Min Hee « J’y vais! »

J’attrapai mon sac contenant mes innombrables outils pour le dessin et jetai un rapide coup d’oeil à l’intérieur, vérifiant correctement s’il ne me manquait rien. Après mon analyse complète, je refermai la pochette et appuyer sur le bouton pression pour m’assurer qu’en cours de route, je n’échapperai rien par maladresse, car oui, mon côté gaffeur n’a aucunement changé depuis ces dernières années… Au contraire, il a empiré. Bref. Fin prête, je posai ma main sur la poigné de porte, tourner la boule entre ma main droite et commençai à ouvrir l’entrée lorsqu’un pied vint s’écraser contre l’objet que je déplaçais. Je soupirai longuement, roulant des yeux, puis pivotai mon corps pour faire face à mon frère, le plus jeune des trois imbéciles heureux. Il esquissa un sourire qui me donna mal au cœur. J’affrontai son regard pétillant de bêtise avant de fronçai quelque peu les sourcils et de lui faire un signe de tête, démontrant mon mécontentement face à son ânerie chiante et retardataire.

Min Hee « Quoi? »

Le sourire de Jae Suk s’agrandit, je serrai les dents et détournai mon regard de sa tronche de baveur 101.

Jae Suk « C’est aujourd’hui que tu vas reproduire un modèle vivant hein? »

Je reportai mon attention sur ce grand flan moue, installant mes mains sur mes hanches, impatiente de voir ou il voulait en venir avec cette question. Il vint croiser ses bras contre son torse puis, tout en étirant sa mâchoire, se gratta le bout du menton, prenant tout son temps pour attiser de plus en plus ma colère.

Min Hee « Qu’est-ce qu’il y a Jae? T’aimerais m’accompagner pour voir de quoi à l’air un vrai homme à poil? »

Un rire amusé sortit de la bouche de ce con sur deux pattes. Puis, après une éternité, il finit par s’expliquer sur un ton qui me faisait quasiment saigner les oreilles.

Jae Suk « C’est une offre intéressante, mais je pensais plutôt au fait que tes yeux de petite sainte-ni-touche pourrait être choqué à la vue d’un homme nue… »

Min Hee « Tu sais quoi Jae? T’es qu’un con! »

Je le poussai pour qu’il dégage mon chemin, le faisant rire, sûrement parce qu’il était fier de son coup, et je refermai la porte derrière moi avec une certaine force, créant un bruit de claquement, démontrant ma colère. J’aurais pu commencer à lui crier dessus comme du poisson pourrit, mais je ne voulais pas gaspiller trop de salive pour cet emmerdeur, car après tout, ne pas trop sans préoccuper est un moyen simple et adultère de faire voir que… Je me fou complètement de ce qu’il dit comme connerie. C’est vrai quoi, qu’est-ce que ça peut bien me faire d’avoir vue un léger nombre d’homme peu habillé dans ma vie? Hein? C’est pas comme si j’étais la seule… Je suis toute jeune encore, à peine 20 ans… Uh huh… Bon okay je commence à prendre de l’âge, mais moi, les mecs, ça ne m’intéresse pas! Enfin, ça ne m’intéresse plus. Je ne veux pas insinuer que j’ai une attirance particulière pour les filles, loin de là, mais je trouve ces humains à trois jambes vraiment… Stupide! En faite, ils ne pensent justement qu’avec leur troisième membre, et c’est peut-être pour ça que je les déteste autant… Fin bon.

Une fois à l’extérieur de la maison, je sautai sur mon vélo et commençai à pédaler jusqu’à ma destination. Pendant la route, je laissai mes pensées défilés ici et là et, bien évidement, les paroles de mon frère ne cessait de se répéter dans ma tête, chose qui me rendit furieuse. Tellement qu’une fois arrivé sur les lieux et mon vélo stationner dans l’espace des bicycles, je rentrai à l’intérieur du Lycée Hana, là ou se donnait mes cours d’Art Plastique, et j’accrochai un garçon au passage. La preuve de ma frustration dans tout ça, c’est que je ne lui adressai même pas un regard et ne m’excusai même pas alors que c’était totalement moi qui était dans le tord. Je continuai ma route d’un pas franc avant de me rendre compte que, si tout ce que Jae Suk m’avait dit me faisait autant d’impact, c’est parce que je le prenais… Vraiment trop personnel. D’un certain côté, il avait raison de ce moquer de moi, enfin… Je crois. Mais d’un autre, c’était MON choix de ne plus vouloir entendre parler du sexe opposé.

Je m’approchai de ma classe et, avant de pénétrer à l’intérieur, je m’arrêtai, décidant de me calmer un peu avant de commencer le cours. J’inspirai profondément, évacuant le plus de colère possible, puis entrai à l’intérieur de la pièce. Au milieu se tenaient des espèces de gros cubes blancs, recouverts de draps de la même couleur, donnant une petite touche de design moderne. Par contre, tout autour de ce podium se trouvait une vingtaine de chaises devant lesquels se tenait un espèce de socle pour tenir les feuilles sur lesquels nous allions exercer notre créativité. Je décidai de me placer dans un coin tranquille, un peu plus isoler vers l’arrière, mais avec une visibilité parfaite. Selon la position des blocs, le mannequin serait face à moi, mais avec un certain angle de profil. Une fois assise confortablement, je sortis tout ce dont j’aurai besoin pour le cours, c’est-à-dire, des crayons de mine à différente grosseur, un efface et ma feuille principale. D’autres personnes utilisaient de la peinture, de la gouache, du fusain, de l’encre… Tout dépendait de la personne. Moi, je préfère la simplicité, alors je dessine avec des crayons de mine, mais de bonne qualité. Par contre, en faisant le portait de la personne, j’aime bien exagérer ce qu’il dégage par leur simple vue. Donc, je mets un peu d’abstrait dans mes créations.

Après avoir tout préparé mon « milieu de travail », j’enlevai ma chemise carottée et la mit sur le dossier de la chaise pour ensuite m’attachai les cheveux en une grosse toque sur le dessus de la tête. Le professeur entra à l’intérieur, nous salua poliment et commença à expliquer comment le cours se déroulerait. Pendant qu’il donnait les informations, un garçon pénétra à l’intérieur de la salle, mais je ne lui portai pas plus d’attention. Ce fut seulement lorsque le vieille homme arrêta de parler que je revins sur le nouveau venu. Celui-ci se déshabillait petit peu par petit peu. Un peu mal à l’aise de le regarder se dévêtir, je plaçai ma feuille sur le socle, prête à dessiner le jeune homme. Je lui rejetai un coup d’œil, découvrant une paire de pantalon au sol. Heureusement, il avait toujours son boxer sur le dos, par contre, son t-shirt s’évadait peu à peu, dévoilant une musculature très soignée. Je remontai un peu plus haut et, je figeai. Le garçon secoua sa chevelure pour les dégager de devant ses yeux et, une fraction de seconde après, nos regards se croisèrent. Là, à ce moment précis, mon cœur se réanima. Lui qui était mort depuis si longtemps, voilà qu’il était entrain de pomper mon sang plus rapidement que d’habitude, tellement que mes joues se mirent à rougir légèrement. Ma bouche était entrouverte par la surprise, car la personne qui se tenait un peu plus loin devant moi n’était ni d’autre que Ji Hyuk… LE garçon qui m’a fait craquer en un tour de bras et qui m’a ignoré tout aussi facilement, du jour au lendemain dois-je préciser. Je finis par clignai des yeux et fermai ma bouche, je détachai mon regard du sien pour prendre un crayon entre mes mains et dessiner les blocs. Mes traits étaient foncés et irréguliers et, pendant une fraction de seconde, j’eu une forte envie de partir… Mais le fait de pouvoir dessiner cet homme me revint à l’esprit et je me dis que… Ce serait peut-être moyen efficace d’évacuer ma frustration, ensuite, je n’aurai qu’à quitter la pièce le plus rapidement possible, l’ignorant comme il a le talent de le faire…

Le professeur donna le signale pour que nous puissions débuter la séance. Je dus donc le regarder même sous ma résignation. Auparavant, il était… Sexy. Là, c’était un canon en chair et en os. Il était beau, mais avec des traits plus vieux, plus… Mature. Je commencer par produire la silhouette de son corps pour ensuite y allez plus en profondeur, dans les détails. Après plus d’un heure, j’avais pratiquement finis, me manquait plus que quelques petites retouches ainsi que l’ombrage. Je finis bien avant la fin de la séance, mais, malgré cela, je décidai de restai… Pourquoi? Je ne le sais pas, ma conscience m’infligeait de rester assise. Alors pendant la demi-heure qui restait, je « m’amusais » à dessiner un cœur entre ses mains, qui représentait plus précisément le mien. Il était ensanglanté, sans vie… Mort.

Sans m’en rendre compte, le cours se termina. Je rangeai mes affaires au même rythme que les autres, sans pour autant porter attention à Ji Hyuk. En faite, je m’empêchais de regarder en sa direction, car je savais que si je recroisais son regard, mon cœur bondirait hors de moi. Et c’est ce qu’il fit lorsque je remarquai qu’il n’était déjà plus là, seulement… Mon cœur subissait un chagrin intense. Sérieusement, parfois, je ne comprends pas mes pensées ainsi que mon cerveau intégral. Je ne veux pas revoir ce mec pour attiser la peine d’autrefois, mais en même temps, le fait de le laisser filer entre mes mains m’attriste tout autant. Pourtant, je ne devrais pas avoir mal pour lui, car après tout, il continu de jouer l’ignorant, la preuve… Il est partie.

Je soupirai longuement, remettant ma veste sur mon dos. Puis, j’attrapai d’une main molle mon sac, le laissant trainer sur le sol un certain moment avant de me donner un élan pour le faire passer au dessus de ma tête et de poser la ganse sur mon épaule. Je saluai mon professeur avant de quittai la classe. En sortant, par pur curiosité, je regardai des deux côtés, à la recherche de Ji Hyuk, mais aucune silhouette de son genre ne trainait dans le coin. Je levai mes mains dans les airs pour détacher mes cheveux, poussant avec mon bassin la porte menant à l’extérieur du bâtiment, puis, en tournant le coin de la bâtisse, je percutai une masse. Le choc déchira mon élastique en deux, faisant tomber mes cheveux noir en cascade sur mes épaules. Je passai une main sur mon toupet pour le placer et avoir une meilleure vue sur la chose dans lequel j’avais foncée. Celle-ci était la copie conforme de Ji Hyuk… En fait, c’était Ji Hyuk. Mon cœur s’anima stupidement, ce qui m’agressa littéralement, puis je décidai de faire un pas sur le côté pour le contourner, mais monsieur décida de me bloquer le passage. Je refis donc la même chose de l’autre côté, mais il recommença son petit manège. Après mainte tentative, je finis par m’arrêter net devant lui et le regarder fixement, croisant mes bras sur ma poitrine.

