconcentrer avec de délicieux baisers. C'est vraiment ce qu'on appelle un amant des plus doux. Je frissonnais une fois de plus, sentant ses doigts entrer à l'intérieur de moi. Et bien que la douleur fut vive sur le coup, elle s'estompa très rapidement pour faire place à un désir beaucoup plus pressant. Je me mis rapidement à me tortiller sous lui, cherchant à lui faire comprendre que j'en voulais encore plus, que c'était lui que je voulais en moi.

Et mon souhait fut bientôt exaucé lorsqu'il retira ses doigts pour venir s'installer entre mes jambes. Je me mordis légèrement la lèvre avant de le sentir entrer complètement en moi avec douceur. Mon dieu que j'aimais son petit côté douceur dans un moment pareil ! J'attendis quelques secondes que la douleur diminue quelque peu en moi avant de bouger doucement sous lui, permettant ainsi à son membre d'entrer un peu plus profondément en moi. Je me cambrais doucement sous le plaisir qui s'exerçait en moi avant de lever les yeux vers lui en souriant doucement.

- Et si on oubliait la douceur pour ce soir ? J'ai vraiment envie de quelque chose d'un peu plus, disons sauvage.

Je ne cherchais plus vraiment à comprendre ce qui se passait avec moi depuis quelques temps. En fait, depuis ma rencontre avec lui, j'avais quelque peu changé en ce qui attrait à mon comportement. Mais ne dit-on pas que le nouveau peu être excitant !

Bien que sa réaction fut plutôt un peu lente à mon goût, après quelques secondes d'hésitation, je le sentis finalement bouger en moi, tout d'abord avec une certaine lenteur avant de se reprendre plus rapidement. Je me cambrais davantage sentant le plaisir inonder le bas de mon ventre sous chacun de ses mouvements en moi. C'était... incroyablement merveilleux de le sentir bouger ainsi en moi. Pour une fois, je sentais complètement mon désir faire sa place entièrement dans mon corps. Peut-être que ce moment ne durerais pas éternellement, mais il serait totalement agréable et intense. Je glissais doucement mes mains dans son dos, m'agrippant légèrement à celui-ci à l'aide de mes doigts sous l'intensité du plaisir qui coulait à flots dans mon corps. Rejetant la tête vers l'arrière, je laissais un long gémissement s'échapper de mes lèvres avant de fermer les yeux. Étais-je soudainement posséder pour apprécier autant ce moment des plus brutal ? Quoi qu'il en soit, j'en réclamais davantage, voulant atteindre le point de non retour avec lui.

- Kyô...

Bien que j'avais voulus murmurer doucement son nom, la façon dont le tout était sortit ressemblait plutôt à un doux gémissement de plaisir. Mais était-ce réellement de ma faute si j'appréciais étrangement ce moment ! Bien que c'était très différent de ces nuits emplit de douceurs qu'on avait vécu ces derniers jours, j'aimais beaucoup cette nouvelle version des choses. Ça me donnait un autre avant-goût des expériences qu'on pouvait vivre dans ce genre de situation. Et bien que tout ça soit un peu brutal ce soir, je savais quand même qu'il y avait derrière tout ça un sentiment d'affection ou je devrais plutôt dire d'amour entre nous deux.

- Kyô...
- Hum..

Cette voix, ce ton. Et ce gémissement si près de mon oreille. Si je n'étais pas déjà au Paradis, je crois que je venais de l'atteindre ! Profitant que Mikio ait relevé la tête, je m'empressai d'y faire glisser mes lèvres, aposant par la même occasion une marque rougeâtre bien nette. Ce gars était à moi, et je voulais que ça se sache ! Puis je remontai jusqu'à ses lèvres, que je mordis un peu violemment à cause de l'excitation qui me contrôlait. Mais pour réparer ce mal, je passai sensuellement ma langue sur les blessures.

Mes accoups se firent un peu plus violents, plus profonds. Je sentais la fin arriver, déjà. Mais quel moment intense ! Ses ongles se resseraient sur la peau de mon dos, laissant des traces sur leur passage. Peut être qu'il devrait boire un peu plus souvent.. Histoire d'alterner de temps à autre. Mais je préfèrerais qu'il soit dans son état naturel, parce que peut être que demain il.. Non impossible, il nétait pas non plus saoul, il savait ce qu'il faisait, il était juste un peu poussé par les effets de la boisson. Et puis qu'est-ce que j'en avais à faire, hein ? Je ne m'étais jamais posé la question de tout ça, je les choisissait joyeux sans être ivres, j'avais l'habitude, c'était mon "quotidien".. Pourquoi le fait que ça soit Mikio me perturbait ? Sans doute parce que je ne connaissais pas cette facette, et que généralement, je ne vis pas avec mes amants ponctuels, je ne les connais pas. Et ça, ça changeait tout !