Min Hee « Laisse moi passer… »

Je soutins son regard, ce qui agita d’avantage mon organe vital. La frustration naissante à l’intérieur de moi empirait de seconde en seconde. Je ne savais plus où mettre la tête. Encore une fois, le pour et le contre se chamaillaient continuellement à l’intérieur de moi. L’un avait une terrible envie de lui sauter dans les bras et de fondre en larme tandis que le second ne désirait que lui étamper une bonne droite en pleine tronche.

Min Hee « J’ai dis, bouge de là. »

Mon ton autoritaire le rendait totalement indifférent. J’inspirai un bon coup avant de réessayer une tactique à peine échoué, car il me coupait encore la route, là, s’en était trop. Mes yeux se remplir de larme, mais je réussis à les contenir à l’intérieur de mes yeux.

Min Hee « Qu’est-ce qu’il y a Ji Hyuk hein? Tu t’intéresses finalement à moi? Après deux ans, tu te décides enfin à m’adresser la parole? »

Je savais que tout était précipité et qu’il n’avait rien demandé pour que je lui crache cela en pleine figure, mais cela fait deux années entières que je veux lui faire savoir comment je me sens, et voilà que j’ai décidé que ce serait… Maintenant!

Reina et Ji Hyuk étaient sur son canapé, dans la villa de Ji Hyuk. Ils avaient passé la nuit à discuter, parler, rigoler et boire aussi. Non, ne vous faites pas d'idées, les deux jeunes gens n'avaient pas couché ensemble. Ce n'était d'ailleurs jamais arrivé entre eux et aucun d'entre eux souhaitaient que ça se passe autrement. Reina était une de ces filles avec qui Ji Hyuk ne se prenait pas la tête. Le coréen était clair, net et franc avec elle et ils avaient plus l'air de deux meilleurs potes prenant un verre ensemble.
Seulement, le problème avec Reina, c'est que la jeune fille était sensible et au bout d'une bouteille de vodka à eux deux et deux nuits blanches pour elle, la métisse s'était endormie comme une masse. Il n'avait pas eu le cœur de la réveiller, surtout qu'elle avait besoin de repos. Alors il la laissa dormir et se leva, chopa son portable en allant droit dans la salle de bain en y voyant l'heure. Au passage, il remarqua ses messages reçus et soupira en lisant le dernier...

« Jyuk, tu n'es qu'un crétin ! Apprend à savoir ce que tu veux, salaud ! »

Oh, depuis qu'il avait 16 ans, Ji Hyuk était habitué à ces plaintes mais depuis quelques temps, cela avait légèrement changé. La plupart de ces filles se plaignaient que le coréen ne soit plus aussi volage et facile qu'auparavant. Celle-ci, il lui avait recommandé de revoir ses manières et cela avait fortement déplu à l'aguicheuse.
Il roula des yeux et songea à changer de numéro même si le jeune mafieux se doutait que de toutes les façons, elle se lasserait tôt ou tard. Il n'avait pas la tête à ça : la disparition de son cousin l'avait rendu légèrement plus sérieux dans ses affaires et la fête, il la faisait qu'avec des gens qui puissent le comprendre. Mais ce que ne s'avouait pas Jyuk, c'était qu'une certaine personne manquait à ses jours et avait marqué ses pensées. Cette personne lui avait fait comprendre certaines choses qu'il ne connaissait pas. Qu'il s'interdisait de connaitre... C'est pour ça, ainsi, qu'il brisa tous les espoirs qu'il avait pu lui donner en quelques heures. Il fallut deux jours pour donner à cette fille des espoirs que lui aussi nourrissait mais aussi pour briser ceux-ci. Le pire était qu'il ne pouvait pas avoir de regrets.

Sortant de la douche, l'eau avait lavé ses pensées ou du moins il faisait comme. S'arrêtant devant le miroir, il se regarda attentivement en évitant la flamme de ses yeux pourtant éteints. Ji Hyuk voulait éviter les fantômes du passé et se concentra sur l'aspect de son corps. Après tout, ce jour-là, il devait faire attention en quelques sortes : quitte à montrer son corps, autant le montrer sous un bel aspect. Oui, le jeune homme allait offrir son corps non pas à la science mais à l'art. Des dizaines de personnes l'observeraient pratiquement nu et le dessineraient. De quoi flatter un peu l'égo de notre cher coréen et peut-être lui faire échapper ne serait-ce qu'un jour à ses démons. Une connaissance lui avait demandé de participer à un projet artistique en tant que modèle et, amusé, JiJi n'avait su refuser et décida de jouer le jeu.
S'accordant un hochement de la tête approbateur, il trouva que même avec une nuit blanche, il avait plutôt bonne allure. Ses cheveux demandaient sûrement une petite coupe mais il ignora ce détail et trouva finalement que comme distraction, c'était totalement débile. Et oui, vous lisez bien, Ok Ji Hyuk abandonnait l'étude de son corps. Lui, monsieur je suis si fier. Faut dire que sa fierté avait prit un sacré coup depuis ces dernières années.

Sans même savoir à quel moment exact, il se retrouva totalement habillé, de noir, pas trop mal accordé d'ailleurs bien qu'il tira chaque habit au hasard. Laissant un mot sur le canapé pour Reina, le Ok poussa la tête de la dormeuse qui grogna dans son sommeil.

Ji Hyuk - « T'as l'air vraiment bête comme ça Reine... »

Avec un sourire - fait rare - il quitta sa résidence et ne souhaitant s'embarrasser d'une voiture, choisit sa moto. Sentir le vent et être en contact direct avec sa source d'adrénaline allait le réveiller et peut-être faire rajeunir ses traits vieillis par un sérieux qu'auparavant, il n'avait jamais eu.
Rouler comme un dingue a défaut de le sortir totalement de son sérieux l'avait fait arrivé plus tôt à destination. Ce lycée, il l'avait connu auparavant. Souvent, il revenait encore y embêter Ji Won ou pour chercher Reina quand elle devait y passer. Mais cela faisait une éternité qu'il n'y était pas rentré et pour tout dire, il avait l'air fin l'adulte complètement paumé dans les couloirs d'un lycée où il n'avait théoriquement pas sa place. Et comme si ça ne suffisait pas, il fallait qu'une dingue lui rentre dedans et parte comme une furie. Il lui aurait bien fait remarquer qu'elle était juste un peu malpolie mais laissa non pas sans une certaine exaspération.

Ji Hyuk - « AISH, les gens d'aujourd'hui... »

Il lança un sale regard vers où l'inconnue s'était enfuit et fronça des sourcils. Tiens... Ce n'était pas par là par hasard ? Génial, avec sa chance, cette tarée faisait partie de ceux qui le dessineraient ou je ne sais quoi. Il soupira et reprit le cours de sa marche d'un pas lent et tranquille. Quand bien même serait-il en retard qu'il ne se presserait pas ! C'est avec la même décontraction qu'il entra dans la salle. Tout de suite, son ami l'accueillit avec un grand sourire rassuré et lui désigna du menton un professeur qui avait commencé son speech. Donc Jyuk était bel et bien en retard hein ? Tant mieux ! Il n'aurait pas à supporter tout le blabla du professeur, blabla qui n'intéressait que vaguement le coréen qui ne retourna sur Terre que lorsque le bonhomme lui indiqua qu'il pouvait prendre enfin place et se déshabiller.

Ji Hyuk étouffa un ricanement quant à la situation... Mais il s'exécuta sans rechigner et sans même une once de gêne, Ok Ji Hyuk ne connaissait pas ça. Il s'avança légèrement histoire de s'approprier les lieux comme bon lui semblait - quitte à se livrer ici, autant s'y sentir à l'aise - chose qu'il regretta presque. Balayant ses yeux dans le processus qu'était le déshabillage, ceux-ci capturèrent un semblant de femme. Elle était menue et concentrée sur sa feuille. Ses cheveux étaient remontés, attachés de sorte à ce qu'ils ne la gênent pas. Sa bouche, son nez, sa peau, la taille de ses poignets, sa beauté fragile... tout lui rappelait cette fille qui lui donna un cœur. Min Hee.
Soudain plus rien n'existait. Il n'y avait qu'elle. Qu'elle qui comptait. Elle et ces deux ans de silence. D'indifférence. D'éloignement. Et maintenant, elle était là, devant lui... Aussi belle que cette nuit où il avait tout concrétisé en un baiser et tout cassé en un long silence.
Une pierre tomba dans son estomac et tout ne devint qu'un pur et simple automatisme. Presque complètement nu, le jeune homme était resté planté là, posé dans ce décor avec pour seule distraction : regarder. Et pour tout dire, Jyuk eut bien du mal à retenir ses yeux de rester en permanence sur elle. Tout d'un coup, il était propulsé deux ans auparavant, dans ce bar, à la taquiner comme il aimait tant le faire, le sourire aux lèvres et une flamme grandissante dans la poitrine.
Il l'observa maladroitement jeter des coups d'œil et reproduire ce qu'elle voyait. Hyuk aurait parié tout ce qu'il avait qu'elle devait avoir grossièrement gribouillé cet homme qu'il était, lui donnant le plus possible les airs du mal. Et elle aurait raison, je suis le mal...

Le temps passa étrangement si vite que quand il vit tout le monde ranger, il fut prit d'une certaine panique. Sans même réfléchir encore une fois, il se revêtit au plus vite et sortit d'un pas décidé. Deux possibilités s'offraient à lui ; c'était comme si il savait déjà ce qu'il ferait toutefois. En pensant, ses pas ralentirent et il se retrouva à la sortie où il s'adossa à un mur. Ji Hyuk n'y croyait pas : pourquoi d'un coup comme ça ? Pourquoi était-il incapable de faire un pas de plus et simplement partir comme il avait si bien réussit à le faire avant ? Il fallait qu'il lui parle, qu'il la voit, qu'il dise enfin quelque chose... De toute façon, elle devait déjà l'avoir oublié, le haïr. Il ne risquait de rien lui faire comme ça, non ? Cette pensée lui arracha un pincement et il ferma les yeux, se passant la main dans les cheveux quand... un bruit de pas. D'un coup, sa tête se redressa et ses yeux fixèrent la sortie. La porte émit un grincement et son corps bougea.
Plus réelle que les cauchemars qui hantaient ses yeux, elle était là. Son corps se réchauffa d'un coup quand elle le heurta et les souvenirs remplirent sa tête. Il n'avait pas le droit.
Mais même en se répétant ça, il ne la laisserait pas lui filer entre les doigts encore, son corps, à défaut de sa raison, le refusait.

Min Hee « Laisse moi passer… »

Pas cette fois Min Hee... Le regard lourd et sombre, il la regardait sans la lâcher un seul instant des yeux.

Min Hee « J’ai dis, bouge de là. »

Tu as souffert à cause de moi ? Est-ce que tu es allée seulement bien ? Pff... je m'en fiche après tout, non ? Il inspira profondément, n'entendant même pas ce qu'elle disait en fait.

Min Hee « Qu’est-ce qu’il y a Ji Hyuk hein? Tu t’intéresses finalement à moi? Après deux ans, tu te décides enfin à m’adresser la parole? »

Il silence tomba et il lui laissa quelques secondes, se laissa quelques secondes à lui-même.

Ji Hyuk - « Min Hee... » souffla-t-il « Tu n'as pas changé... plus jolie encore peut-être... »

Il parlait comme si elle n'avait rien dit, peut-être l'exaspérait-il déjà ?
Par automatisme, en soufflant cette phrase, sa main se leva et avec une lenteur intense, il l'approcha de la joue de la dessinatrice dans le but de ne serait-ce que l'effleurer. Mais il s'arrêta à quelques millimètres de son but, se figea et soupira. Sans rien attendre, il lui saisit le poignet et la tira avec lui, décidant que finalement ça vaudrait mieux que de parler sans but puisqu'elle s'entêterait sûrement à lui tenir tête. Ji Hyuk ne savait pas où mais il la tira comme une enfant sur quelques mètres, à nouveau dans le bâtiment, s'arrêta et sans se retourner reprit la parole.

Ji Hyuk - « Tu dois sûrement me haïr... Mais je te demande juste un instant... Juste ça... Tu peux me hurler dessus, me taper dessus, me maudire, ce que tu voudras mais juste un instant, Min Hee. »

Il daigna quand même lui faire face et lui envoya son regard lourd encore.

Mon crâne était sur le point de fendre en deux, d’exploser. Et le silence qui s’installa entre moi et Ji Hyuk ne fit qu’empirer mon mal de tête grandissant. Mes pensées se bousculaient, tournoyant dans tous les sens pour essayer de trouver une quelconque logique à toute cette situation, mais rien ne coïncidait, au contraire… TOUT se contredisait. C’était comme si le bien et le mal avaient soudainement décidés de faire équipe pour me rendre dingue. Tout ça à cause de cet exhibitionniste de Ji Hyuk. Quel con. Pourquoi devait-il être le mannequin lors de ma pratique hein? Il n’aurait pas pu allez à une autre représentation? Ou tout simplement ne pas accepter ce genre d’invitation? Ah non, j’y pense. Monsieur est bien trop fier de son corps, alors il doit absolument le montrer aux autres qui l’entour pour qu’ils puissent, à leur tour, le contempler.

Ji Hyuk « Min Hee... »

Un énorme frisson parcouru mon corps, traversant mon échine, mes bras, mes jambes… Celles-ci ramollirent sous l’effet de la prononciation de mon nom par sa voix.

Ji Hyuk « Tu n'as pas changé... Plus jolie encore peut-être... »

Ces mots enchanteurs vinrent me frapper de plein fouet le cœur. Était-ce une façon de se faire pardonner pour me dire de telle chose ou bien… Cherchait-il à me taquiner comme dans le bon vieux temps. Dans les deux cas, j’ignorais pourquoi il avait dit cela, mais lorsque sa main s’approcha de mon visage, je figeai. S’il me frôle, je lui éclate la tête contre le bâtiment et piétine son cerveau pour ensuite lui arracher le cœur et le lancer au bout de mes bras! Oui, cette idée machiavélique me traversa l’esprit, mais aussitôt que la chaleur de sa main s’arrêta près de ma joue, la seule envie fut de coller ma pommette dans le creux de sa paume.

C’est alors que Ji Hyuk s’empara de mon poignet et m’attira vers l’intérieur du bâtiment. Je me débattue quelque peu, essayant de retirer mon poignet de son emprise, mais j’étais tellement déboussolée par tous ses évènements que même s’il ne tenait pas fortement mon avant-bras, je n’avais pas la force de m’extirper de sa poigne. Une fois à l’intérieur, ralentit son pas pour finalement arrêter de marcher. Puis, c’est toujours en me faisant dos qu’il m’adressa la parole une deuxième fois.

Ji Hyuk « Tu dois sûrement me haïr... Mais je te demande juste un instant... Juste ça... Tu peux me hurler dessus, me taper dessus, me maudire, ce que tu voudras, mais juste un instant, Min Hee. »

Mon cœur était dans tous ses états sous cette demande. Malgré cela, lorsqu’il se retourna vers moi pour me faire face, je ne pu contrôler la colère qui envahissait mes pensées. Je finirai peut-être par être gentille avec lui, mais pour le moment, le méchant devait sortir. Je retirai donc brusquement mon poignet de sa main, le fixant avec des yeux de chacal.

Min Hee « T’inquiète pas pour le fait de te maudire, je l’exerce déjà. »

Je serrai les dents, avalant difficilement ma salive, puis attendit que des personnes passent leur chemin, essuyant une larme qui s’était logée sur ma joue avec le revers de ma main. Ensuite, je reniflai péniblement avant de devenir une vraie furie. Relevant mon visage vers Ji Hyuk, je le transperçai des mes yeux de sauvagesse avant de m’embarquer dans un discours infini.

Min Hee « Et pourquoi devrais-je t’accorder du temps Ji Hyuk? L’as-tu fait pour moi? »

Je lui laissai une fraction de seconde pour réfléchir, puis je repris aussitôt la parole, ne lui laissant pas le temps de répondre, car de toute façon, tous deux connaissions la réponse.

Min Hee « Non Ji Hyuk, tu m’as ignoré… »

Les larmes me montèrent aux yeux une nouvelle fois. Je m’approchai de Ji Hyuk pour le pousser. Il m’a dit que je peux lui hurler dessus et le taper? Pourquoi ne pas en profiter alors qu’il l’a offert de son plein gré? Je le bousculai plus fortement, échappant des gouttelettes d’eau au passage.

Min Hee « Tu as joué avec moi pour finalement me rejeté, s’en penser une seule seconde qu’en m’ignorant, moi, je souffrais… »

Je fermai mes doigts pour former des poings, frappant son torse avec conviction et rage.

Min Hee « Je te déteste Ji Hyuk… Je te… Déteste… »

Au fur et à mesure que je parlais, mes coups s’affaissaient mollement, s’écrasant tout de même sur le corps du jeune homme. Je finis par éclater en sanglot, accotant mon front contre son cœur tout en agrippant de mes mains son chandail. Voilà que ma crisette arrivait à ces fins et que je passais à l’étape de la gentillesse, ou plutôt, au niveau de consolation. Je suis tellement stupide de me blottir dans ses bras ainsi, car après tout, si je pleur en ce moment, c’est bien à cause de lui non?

Min Hee « Pourquoi Ji Hyuk? Pourquoi? »

Tu vas devoir assumer ce que tu fais là, Ji Hyuk...
Il grinça des dents intérieurement ; ça il le savait que trop bien. Il passait sa vie à payer les pots qu'il cassait lui-même. Par définition, sa vie ne devait être que regrets et, pour seule consolation, il devait faire la fête et être une personne froide et indifférente. Il a manqué à ce devoir une seule fois dans sa vie depuis qu'il s'était fixé cette règle. Une seule fois. Et il fallait que ça déconne à ce point ! Avait-il tant bu ce soir-là qu'il avait oublié sa place et son rôle ? Ou avait-il été débile de croire qu'il pouvait vivre toute sa vie ainsi ? Nombreux dans sa famille avaient réussit, pourquoi pas lui ? Il avait fallu qu'il fasse une erreur et que ce soit elle qui en souffre. Jyuk aurait dû tout simplement la fourrer dans un taxi ce soir-là, mais il était déjà trop tard... Cela serait arrivé, car il connaissait déjà Min Hee. Ce bout de femme qui lui tenait tout le temps tête, qui arrachait un vif intérêt chez lui, qui l'amusait, qui lui faisait oublier cinq minutes qui il était et ce qu'il devait faire. Mais par pur égoïsme, il avait voulu goûter à ses lèvres, geste insignifiant normalement pour lui... seulement, il savait la signification que ça prendrait avec elle et pour elle. Pourtant, ça ne l'empêcha pas de fuir sans rien dire. Peut-être aurait-il dû lui expliquer. Peut-être... Aurait-il fallu la faire tomber dans les bras d'un autre ? Ou s'assurer qu'elle ne ressentait rien face à ce geste et ces moments. Pas un seul instant il n'y réfléchit sérieusement.

Et là, idiot qu'il était, le coréen pensait pouvoir rattraper le temps, comme si de rien était, agir comme si ils pouvaient enfin partir d'un nouveau pas. La chose était qu'il ignorait tout de sa souffrance et imaginait pouvoir la faire vider son sac et recommencer comme avant. Profiter juste de sa présence sans qu'elle ne s'attache. Sans dérapage. Il détruisait les deux ans d'efforts, il pensait certainement que c'était suffisant pour elle. Ji Hyuk voyait pourtant son regard. On est revenu au point de départ on dirait Min Hee... C'est mieux comme ça... Il essayait de s'en persuader mais en vain, il n'y croyait pas vraiment lui-même et tout ce qu'il faisait jusque-là lui prouvait bien la chose.