La pression montait dans mon bas-ventre. Il restait si peu de temps avant la délivrance. J'accélérai une dernière fois, et l'une de mes mains s'occupa du membre de Mikio, pour ne pas le délaisser, y appliquant avec soin des caresses au même rythme endiablé que mon bassin. Il m'avait demandé d'être moins tendre, plus sauvage. Alors je le faisais, parce que c'était ma nature. En principe, je n'étais pas gentil, je n'étais pas un tendre. C'était une partie de moi que j'avais enfouie il y a bien longtemps, et qui ressortait depuis peu.. Alors me retrouver réellement me faisait du bien, un peu de temps en temps.

Je me contractai une dernière fois, plongeant mon visage dans le creux du coup de Mikio en fermant les yeux sous la décharge de plaisir. Et la libération suivit dans l'instant. Le calme après la tempête. Ma respiration affolée tentait de se calmer, alors que je m'allongeais près du jeune homme. Mais je n'étais plus doux, encore ce sauvage dans l'âme. Il faudrait attendre que je me calme complètement pour que je redevienne celui que j'étais la journée durant. A moins que le sort ne me fasse changer d'avis..

Les gémissements ne cessaient d'affluer aux travers de mes lèvres sous l'emprise totale du plaisir que me procurait Kyô en ce moment. Si je n'avais pas su en ce moment que j'étais bel et bien éveillé, j'aurais très bien pu croire en un rêve merveilleux. Je me tortillais de plaisir sous chacune des caresses de mon amant, cherchant à toujours en recevoir plus. Je savais bien que le moment où tout allait se terminer approchait rapidement, je le sentais dans tout mon corps. Et de plus, les mouvements de Kyô se faisaient d'autant plus brutaux, provoquant toujours plus de sensations dans le bas de mon ventre. Je m'agrippais un peu plus à son dos, fermant les yeux sous les ondes de plaisirs qui traversaient sans cesse mon corps.

Et pourtant, je ne pus retenir un long gémissement lorsque sa main entra en contact avec mon membre gonflé de désir. Ses caresses étaient si violentes, si brutales et pourtant j'adorais ça. Et je ne mis guère de temps à sentir le plaisir s'enflammer et la délivrance fut tout autant intense, me laissant complètement haletant alors que Kyô s'allongeait près de moi. Quel moment intense nous venions de traverser ! Je n'avais jamais imaginé qu'une relation sexuelle pouvait être aussi plaisante avec absence de toute douceur.

Reprenant complètement mon souffle, je me tournais doucement vers Kyôhei, laissant un léger sourire apparaître sur mes lèvres avant que mes doigts ne viennent glisser tendrement sur sa joue.

- Merci. Merci pour ce merveilleux moment.

Je me blottissais doucement contre lui, approchant mon visage du sien avant de venir lui voler un délicieux baiser. J'ignorais à quoi ressemblerait mon réveil demain vu la façon dont la nuit semblait se terminer, mais je préférais ne pas y penser tout de suite. Après tout, maintenant que tout était fait, il ne resterait qu'à accepter les conséquences de mon désir.

Ne pas le remercier ? Et pourtant, il venait de m'offrir un moment merveilleux dans ses bras. Je trouvais donc normal de le remercier pour son geste. Après tout, il aurait très bien pu refuser de suivre mes envies et se contenter de suivre ses propres envies. Kyôhei ne prit guère de temps avant de rattraper mon visage pour ainsi m'embrasser de nouveau. Je profitais une nouvelle fois de la douceur de ses lèvres avant qu'il ne tire les draps sur nous. Je crois bien qu'après autant d'émotions en une seule journée, une bonne nuit de sommeil sera sûrement le bienvenue. Je fermais les yeux au moment où il se rapprochait un peu plus et sombrais dans un sommeil profond.