Min Hee « T’inquiète pas pour le fait de te maudire, je l’exerce déjà. »

Malgré lui, il sourit avant de se perdre à nouveau en la regardant se décharger. Non pas avec une certaine culpabilité et pénibilité, il regarda cette larme glisser sur sa peau et inspira fortement. Tu es bête de pleurer pour moi, tu le sais non ? Ou je me trompe sur la raison ? Pourquoi cette pierre dans son estomac ne cessait jamais de tomber plus bas ? Son sang semblait vider peu à peu son visage.

Min Hee « Et pourquoi devrais-je t’accorder du temps Ji Hyuk? L’as-tu fait pour moi? »

Ouch ! Il l'avait cherché après tout. Qu'y avait-il à répondre à ça ? Qu'il était un salaud ? Qu'il était un crétin ? Que c'était vraiment une façon horrible de se conduire ? Oui, oui, oui et oui ! Et il le savait bien mais qu'importe, c'était fait maintenant. Pire les retrouvailles étaient faites et si tous deux étaient capables de tourner la page sans mettre ne serait-ce qu'un peu les choses au point, et bien dans ce cas, le coréen partirait et la laisserait. Mais il ne s'en sentait pas capable, encore moins en la voyant comme ça. Cela l'énervait : avec Min Hee, il pensait pouvoir tout contrôler et finalement tout lui échappait toujours !

Min Hee « Non Ji Hyuk, tu m’as ignoré… »
Ji Hyuk - « Min Hee... »

Sa voix lourde ne trouva pourtant rien à poursuivre après ça. Alors Ji Hyuk la laissa continuer, se vider de toute son amertume : elle avait sûrement besoin de passer par là. Lui devait assumer son « Ô si bon » choix ! De la même façon, il se laissa pousser, ne fit même pas résistance, car il aurait pu faire un mur de son corps, mais non, il la laissa le pousser, se défouler : elle en avait le droit.

Min Hee « Tu as joué avec moi pour finalement me rejeté, s’en penser une seule seconde qu’en m’ignorant, moi, je souffrais… »
Ji Hyuk - « Min Hee... »

Encaissant. Encore un peu. Chaque coup. Ce n'est pas ça qui lui ferait le plus mal après tout ça. Qu'aurait-il fallu faire alors Min Hee, hein ?

Min Hee « Je te déteste Ji Hyuk… Je te… Déteste… »

Il connaissait ces paroles, ces mots. La colère sembla s'atténuer, se dissoudre alors qu'elle s'écrasa contre lui en pleurs. Le coréen, regarda vers le haut et la prit dans ses bras, la tenant contre lui et serrant un peu.

Min Hee « Pourquoi Ji Hyuk? Pourquoi? »

Hyuk laissa encore flotter un silence pour qu'elle se calme. « Pourquoi ? » ... Elle le haïrait sûrement encore plus en sachant qu'il ne pouvait rien lui dire. Ou plutôt qu'il ne voulait rien lui dire... Qu'elle le croit ou non, il s'en fichait, qu'elle le haïsse un peu plus ou pas, aussi, du moment que Min Hee restait loin de sa vie et n'était rien de trop important pour lui... Si ce n'était pas comme ça, il aurait fini par lui faire du mal de toutes les façons.

Ji Hyuk - « Tu ne me croiras sûrement pas, mais c'était mieux comme ça pour toi et pour moi, Min Hee. Avant que les choses ne soient devenues trop importantes et que je te blesse. »

Ji Hyuk avait sciemment parlé comme si ce n'était pas le cas présentement, même s'il ignore pourquoi.

Ji Hyuk - « Je te l'ai dit Min Hee, tu te souviens ? Je ne suis pas un type bien. Ce qui s'est passé... »

Il prit une pause et une longue inspiration. Jyuk n'aimait pas du tout ce qu'il allait dire à la suite. Sûrement cela déclencherait une autre colère de la part de la jeune femme ou au contraire, serait-elle d'accord avec lui... et dans ce cas, il aurait mal oui, mais il serait rassuré pour son cas.

Ji Hyuk - « ...n'aurait pas dû arriver entre nous. »

C'était dit. A cet instant, il resserra sa prise autour d'elle et il s'en voulut énormément d'aimer la sentir contre lui. Cela faisait seulement quelques minutes qu'il l'avait revu et déjà ne contrôlait-il plus ses émotions. Mais il ne voulait pas qu'elle s'échappe et ce fut la seule bonne raison qu'il trouva pour rester dans cette position.
Sincèrement, qu'attendait-il réellement de cette rencontre ?
Machinalement, le jeune homme commença à caresser la tête de la coréenne et ce avec douceur même. Que Min Hee mette ça sur le dos de son côté collectionneur ! Mais ce n'était pas le cas bien évidemment...

Ji Hyuk - « Tu t'en fiches certainement mais : je suis désolé quand même, je ne voulais pas te faire du mal. Je pense qu'il fallait que ça soit dit. Je ne te demande pas d'accepter mes excuses, encore moins d'accepter mes explications. »

Pourtant tu sais que je suis un sale gars. Ton « pourquoi » était-il vraiment utile ? Invente-toi une raison, déteste-moi, fais ton deuil mais s'il-te-plait, laisse-moi profiter de cet instant. Il baissa la tête vers elle, mais la re-balança tout de suite vers l'arrière, se mettant une gifle mentale. Pourquoi était-il toujours comme ça, aussi indécis, quand il était avec elle ?

Lorsque ses bras se refermèrent autour de moi, mon cœur battit la chamade. Malgré cela, je continuai de déverser une rivière de tristesse, car tous les petits gestes qu’il faisait depuis les 10 dernières minutes commettaient quelque chose à l’intérieur de moi… Et ce quelque chose était toujours différent, mais indescriptible. Parfois, une haine profonde faisait surface alors que d’autre fois, une flamme recommençait à brûler d’envie et de désir, comme cette soirée apparemment inoubliable…

Ji Hyuk « Tu ne me croiras sûrement pas, mais c'était mieux comme ça pour toi et pour moi, Min Hee. Avant que les choses ne soient devenues trop importantes et que je te blesse. »

Mes pleures prirent un peu plus d’ampleur, hoquetant sous l’effet de cette pression insupportable. Que voulait-il insinuer par « Mieux comme ça pour toi et moi. Avant que les choses ne soient devenues trop importantes. »? Selon lui, tout ce qui c’était passé ente nous cette soirée là n’avait rien d’important? Et qu’est-ce qui aurait pu prendre de l’importance dans notre relation alors qu’il ne faisait que jouer avec mon cœur maintenant peiné par sa faute?

Ji Hyuk « Je te l'ai dit Min Hee, tu te souviens ? Je ne suis pas un type bien. Ce qui s'est passé... »

Et si c’est les hommes vilain que j’aime… Bien entendu, il était hors que je lui réponde ce que je pensais du tac au tac, car de toute façon, il entreprenait déjà de commencer une autre phrase, bien qu’il la laissait pour le moment en suspend. S’il m’annonçait que tout ça n’aurait jamais dû se passer, je pense que je vais l’assassiner. Selon moi, tout ce qui arrive dans une vie à un sens. Alors si ce baiser à eu lieu, ce n’est pas pour rien. Oui je sais que cet homme est un playeur de première, mais après avoir découvert de nombreuses facettes ce soir là, je me dis que tout au fond de lui sa cache un tout autre homme… D’ailleurs, je pense que c’est de cet homme là pour lequel j’ai eu un penchant, bien que je dois avouer que toutes les taquineries que m’a fait endurer Ji Hyuk ne m’ont jamais déplut aussi…

Ji Hyuk « ...n'aurait pas dû arriver entre nous. »

Mon cœur mourra une deuxième fois… Je pinçai mes lèvres fortement, retenant une envie de crier ma déception, mais Ji Hyuk me serra fort contre lui. Aussitôt, j’exécutai à mon tour cette pression, passant mes bras autour de son corps pour continuer à pleurer mon malheur sur son torse qui, pour la seconde fois, absorbait mes larmes. C’est alors qu’une de ses mains vint me caresser la chevelure, apaisant de façon minime mes pleurs incessants. Pourquoi est-ce que c’est si difficile toute cette histoire? Pourquoi je n’arrive pas à passer au travers? Après deux ans, je serais supposée passer à d’autres choses non? Si oui, qu’est-ce que je fais là, à pleurer dans ses bras? Pour chercher du réconfort de sa part étant donné que c’est ce que je désire depuis une éternité? Parce que ses caresses, sa chaleur corporelle, sa voix ainsi que sa façon d’agir avec moi me fait sentir unique? Il n’y a pas de doute, j’ai toujours le béguin pour lui. Enfin… Rendu à ce stade, j’ignore si je peux qualifier cela de « béguin »… Mais je suis certaine d’une chose. C’est que pour m’avoir fait autant de mal et après m’avoir tout révélé cela ce soir, lui, il n’est aucunement intéressé à moi, alors veut mieux ne pas trop espérer, car décidemment, ce n’est que dans les rêves de fées qu’il y a toujours une fin heureuse…

Ji Hyuk « Tu t'en fiches certainement mais : je suis désolé quand même, je ne voulais pas te faire du mal. Je pense qu'il fallait que ça soit dit. Je ne te demande pas d'accepter mes excuses, encore moins d'accepter mes explications. »

J’essayai de contrôler mes pleurs, reniflant et toussotant par le manque d’air que j’accumulais à force de pleurer. Je finis par prendre une grande inspiration et me reculer. J’avais en tête de m’expliquer, mais lorsque je croisai son regard de nouveau, la seule envie qui me frappa sous le moment fut de partir en courant. Fuir toute les explications que je pourrais lui donner à mon tour étant donné qu’en ce moment, je pleurais pour lui… Enfin, à cause de lui. Savait-il au moins que j’étais tombé sous son charme? Était-il au courant que si mon cœur s’agitait ainsi et que mes pleurs se faisaient nombreux, c’était parce que j’aurais voulu être auprès de lui? Sûrement pas… Je baissai la tête à cette pensée et en même temps, je pouvais regarder ailleurs que ses yeux si captivants.

Maintenant, il fallait prendre une décision. Premièrement, il faut que j’assume le fait que dans les tous les cas, je soufrerais pour une raison ou une autre. Deuxièmement, je ne sais pas si je veux continuer à lui parler pour que nous ayons au moins une amitié stable par après ou bien lui avouer l’attirance que j’ai pour lui… Troisièmement, si je ne me décide pas dans les 30 prochaines secondes, je risque de dire ou faire n’importe quoi sous l’impulsion du moment, alors vaudrait mieux trouver une solution le plus rapidement possible.

Min Hee « T’as raison… »

Je relevai mon visage en sa direction, ayant finalement prit une décision. Je savais que tout ce qui surviendrait ne serait pas facile, mais qu’en fin de compte, ce serait certainement le meilleur moyen de ne pas répandre cette conversation jusqu’à tard ce soir pour toujours se répéter et ainsi de suite.

Min Hee « Je me fiche totalement de tes excuses… Et tu sais pourquoi? »

Voilà quel était mon plan… Jouer l’insensible. Tout d’abord, je devais vivre ce que je disais et non penser tout le contraire de ce qui sortait de ma bouche. En quelque sorte, je lui mentais en jouant la comédie. Ensuite, il était important, voir même fondamentale, que je reste forte dans ce moment de faiblesse. Puis pour terminer, il ne fallait pas que je le quitte des yeux, renforçant ainsi mes dires.

Min Hee « Car des mecs dans ton genre ne me mérite pas… »

J’ignorais si mes paroles l’affectaient, mais à l’intérieur de moi, un sentiment de fierté grandissait. Je reculai d’un pas, ne détachant toujours pas mon regard du sien. Je me trouve un peu stupide de lui faire subir ma colère alors que tout ce que je voudrais, c’est que mon amour pour lui soit réciproque de son côté, mais pour l’instant, tout cela semble négatif… Alors pourquoi ne pas lui faire croire que, malgré ma crisette, je m’en sortirai tout aussi facilement que lui étant donné que je n’ai plus de véritable sentiment à son égard… Bien entendu, je ressens toujours quelque chose pour lui, mais tant que je ne le lui dis pas, logiquement, il ne le saura pas. Et ainsi, j’aurai un peu plus de facilité à l’oublier, non? Enfin… C’est ce que j’essais de me dire pour me convaincre.

Sur ce, je lui fis dos, marchant vers la porte pour quittai le bâtiment, mais avant d’ouvrir la porte complètement, je me retournai une dernière fois vers lui pour lui adresser la parole.

Min Hee « Alors pourquoi m’en faire autant pour une personne qui n’a aucun sentiment à mon égard? »

Je le regardai une fraction de seconde encore avant de sortir de l’immeuble, sentant la boule d’émotion se former au niveau de ma gorge. Je marchai jusqu’à mon vélo pour le retrouver en piteux état. Les deux roues étaient dégonflées. Mais quel morveux aurait bien pu faire ça? Surtout aujourd’hui? Si je le trouve, je lui fais la peau à cet enfoiré, car à cause de lui, je dois me taper tout ce chemin à pied et avec ma mini-jupe en jeans ainsi que mes collants à broderie fine de couleur noir, je risque de choper la crève. Et c’est pas tout, je n’ai pas pensée qu’en cette fin de journée, il ferait un froid de mort à l’extérieur… Quelle merde. J’assénai un coup de pied à mon vélo, le faisant tomber à la renverse, mais bien évidemment, étant donné que je suis munit d’une chance incroyable, la pédale ramassa mes collants au passage, me grafignant la jambe tout en m’entraînant dans la chute du vélo. La honte… Sérieusement, il ne pouvait pas arriver pire! À ce moment, mon sac tomba de mon épaule et s’ouvrit, faisant virevolter mes dessins ici et là. Alors tout ce que je trouvai à faire comme dernier recours fut de me remettre à pleurer.

« Saying that this moment is the last to you whom I loved so much
Even if you try to turn it back, even if you hold onto me crying
I was the one who said no and bid our farewell »

Il se sentait vraiment misérable. Dans sa famille, des types en avaient sûrement tué d'autres, un cousin se faisait spécialiste dans le vol et l'escroquerie d'entreprises, une sœur avait tué deux de ses riches époux (certes, malhonnêtes), son père avait consommé de la drogue à une période et lui-même avait été loin également sur l'échelle de la délinquance et du crime... Mais jamais n'avait-il autant mérité que là de finir en enfer. Car après tout, sa vie, Ji Hyuk avait décidé qu'il en ferait de la mafia, mais pour aider ceux qui souffrent des magouilles des autres et hauts placés... Ce n'est pas un ange, il aura fait mal plusieurs fois à des gens, dont des filles et sûrement pour les mêmes raisons que Min Hee. Mais... jamais il ne s'était réellement sentit coupable. Peut-être parce qu'il lui mentait ? Parce qu'il y aurait pu avoir quelque chose il y a deux ans de ça ? Et bien oui, et parce que c'était Min Hee, les choses n'étaient pas plus simples non plus. Il y a pourtant une règle quand on a une vie compliquée : ne jamais trop s'attacher. Il fallait croire que notre monsieur Ok, héritier du nom et dernier de sa branche, était trop rebelle pour respecter cette règle également !


« Don´t cry in pain counting the time that´s passed »

Une bouffée d'air gonfla ses poumons quand le coréen sentit la jeune femme s'échapper de ses bras. Il savait très bien ce que ça signifiait, et quand bien même avait-il tout fait pour que ça en arrive là, Ji Hyuk appréhendait. Il appréhendait ses mots, ses pas s'éloignant, son regard, la moindre de ses pensées qu'il ne connaissait pas hélas. Mieux valait-il que ça reste comme ça remarque, non ?

Min Hee « T’as raison… »

Légèrement déstabilisé par cette phrase soudaine, il fronça quelque peu ses sourcils, la fixant toujours. Son cœur émit un bruit sourd et il se plaignit intérieurement, de peur de ne pouvoir clairement entendre la suite qu'il redoutait pourtant.

Min Hee « Je me fiche totalement de tes excuses… Et tu sais pourquoi? »

Ses yeux se fermèrent lentement, dans un calme qu'il s'obligeait à avoir. Jyuk, à l'instant même où il l'avait vu, savait qu'il devrait tout accepter de son venin, de sa colère, tout dans ce genre tant que ce ne fut pas de l'espoir. Ne plus nourrir de l'espoir.
Il avait fait l'erreur une fois, la reproduire serait encore pire même s'il en mourrait d'envie, mourrait d'envie de lui dire pourquoi, de lui dire qu'il aurait aimé que ça marche, que ça soit possible, mourrait d'envie de la retenir prisonnière ici, près de lui. Seulement non. Il y a des trucs très débiles dans la vie qui font que certaines choses ne doivent visiblement pas se passer. Il pensait comme ça du moins...
En rouvrant les yeux, le diable qu'il était en ce moment croisa le regard de la joli coréenne. Un regard brûlant. Un regard qu'il connait trop bien. Il retint un soupire.

Min Hee « Car des mecs dans ton genre ne me mérite pas… »


« Don´t love someone like me again
Don´t make someone to miss again »

C'est la raison qui avait motivé toute cette mascarade. Le fait qu'il ne la méritait pas. Il se l'était dit avant même de sceller leurs lèvres. Et surtout après. Mais l'entendre de la bouche de Min Hee... Cela lui faisait non seulement réaliser à quel point ça devait être vrai, mais aussi son cœur se serra. Il la vit se retourner à ce moment et cette phrase n'en fut que plus terrible : c'est sur ça que tout se terminait ? Après tout, c'est à cause de ça que ça avait commencé, donc pourquoi pas ! L'ironie de la chose étira un sourire faux sur ses lèvres et il baissa la tête un peu, la secouant. Il écouta chacun de ses pas qui l'éloignaient de lui progressivement, jusqu'à ce qu'elle s'arrête.

Min Hee « Alors pourquoi m’en faire autant pour une personne qui n’a aucun sentiment à mon égard? »

Autant enfoncer le clou !
Il releva violemment la tête à ces mots et durant cinq secondes, le Ok cru devenir fou. « Une personne qui n'a aucun sentiment à mon égard » ? C'était ça alors sa pensée ? Il aurait préféré ne rien savoir. Même si c'était juste évident qu'elle pensait ça, voyons, un garçon qui lui a brisé le cœur, qui se conduit comme un débile, un player de surcroît et qui en plus ne semble pas regretter sa conduite, bien-sûr qu'elle pensera ça ! Mais... il ne savait pas trop, il aurait voulu qu'elle sache que c'était pour elle qu'il faisait ça. Pour que les choses soient plus simples. Il aurait aimé, qu'à défaut de croire que c'était peut-être une preuve d'amour - en même temps, leur histoire n'avait même pas eu le temps d'arriver à être désigné ainsi donc - qu'elle y voit au moins une sorte de volonté de la protéger, un témoignage d'affection fraternel même au pire. Toutefois, il était peut-être préférable qu'il ne soit rien pour elle... Peut-être que le moindre sentiment pourrait faire mal de toutes les façons.

La porte se referma et là, il se dit que tout était réellement fini. Cela le rendit fou de rage, il y avait déjà le fait de ne pouvoir rien faire, ne pouvoir rien lui dire, que ce qu'il pensait et sentait ne serait jamais su et comprit et maintenant... cette fin pitoyable. Dans un geste de colère, il serra ses poings et frappa du gauche dans le mur à sa droite, finissant par s'appuyer dessus.

Ji Hyuk - « T'es qu'un crétin ! T'as ce que tu voulais non ? »

Il réalisa que, suite à ça, il allait devoir continuer à faire comme avant. Encore faire comme si de rien était, comme si rien n'aurait pu se passer de toutes les façons. En ces deux dernières années, Ji Hyuk pensait vraiment pouvoir continuer ainsi toute sa vie à nouveau. Le fait de la revoir... il allait se dire qu'elle était dans la même ville que lui, qu'ils se verraient plusieurs fois mais que rien ne se passera. Peu importe quoi, elle hanterait sûrement ses jours, comme durant ses années sans même qu'il ne le sache : Min Hee avait marqué sa vie. Et allait-elle en sortir, juste comme ça ?