[…]

Je me réveillais quelques heures plus tard avec un mal de tête énorme et comme si ce n'était pas suffisant, une douleur lancinante traversait une grande partie de mon corps. Je me doutais bien que c'était le résultat de cette nuit intense que j'avais passé avec Kyôhei. J'ouvris péniblement les yeux avant de poser mon regard sur l'homme qui dormait toujours à mes côtés. Quelle merveilleuse image il renvoyait endormit ainsi ! Je glissais doucement mes doigts sur sa joue, effleurant à peine sa peau pour ne pas le sortir de son sommeil avant de me redresser dans le lit.

Mais à peine avais-je eu le temps de me retrouver en position assise que la douleur dans mon corps se fit beaucoup plus présente, m'arrachant un léger gémissement. Ça m'apprendrais à vouloir faire passer mes envies sur un coup de tête semblable. Je jetais un coup d'œil vers Kyôhei espérant ne pas l'avoir brusquement réveillé avec ce bruit et soupirais de soulagement en voyant que ce n'était point le cas. Je me levais péniblement du lit, mordant violemment ma lèvre pour ne pas gémir encore plus de douleur et attrapais le peu de vêtement m'appartenant qui se trouvaient dans la pièce. Je me doutais bien que le reste se trouvait quelque part dans le loft. Il me suffirait d'un peu de recherche pour tomber sur eux.

J'enfilais péniblement mon sous-vêtement avant de faire suivre le pantalon. Une fois à moitié habillé, je me dirigeais vers la salle de bain à la recherche d'un médicament qui pourrait sûrement mettre fin ou seulement calmer un peu mon mal de tête. Pour le reste, la douleur partirait sûrement d'elle-même. Je fouillais quelques instants dans la pharmacie de Kyôhei avant de finalement tomber sur ce que je cherchais. J'ouvris le flacon et gobais deux pilules avant de prendre une grande gorgée d'eau. Mais à peine ai-je eu le temps d'avaler cette gorgée que je me retrouvais à nouveau plié en deux sous la douleur atroce qui fusionnait dans mon corps. Je me laissais tomber à genoux sur le sol, laissant un nouveau gémissement s'échapper de mes lèvres. Pourquoi avais-je aussi mal ?

J'agrippais mon ventre à deux mains, tentant d'évacuer cette douleur, mais rien n'y changeait. C'était comme si une lame me transperçait complètement avant de se retirer et de recommencer à nouveau me torturant sous l'infâme douleur. Ma leçon était totale en ce moment, l'avenir on ne me reprendrait plus à ce jeu. Je n'étais pas fais pour ce genre d'expérience, pour cette brutalité. Mon corps ne pouvait en endurer plus. Je sentis une nouvelle secousse s'emparer de mon corps et je grimaçais sous l'influence de la douleur, tentant de me relever, mais peine perdu. Mon corps refusait de bouger, sûrement trop apeuré par la douleur qu'il ressentirait au moindre de mes mouvements.

Complètement perdu dans ce monde de souffrance, je sentis tout d'un coup la chaleur réconfortante s'installer autour de moi et la voix de Kyô qui semblait inquiet se faire entendre près de moi. C'était vraiment bête ! J'avais sûrement dû le tirer de son sommeil avec tous ces gémissements de douleur. Et moi qui avait tant espéré que ça ne se produise pas. Je levais lentement la tête vers lui en me mordillant légèrement la lèvre.

- Ce n'est...

La douleur se fit à nouveau sentir dans mon corps et je cessais de parler, retenant une fois de plus un gémissement de douleur. Pour tenter de cacher ma douleur, on repassera une autre fois à mon avis. J'attendis quelques secondes que la douleur s'estompe un peu avant de relever à nouveau la tête vers Kyôhei en souriant faiblement.

- Pardon, je... je ne voulais pas te réveiller.

Si ça se trouvait, il devait sûrement me prendre pour une personne faible en ce moment. Après tout, qui se plaindrait de la sorte après une simple relation. J'étais vraiment la pire chose qui puisse lui être arrivée. Sans même m'apercevoir de quoi que ce soit, je sentis une goutte d'eau atterrir sur ma main et je réalisais soudainement qu'il s'agissait de mes propres larmes. Étais-je stupide à ce point ?