« One who looks at you and needs only you
Meet someone who loves you so much they can´t stand a day without you
Please, I hope that you´ll be happy
Let´s never meet again »

Il dû rester quelques minutes comme ça et frappant une nouvelle fois le mur du même poing, il s'en dégagea finalement et tituba vers la sortie en essayant de regagner une certaine contenance.
Il poussa la porte, le pas lent mais c'est comme s'il attendait encore quelque chose. C'est là qu'il la vit, au sol, ses dessins s'éparpillant. Normalement, à ce moment là, un type arrive, le prince charmant, ramassant ses feuilles et aidant la belle au passage devant les yeux de sale type. Mais cette fille, bien qu'elle semblait tout droit sortie d'un de ces dramas, repoussait la chance violemment. Il inspira et sans dire un mot, il avança et ramassa ses feuilles. Tu devras te contenter de moi, le sale type énervant Min Hee. Il regarda au passage ses dessins... elle avait vraiment un style bien à elle et s'ils n'étaient pas un peu dans une drôle de situation, il aurait prit plus de temps à les observer. La prenant par le poignet pour la relever, avec autant douceur que possible, il tira également sur la lanière de son sac et rangea dedans ses dessins.

Ji Hyuk - « Tu sais quoi ? Disons que j'ai une dette envers toi. Tu ne vas pas pouvoir rentrer dans cet état. Alors, je te raccompagne et sincèrement, je me fiche que tu le veuilles ou non. »

Il releva un instant les yeux vers elle quand il en eut fini de ranger les dessins et garda le sac pour le porter lui-même. Elle avait probablement fait assez de dégâts toute seule, donc autant éviter d'autres mésaventures. Cette scène lui rappelait vaguement quelque chose et on ne pouvait pas blâmer Ji Hyuk de vouloir l'aider encore après l'échange qu'ils avaient eu. Là encore, le coréen ne lui demandait pas de lui adresser la parole, ni de le prendre en sympathie pour ça. Il ne pouvait juste pas la laisser rentrer comme ça en pleurs, les jambes un peu écorchées et le moral en berne.

Ji Hyuk - « Toujours aussi maladroite... » souffla-t-il pour lui-même. « Allez viens, ça n'engage à rien après tout. Tu peux marcher ? »

On a dû être pire ennemis dans une autre vie, c'est pas possible ! Il allait devoir refaire des efforts pour ne pas sembler trop impliqué puisqu'il « ne ressentait rien » mais c'était déjà un peu peine perdue, du moment qu'elle, y croyait, ça irait.


What If... Things can be another way for the two of us ?
We may never know... Though I have time to make it change


[ En marge et entre guillemets : Traduction de Let's Not par Super Junior KRY ]
Ca allait juste trop bien avec le RP donc XD

La terre m’en veut, non en fait, l’univers entier est contre moi et ça, depuis mon adolescence. Je n’ai jamais eu de chance pour m’aider à surmonter mes nombreux problèmes et lorsqu’un obstacle survient dans ma vie, la seule façon de m’en sortir est par ma propre débrouillardise. C’est comme si, par ma maladresse, les gens ont peur de m’approcher, de crainte que cette « maladie » soit contagieuse et que, par malheur, ils doivent ensuite subir tout ce que je vis, jour pour jour. Les imprévus font parties de la poisse qui me colle constamment les baskets… Et malgré mon côté gaffeur, l’unique personne sur cette planète qui m’est venue en aide et qui a inconsciemment éclairée mes journées de bonheur par ses innombrables taquineries, c’est Ji Hyuk. C’est pourquoi, prêt de lui, je me sens différente… Il prend soin de moi, me fait sourire avec ses attentions particulières… Et même si sa priorité chez moi est de m’enquiquiner… Je l’aime. Oui je l’avoue, je suis amoureuse de lui. Enfin… J’assume le fait que j’aime ce grand imbécile, mais étant donné que de son côté, il n’est nullement intéressé par moi, il faut que je me fasse à l’idée que cet amour n’est qu’un simple espoir. Bien entendue, je lui en veux d’avoir joué avec moi et d’avoir éveillé en moi un amour incomparable. Mais qu’est-ce que j’y peux?

En l’embrassant, je savais très bien que Ji Hyuk était un playeur de grande renommé, je savais tout ça… Alors en quelque sorte, c’est un peu de ma faute si je souffre en ce moment, car j’aurais pu facilement le repousser, mais il était déjà trop tard, mon cœur était déjà entre ses mains. C’est pourquoi, plus tôt, je disais que mon dessin était autant représentatif. Seulement, cette illustration ne m’aide toujours pas à prendre une bonne décision. J’ai constamment l’impression de me contredire. La preuve, je viens d’agir comme un monstre, totalement le contraire de ce que je voulais faire en réalité. Mais j’ai décidé de jouer la comédie et de faire de toute cette scène un au revoir, sans plus.

Découragé par ma façon inconcevable de pensée, je dépris mes collants de la pédale, chose qui m’arracha quelques hoquets plaintifs. Puis, avant d’essayer de me lever, je ramassai trois dessins qui étaient à porter de main. Bien entendu, il fallut que l’un d’entre eux soit celui que je venais tout juste de mettre en œuvre. L’envie de le déchiré en milles morceaux me traversa l’esprit, mais une silhouette se positionna devant moi, m’empoignant délicatement le poignet. Je me laissai soulever, refaisant face au jeune homme que je venais de laisser en plan. Ce dernier enleva le poids de mon sac de mon épaule pour y ranger les nombreuses feuilles qu’il avait recueillit sur le sol. Je reniflai pour la millième fois, essuyant avec les paumes de mes mains l’eau qui continuait de perler sur ma peau.

Ji Hyuk « Tu sais quoi ? Disons que j'ai une dette envers toi. Tu ne vas pas pouvoir rentrer dans cet état. Alors, je te raccompagne et sincèrement, je me fiche que tu le veuilles ou non. »

Mon cœur accéléra sa fréquence cardiaque en voyant la détermination qu’il mettait dans ses convictions même après que je lui ais parler d’une façon aussi cruelle. Il passa mon sac autour de sa tête pour l’installer, à son tour, sur son épaule. La volonté de ses actes m’avait tellement surprise que j’avais complètement oublié de pleurer. Je veux dire que… L’envie n’y était plus. De toute façon, je suis trop épuisé pour penser, dire quelque chose ou tout simplement agir. Je commence même à avoir mal à la tête à force de pleurer. Je finis d’essuyer toute trace de tristesse avant de grimacer quelque peu. Je venais de mettre tout mon poids sur ma jambe et une douleur m’arracha une un soupire emplie de souffrance.

Ji Hyuk « Allez viens, ça n'engage à rien après tout. Tu peux marcher ? »

Je regardai ma jambe, découvrant une petite égratignure à cause de la pédale de mon vélo. Je vins l’époussetai de ma main, simplement pour enlever la boue qui s’était accumulé sur moi, et au simple contact, j’inspirai en serrant les dents. Je me relevai, faisant comme si de rien était, puis regardai Ji Hyuk, mal à l’aise.

Min Hee « Je… Je vais bien… »

Je regardai Ji Hyuk, mal à l’aise, avant de détourner mon regard et de chercher un moyen de sortir de cette situation des plus embarrassante. Je décidai donc, pour ne pas aggraver cette scène, de ranger le portrait que j’avais fait de Ji Hyuk à l’intérieur de mon sac. Puis, sans chercher à m’expliquer – n’en voyant pas l’utilité-, je déposai mes mains autour du cou de Ji Hyuk, attrapant la ganse de mon sac, car je savais très bien que si je demandais à ce qu’il me le rendre, je n’aurai pas mes effets personnelles d’ici une éternité. Je me mis donc sur la pointe des pieds tout en soulevant la lanière, essayant de la faire passer par-dessus sa tête. Pourquoi est-ce qu’il est si grand?

Je fronçai les sourcils sous la concentration de mon plan avant de me rendre stupidement compte que j’étais beaucoup trop prêt de lui. Nos visages s’étaient soudainement rapprochés à cause de mon essaie peine perdu à cause de sa grandeur. Je plongeai mes yeux à l’intérieur des siens, me perdant dans un néant infini. Soudainement, plus aucun bruit ne parvint à mon cerveau, car à cet instant même, il n’y avait que moi et lui qui existait. Vous savez, ce genre de moment envoutant où le temps cesse d’avancer…? Eh bien c’est exactement ce que je suis entrain de vivre. Son charme à la fois naturel et si puissant m’enchante tellement que je sentis ma tête se pencher vers l’avant. J’arrêtai tout mouvement, me rendant compte de ce que je m’apprêtais à faire, puis clignai des paupières, terriblement gênée. Je baissai la tête, remis mes pieds sur terre et passai ma main dans mes cheveux pour les placer derrière mon oreille, action qui ne servit à rien étant donné qu’ils retombèrent instantanément au côté de mon visage. Incapable de le regarder en face, je pris mon sac dans mes mains et défit la ganse d’un côté pour enfin l’avoir dans mes bras. Je sais que je suis entêté, mais j’y peux rien…

Min Hee « Tu n’as aucune dette envers moi Ji Hyuk… Et si tu veux vraiment me faire plaisir, laisse moi partir… »

Sur ces mots, je rattachai ma ganse, l’installer sur mon épaule et fis un pas, prête à quitter les lieux, mais ma jambe, ayant subit le choc du poids de mon corps ainsi qu’une égratignure, me faisait atrocement mal. Je regardai Ji Hyuk, toujours aussi timide.

Min Hee « Part en premier je… Je vais patienter ici quelques instants… »

Stupide comme exigence, mais je m’en fou. Je croisai donc mes bras sur ma poitrine, essayant de me réchauffer les bras à la fois. Je ne voulais pas marcher en ayant Ji Hyuk sur les talons, et je voulais encore moins qu’il me propose d’embarquer sur son dos. Par contre, s’il aurait un moyen de transport quelconque, je ne dirais pas non…

Maladroite. Colérique. Borné. Impulsive. Impossible. Tête de linotte. Masochiste. Garçon manqué. Quoique... ce dernier point semblait avoir changé de toute évidence. En apparence physique. Bref tout autant de petits défauts et faits, petits surtout comparés à celui du jeune homme, que Ji Hyuk s'amusait à énumérer au sujet de Min Hee. Des défauts qui vous font rouler des yeux, qui peuvent être agaçant. Irritant après que la personne qui les possède vous a donné la douche froide de l'an. Et pourtant, elle semblait presque toujours briller. Pour lui, elle était unique. Elle pouvait l'insulter de tous les noms, elle aurait raison certainement. Tomber au milieu de la route serait devenu la chose la plus adorable du monde. La moindre moquerie à son encontre serait sacrilège et qu'elle ait une blessure n'était pas concevable. Alors il se damnerait chaque jour de sa vie, sachant qu'il lui en avait fait une de taille. Le Ok ne s'en remettrait pas à savoir qu'il en avait fait quelqu'un d'aussi froid et désespéré ( au niveau du cœur ) que la personne qu'il avait été avant de la connaître... Personne qu'il devait visiblement redevenir. C'était si douloureux, si dur, surtout de la voir comme ça.


« My heart is still struggling to return to that long night
The promise I made that early morning has become a lie and I can't go back »

Cette nuit-là, oui, c'est comme s'il avait menti. A qui maintenant ? Lui-même ou à elle ? Aux deux probablement... Et maintenant encore, c'était un long tissu de mensonge. Était-ce vraiment la solution ? Comment pouvait-il en être persuadé à ce point... De toutes les façons, c'était fait désormais, elle l'envoyait brûler en enfer et il devrait faire avec.

Même maintenant qu'il revenait à elle comme un chien de garde alerté par la détresse de son unique maître(sse). Jamais Ok Ji Hyuk n'a été plus fidèle que ça à quelqu'un. Sans le moindre doute. Elle semblait si forte et si fragile à la fois. Peu importe ce qu'il ferait, à chaque instant qu'il la verrait, il tomberait en permanence un peu plus sous son charme. C'était un piège, un fossé sans fond dans lequel il était tombé il y a quelques années et il n'en était jamais sorti. Jamais n'en avait-il trouvé le fond.

Min Hee « Je… Je vais bien… »

Pabo... Bien-sûr que tu ne vas pas bien...
Il l'assommait toujours de son regard. Non, ne comptez pas sur le fait qu'il puisse lever son regard d'elle trop longtemps ; elle était l'être le plus précieux de cette planète. Ce genre de personnes, on ne les laisse pas filer entre nos doigts... normalement. Et c'est ce que faisait Ji Hyuk pour peut-être la donner au plus offrant ( pour elle ), alors à défaut de la laisser s'échapper de ses bras, il ne la lâchait pas des yeux. C'est tout ce qu'il pouvait faire. Être une roue de secours était son seul droit. Et comme un Spider-Man, il disparaîtrait après avoir rendu service pour que la jolie coréenne puisse enfin vivre. De son côté, il se laisserait simplement faire un circuit sans sens. Le soir, il se laisserait tomber sur son lit, sans chercher le sommeil car il ne le trouverait pas, ce serait son image qui le hanterait pendant des mois et des mois dès qu'il fermerait les paupières.


« Now Living without your love
I can still picture your shaking shoulder
For now, my destiny is sad »

Son corps se tendit. Juste par un simple touché, contact qui deviendrait probablement rare désormais. Il sentit ses petites mains attraper la lanière de son sac et bien qu'il comprit ce qu'elle avait alors l'intention de faire, il ne bougea pas. Hyuk aurait aimé l'en empêcher mais non, il était là immobile, le regard obnubilé par son minois. Son cœur cogna un peu plus fort à l'intérieur quand il la vit se mettre sur la pointe des pieds, d'une car c'était risible si la situation le permettait mais d'autre part, parce qu'ils étaient soudain si proches. Comme ça, il pouvait l'admirer d'encore plus près. Son visage était adorable, ses yeux se focalisaient, son expression était si concentrée, ce qui la rendait d'ailleurs d'autant plus mignonne. Ses cheveux encadraient parfaitement son visage... Parfaitement. Il aurait tant aimé pouvoir attraper se visage, ses deux petites joues, ou juste rester ainsi. Puis elle croisa enfin son regard, après un petit échec cuisant qui ne réussit pas hélas à le faire sourire.
Si seulement ils pouvaient vraiment rester comme ça... Il en oublierait presque de respirer. Son cerveau ne faisait passer plus aucune information et des pincements violents à la poitrine l'avertissait de la douleur qu'il écoperait dans tous les cas de figure après cet échange. C'était une lutte de chaque micro seconde pour ne pas passer encore une fois cette fichue limite qui imposait autant de retenue entre eux, autant d'acidité et de peine. Cependant, il dérouilla presque en la voyant se pencher, il sentit même son cou légèrement se courber et il se fit violence en se rendant compte qu'il se laissait encore et encore enivrer. C'est elle qui se dégagea la première pourtant il ne réussit même pas à arrêter de la fixer encore.


« My mind wants to shout, to send one last message
You know that My hearts beating for you »

Min Hee « Tu n’as aucune dette envers moi Ji Hyuk… Et si tu veux vraiment me faire plaisir, laisse moi partir… »

Ça aussi, c'est fait ! Mais qu'est-ce qu'elle croyait, que parce qu'il était un salaud de première et qu'elle était la victime très entêtée dans tout son droit d'être dégueulasse avec lui, Ji Hyuk allait pour autant la laisser ? Bien-sûr que non mais allez lui dire, elle s'en doutait sûrement et s'en fichait. Plus elle montrait qu'elle pouvait se débrouiller, mieux c'était. Seulement ça ne servait à rien devant Jyuk. Il lisait ses émotions, pas besoin d'être extra-lucide cela dit...

Min Hee « Part en premier je… Je vais patienter ici quelques instants… »

Il roula des yeux en croisant des bras également, avant de les laisser tomber contre les flancs de son corps en signe d'exaspération.

Ji Hyuk - « D'accord ! D'accord, comme tu voudras... Ce n'est pas possible ce que tu peux être bornée... »

Drôle de phrase pour un au revoir, et c'est bien justement parce que c'en était pas un. Il lui jeta un regard en cherchant ses clefs dans sa poche. Il soupira et fit quelques pas en arrière avant de se retourner et faire de grands pas vers l'endroit où il avait garé sa monture. En la montant, Ji Hyuk manqua d'y mettre un coup avant de finalement daigner mettre son casque rapidement et démarrer au plus vite : peut-être qu'en se pressant, il ne l'aurait pas perdu de trop loin.


« My destiny is fading with memories »

Sans même réfléchir plus longtemps sur la phrase de la coréenne « Et si tu veux vraiment me faire plaisir, laisse-moi partir » ... Il ferait ça, mais pas seule alors. Il retourna en roulant sur les lieux devinant que même si elle avait décidé de partir, l'artiste ne serait pas allée bien loin. La voyant enfin, il commença à ralentir et s'arrêta un peu plus devant elle. Il leva la « vitre » de son casque et se retourna pour la regarder.

Ji Hyuk - « Monte... J'insiste... »

Il chercha un peu en se tournant à nouveau et lui refit face aussitôt en lui tendant un casque. Son regard souvent si sombre sembla s'adoucir à cette sorte d'invitation qu'il lui faisait, il n'attendait pas qu'elle, elle soit plus douce à son égard pour ça... au contraire. Mais au moins qu'elle accepte juste qu'il la raccompagne.


« Another you Another me
Would we have the same feelings if we were born again? »


Paroles en double marge : My Destiny by Tohoshinki / DBSK

Je le regardai rouler des yeux et croiser les bras sur son torse, déclenchant instantanément une autre sorte de colère à l’intérieur de moi. Je sais qu’il est exaspéré par mon caractère de fille têtue, mais ne lui ais-je pas dis de me laisser tranquille depuis le tout début? La réponse est «oui»! Alors pourquoi affiche-t-il un air si découragé? Après tout, c’est lui qui a cherché à ce que j’agisse de la sorte non? J’ai demandée à avoir la paix et il ne me l’a pas donné… Alors à quoi bon faire semblant d’être heureuse alors que sa présence ne fait qu’aggraver ma tristesse? Oui je suis heureuse de le retrouver, de revoir son visage aux traits si fins, son cors si parfait, son odeur si réconfortante… Seulement, la seule envie qui me démange depuis les 10 dernières minutes est de lui sauter au cou pour l’enlacer fortement, voir même l’embrasser… Mais bon, sachant que cet imbécile est trop stupide pour voir l’amour que j’ai pour lui et pour, justement, ne pas avoir les mêmes sentiments à mon égard, il serait totalement con que je me laisse approcher par ses douces tentatives. Je sais quand même temps, il ne fait cela que pour être gentil, mais je ne veux pas endurer plus longtemps sa générosité… Et en fait, ce n’est pas parce que je ne veux pas, mais que je ne PEUX pas. Je dois m’empêcher de revivre une séparation insupportable, alors mieux vaut couper les ponts tout de suite.

Ji Hyuk « D'accord ! D'accord, comme tu voudras... Ce n'est pas possible ce que tu peux être bornée... »

J’affrontai son regard, le regardant partir. Aussitôt que sa silhouette disparu de mon champs de vision, une boule d’émotion se forme au niveau de ma gorge et mes yeux s’humectèrent une nouvelle fois. Seulement, je retins mes larmes, reniflant la peine qui me rongeait à chaque fois que je faisais un pas pour me rendre chez moi, car oui, malgré ma douleur, je me devais d’au moins me rendre à l’arrête de bus pour y attendre mon moyen de transport. C’est pendant de longues minutes que mon cœur resta gonflé, prêt à exploser. Je serrai mes mains autour de la ganse de mon sac et pinçai mes lèvres tout en fermant les yeux pour essayer de mieux contrôler ma frustration grandissante. Plus j’avançais, plus ma tête se posait de question et jouait entre la colère et la tristesse alors que mon corps, lui, perdait toute les forces qu’il avait conservé pendant mon débat avec Ji Hyuk. C’est alors qu’un bruit de moteur, plus précisément celle d’une moto, se fit entendre très près de moi. J’ouvris les yeux et tournai mon visage en direction du deux roues.

Ce fut à ce moment précis que mon cœur palpita à une vitesse incroyable, manquant de s’autodétruire à cause de son accélération. Ji Hyuk était de retour, sur une moto. Mes yeux pratiquement secs eurent de la difficulté à garder leur état stable, mais je parvins à contenir l’eau qui désirait s’échapper sous l’impulsion du moment.