Sa faute ? Pour ma part, je ne considérais point que ce soit sa faute. Il n'était en aucun cas responsable de ce qui s'était passé cette nuit. C'était moi qui lui avait fait la demande, moi qui lui avait fait part de cette envie stupide. Et je le regrettais amèrement en ce moment. Je n'avais encore jamais souffert de la sorte auparavant. Et pourtant, j'avais eu à subir plusieurs épreuves douloureuses, mais aucune ne m'avais semblé aussi difficile à surmonter que celle-ci. J'étais faible, un esprit bien éveillé certes, mais dans un corps trop faible pour lui.

Kyôhei dû s'apercevoir lui aussi de mes larmes, puisqu'il s'empressa de relever mon visage quelques secondes plus tard, effaçant toute trace que celles-ci avaient laissées sur mes joues avant de venir poser ses lèvres sur les miennes. Je m'accrochais désespérément à ce baiser, cherchant ainsi à trouver un peu de réconfort au près de lui, peut-être aussi une façon d'éliminer ce mal qui m'habitait. Mais lorsqu'il se recula, je ne pu que percevoir une fois de plus la douleur dans mon corps. Ce baiser n'avait en rien changé sur moi. Il me rapprocha un peu plus de lui, prenant alors la parole, cherchant sûrement une façon de m'aider de son côté. Et bien malgré moi, mes larmes se remirent à couler le long de mes joues suite à ses paroles réconfortantes.

Je m'emparais doucement de sa main, sachant que si j'ouvrais de nouveau la bouche, je serais tenaillé une nouvelle fois par la douleur et je portais celle-ci au niveau de mon ventre, cherchant ainsi à lui faire comprendre dans mon geste l'endroit où j'avais mal. Je remontais quelques secondes sa main au niveau de ma poitrine la déposant à l'endroit où mon cœur se trouvait avant de lever mes yeux humides vers lui.

- Pardonne-moi Kyô... Je... Je suis tellement... faible...

Pourquoi est-ce qu'il était encore avec moi ? Il pouvait tellement trouver mieux qu'une personne dans mon genre. J'étais sûrement le pire fardeau qui puisse exister sur terre. Alors pourquoi avait-il souhaité me garder avec lui la première nuit ? Il aurait dû simplement me laisser partir ce soir. J'aurais peut-être eu le coeur brisé quelques temps, mais ça lui aurait éviter tant d'ennuis à lui.

Les caresses de Kyôhei calmèrent pratiquement la douleur au niveau de mon ventre, et je le remerciais silencieusement de s'occuper autant de moi. Après tout, il était encore là à se sacrifier pour moi alors qu'il aurait très bien pu dormir confortablement, me laissant ainsi me débrouiller tout seul. J'étais réellement une tâche dans son existence, un poids de plus pour lui. Lorsque je lui fis part de ce que je pensais réellement de moi, il releva rapidement la tête, venant prendre appuie sur mon front avant de m'annoncer à sa façon que je n'étais pas faible. Que ce que je vivais, ça pouvait arriver à tout le monde. Peut-être était-ce le cas, mais est-ce que ces personnes avaient elles aussi eu la faiblesse de s'emporter aussi facilement dans les pleurs pour une simple douleur ? Je ne crois pas que toutes ces personnes est été aussi faible que je le suis en ce moment face à cet obstacle.

Ses lèvres se posèrent de nouveau sur les miennes et je me laissais aller une fois de plus à cette douce sensation qui apaisait peu à la douleur. Je lui causais tellement de problème depuis que j'étais à ses côtés. Et pourtant, il continuait d'être présent, toujours là à chaque fois pour me réconforter davantage. Bien qu'aux premiers abords, il semblait être quelqu'un d'assez volage d'après ce que j'avais pu voir aujourd'hui, je voyais bien que derrière tout ça il y avait tout de même un cœur en or. Un être toujours prêt à me soutenir peu importe la situation. Et c'est cette partie de lui qui me faisait l'aimer davantage à chaque jour, cette partie si douce, si aimante de lui.

Je me reculais quelques instants plus tard, plongeant mon regard dans le sien avant de sourire doucement, séchant du même coup les traces qui restaient de mes larmes. Je ne voulais plus le voir s'inquiéter ainsi pour moi, être un fardeau pour lui. Je devais prendre un peu sur moi-même aussi et trouver la force de combattre ce mal qui semblait vouloir disparaître peu à peu.

- Je... Merci Kyô... Je me sens déjà un peu mieux grâce à toi.

Je me redressais lentement, supportant la douleur du mieux que je pouvais sans laisser apparaître un doute sur mon visage. Il fallait que je sois fort, pour lui... Je posais mon regard sur ce dernier souriant doucement.

- On devrait retourner au lit maintenant. Le matin n'est pas encore tout à fait arrivé.

J'hochais doucement la tête à sa question, tâchant de le rassurer un peu plus sur ma situation. Je n'allais tout de même pas passer le reste de la nuit à me plaindre devant lui. Et de plus, sûrement que quelques heures de sommeil viendraient à bout de cette douleur. Je suivis, non sans difficulté Kyô jusque dans la chambre avant de prendre un léger respire pour atténuer un peu la douleur. La voix de celui-ci se fit alors entendre et je levais les yeux vers lui avant de secouer légèrement la tête.

- Ne t'inquiète pas pour ça. Je m'en remettrais.

Je me débarrassais de mes vêtements, tâchant de ne pas le faire trop rapidement et ainsi attiser de nouveau la douleur et je me réfugier de nouveau dans les bras de Kyôhei. Le seul endroit où j'arrivais à me sentir complètement bien. Je fermais rapidement les yeux, cherchant ainsi à trouver le sommeil, mais celui-ci se fit attendre plus longtemps que je ne l'aurais cru. Faut dire que la douleur qui sillonnait toujours le bas de mon ventre avait réussit à m'éveiller complètement. J'allais sûrement en avoir pour quelque temps avant de parvenir à m'endormir de nouveau.

J'ouvris de nouveau les yeux, posant mon regard sur le plafond que je me mis à fixer un long moment. Mais bien entendu, l'ennui me prit rapidement de court et je laissais mon regard prendre une nouvelle position, venant se déposer sur le visage de Kyôhei. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres alors que je parcourais son visage du regard. J'avais vraiment une chance inouïe d'avoir quelqu'un comme lui près de moi. Un garçon aussi magnifique que lui, ça ne court pas toujours les rues. Et quand ça se produit, la plupart d'entre eux sont déjà impliqués dans une relation, donc impossible de pouvoir espérer quoi que ce soit de leur part. Mais cette fois, j'étais tombé sur la perle rare et ce sans même avoir eu besoin de la chercher vainement. Je fermais de nouveau les yeux, espérant que cette fois le sommeil m'atteindrait complètement.

[…]

J'ouvris doucement les yeux, réalisant que cette fois, j'avais eu la chance de m'endormir pour de bon. Et pour un long moment même, puisque le soleil avait déjà pointé le bout de son nez à l'extérieur. Je m'étirais légèrement, m'attendant à ressentir de nouveau une douleur, mais cette fois, rien. Celle-ci semblait avoir complètement disparu durant les dernières heures. Je soupirais doucement avant de me blottir un peu plus contre Kyôhei, le sourire aux lèvres.

Alors que je croyais que Kyôhei dormait toujours, je sentis sa main glisser doucement dans mon dos, m'arrachant de tendre frissons à chacun des mouvements de ses doigt sur ma peau. Je savais qu'il posait ce geste pour s'assurer de voir si je dormais encore ou non. Mais je n'avais tellement pas envie de bouger en ce moment. J'étais si bien installé, confortablement dans ses bras, m'accaparant ainsi la douce chaleur que son corps dégageait. Pourtant, il devait bien y avoir une raison pour qu'il cherche à découvrir mon état. Il fallait donc que je me force à bouger un peu. Je relevais lentement la tête, cherchant à ne pas trop me déplacer dans mon mouvement pour ne pas quitter cet antre chaud avant de lui sourire doucement.

- Bon matin !

J'approchais lentement mon visage du sien, effleurant légèrement le bout de ses lèvres avant de venir nicher ma tête dans son cou. Maintenant que mon esprit était redevenu un peu plus normal, effaçant les brumes de l'alcool, les souvenirs de la veille refaisaient lentement surface. J'avais été idiot de laisser paraître une telle faiblesse devant lui. Mais je devais aussi m'arrêter sur le fait que sans lui, je n'aurais sûrement pas eu le courage de me ressaisir. Il méritait les plus belles louanges qui existaient. Un remerciement qui en valait réellement la peine. Pas un simple mot dit ainsi à la légère. Il fallait que je lui démontre ma reconnaissance pour ce qu'il avait fait cette nuit.