Ji Hyuk « Monte... J'insiste... »

Ji Hyuk s’empara d’un second casque de moto pour me le tendre gentiment. Je fixai interminablement le casque qu’il tenait toujours devant moi. Je ne savais pas comment réagir. Devais-je continuer à faire ma « bornée », comme il le disait si bien, ou céder sous toute l’aide qu’il m’offrait. Je décidai de pesai le pour et le contre en une fraction de seconde. Tout d’abord, attendre le bus sous un froid comme celui-ci, c’est assez chiant. De plus, avec une jambe handicapée… C’est doublement plus chiant. MAIS – parce que oui y’a un « mais » - jupe et moto ne s’agence pas vraiment ensemble. Par contre, étant donné que Ji Hyuk serait devant moi, personne ne risque de voir ma petite culotte. Alors au final, le transport à deux roux l’emporte, chose qui me rend vraiment dingue.

Je sortis de mon moment de réflexion et posai mon regard sur celui de Ji Hyuk. Je serrai mes dents, un peu fâchée de finalement céder à sa proposition, puis tandis mes mains pour prendre le casque qu’il me passait. Je l’installai sur ma tête et me sentis soudainement plus lourde, me faisant pratiquement perde pied. Je posai mes mains sur mon casque, essayant de trouver un quelconque équilibre et, une fois plus confiante, je m’approchai de la moto. La première étape, qui était d’enfiler le caque, était résolue! Maintenant, il me fallait affronter la seconde… Celle d’embarquer sur la moto sans faire un ravage ou bien… Un meurtre. J’analysai rapidement la situation avant de me dire que le meilleur moyen était de relever un peu ma jupe et passer une jambe de l’autre côté. Je jetai un coup d’œil autour de moi, m’assurant qu’aucun vieux pervers ne me mate. Puis, lorsque je m’apprêtai à lever ma jupe, je regardai Ji Hyuk, fronçant les sourcils tout en raclant ma gorge, lui faisant comprendre rapidement qu’il regarde ailleurs pendant que j’effectue ma tentative d’embarcation. Heureusement, je n’eu pas tant de difficulté à grimper sur la moto, mais j’arrachai un petit hoquet plaintif à cause de ma jambe. Une fois prête à partir, je vérifiai que j’avais bien fermai mon sac et tâtai ensuite les côtés de la moto, à la recherche de barre sur lesquelles je pourrais me tenir. Bien évidemment, il n’y avait rien et, au moment où j’allais poser mes mains sur les côtés du moyen de transport, Ji Hyuk s’engagea sur la route. La seule et unique réaction que j’eue fut de passer mes bras autour de sa taille et de me coller contre lui. Mon cœur battait fort et ça, ce n’était pas seulement dû à notre proximité, mais bien à cause du fait que, si je me détachais de lui, je m’envolais à coup sûre.

Donc durant tout le trajet, j’interprétai le rôle de madame sangsue, restant collée contre lui. D’ailleurs, je me demandais si je n’étais pas entrain de lui couper la respiration? En plus, je devais jouer aussi madame perroquet, répétant plusieurs fois l’endroit ou que j’habitais à Ji Hyuk parce que le vent empêchait le son de ma voix de se rendre aux oreilles du coréen, sans compter qu’il avait un casque qui les recouvraient. Bref. Une fois sur la rue qui menait à ma demeure, je pointai ma maison du doigt pour que Ji Hyuk la repère. C’est alors que je découvris que mon frère et sa petite amie étaient devant la porte d’entrée. Il ne fallait aucunement qu’il me voit avec Ji Hyuk. Voyant que ce dernier ralentissait pour entrer dans ma cours, la panique s’empara de moi. Il fallait que je trouve quelque chose pour éviter mon diable de frère.

Min Hee « NON… Je veux dire… Pas celle là… L’autre d’à côté… Et euh… Arrête toi devant la cours… »

Je me donnai une tape mentale, me trouvant vraiment idiote de devoir me cacher de mon frère, mais bon, dans une situation comme celle-ci, il s’agissait de vie ou de mort, alors même si la vie ne faisait que se rabattre sur moi, je voulais à tout prix rester vivante… Bon, peut-être que j’exagère, mais voir mon imbécile de frère répéter toutes sortes de conneries aux deux autres cons qui complètent ma famille, se serait vraiment la cata, car j’aurais constamment ces trois grands monstres collés aux baskets, me demandant qui était Ji Hyuk et blablabla! En gros, une histoire que je veux éviter. Donc, à mes directives, Ji Hyuk s’était arrêté devant la maison voisine et avait même éteint le moteur alors que moi, toujours plongée dans mes pensées, j’avais encore mes mains autour de sa taille. Ce fut seulement lorsqu’il tourna son visage vers moi qu’un petit déclic se fit dans ma tête. Depuis que j’avais le casque, c’était la première fois qu’il me rendait grandement service, car ainsi, la rougeur de mes joues n’étaient point visible aux yeux de Ji Hyuk.

Sur ce, je me décollai de lui tout en riant nerveusement. Lorsqu’il fut débarqué de la moto, je m’engageai dans une descente tout aussi drôle et compliqué que mon embarquement quelques minutes plus tôt. Les pieds maintenant sur terre - avec ma jambe qui me fait toujours atrocement mal, je fis face à Ji Hyuk et, sur le coup, je faillis mourir d’un infarctus. Il avait enlevé son casque, dévoilant son identité à mon frère qui, en regardant dans sa direction, nous épiait avec aucune subtilisé. Pourquoi mes parents nous on conçut avec un esprit curieux?

Tout en rageant de l’intérieur, je sursautai lorsque Ji Hyuk essaya doucement de me retirer mon casque. Mon réflexe fut de poser mes mains sur les siennes pour arrêter son élan.

Min Hee « Je… Je dois le garder… »

Là, s’il ne me prenait pas pour une folle, c’est parce qu’il était… Dérangé. Sérieusement, si j’étais à sa place et que j’aurais le choix de partir en courant, j’opterais sans hésiter pour cette option. Mais apparemment, monsieur préférait me contredire et enlevai mon casque et pendant tout le temps qu’il se débarrassait du seul moyen qui cachait mon visage, moi, je parlais dans le vide :

Min Hee « Ji Hyuk, si t’enlève mon casque je vais mourir et je veux pas mourir parce que je suis jeune et j’ai encore touts pleins de choses à faire dans ma vie, comme faire le ménage de ma chambre parce qu’aussi non mon père va être furieux, manger les sushis qu’il va justement préparer se soir pour souper, faire la vaisselle, écouter mon Drama préféré et… Et… »

J’étais démasqué et soudainement muette, ce qui devait être un sacré soulagement au niveau des oreilles de mon chauffeur d’un soir. Toute échevelée, je contemplai le visage de Ji Hyuk avec une telle admiration que j’en oubliée pratiquement mon frère. Ce dernier regardait toujours en notre direction, d’ailleurs, il était pratiquement sûr et certain qu’il m’avait reconnu.

Jae Suk « Min Hee? »

Mes yeux devinrent rond comme des boules de quilles et, avant même que Ji Hyuk n’ait le temps de regarder qui m’adressait la parole, j’attrapai ses deux avants bras pour le retourner vers moi.

Min Hee « Okay écoute… Mes frères savent qui tu es, je leur ais parlée de toi… Mais là n’est pas l’important. Il m’a vu, il t’a vue, alors si on fait rien, on est mort. Donc t’as le choix, sois-tu coopères, sois-tu rembarque sur ta toto et tu fouts le camp en moins de 10 secondes… »

Jae Suk « Hey… Mais se serait pas l’homme de ta vie dont tu me parlais l’autre soir sœurette? »

GAME OVER. Voilà, je suis morte. Je regardai mon frère s’approchai, main dans la main avec sa tendre moitié, arrivant nonchalamment, le sourire aux lèvres, sachant très bien qu’il venait de me ridiculiser. S’il déclare la guerre, je combattrai, ça il peut en être certain. Je savais que mentir n’était pas bien, mais la situation qui s’ensuivrait avait déjà eu lieu 2 ans auparavant et, si Ji Hyuk s’en rappelait, il serait capable tout comme autrefois de bien remplir son rôle de… Petit ami. Alors je le regardai méchamment et lui lançai entre mes lèvres, tout en lui attrapant la main :

Min Hee « Tu vas devoir coopérer… »

Mon frère se pointa le bout de nez devant nous et un sentiment de fierté s’empara de moi lorsqu’il constata qu’on « sortait » vraiment ensemble. Par contre, je ne tolérais pas le regard aguicheur que fit sa petite amie à MON Ji Hyuk. Jae Suk regarda Ji Hyuk de la tête aux pieds avant d’afficher un sourire.

Jae Suk « Et bien petite sœur, laisse moi me permettre de te dire que t’as du goût en frais de garçon… Par contre, lui il n’en a pas vraiment pour t’avoir choisis… »

Il me regarda et me tira la langue avant de tourner les talons et de marcher vers la maison. QUOI? IL AVAIT MARCHÉ ICI JUSTE POUR ÇA? Quel crétin. Non mais à quoi bon me rabaisser de la sorte hein? Je sais que je suis pas une bombe à comparer de se pétard de Ji Hyuk, mais je suis pas si affreuse que ça non plus hein!

Jae Suk « On s’apprêtais à souper… Se serait l’occasion rêvé de nous présenter ton homme! »

Je passai ma main dans mes cheveux, sur le point d’éclater toute la furie qui c’était accumulé durant la soirée. Je me retournai vers Ji Hyuk, grimaçant encore à cause de ma jambe, puis le regardai de façon vraiment mal à l’aise, car après tout ce que mon idiot de frère avait pu dire, Ji Hyuk devait se poser un tas de question et, j’avais la forte impression que d’ici les 30 prochaines secondes, on aurait une petite discussion…

AISH, ça y était, il avait mal au crâne ! Toujours à faire des erreurs pour elle, s'inquiéter pour elle, vouloir bien et mal faire pour elle, être égoïste... et même ça c'était pour elle ! Est-ce que cela avait seulement un sens ? Ok Ji Hyuk est un être égoïste, il l'a presque toujours été et était persuadé le rester toute sa vie : il a même été ainsi avec son demi-frère, jusqu'à faire pleurer celui-ci, prétendant l'adorer alors qu'il le harcelait pourtant. Le coréen s'amusait surtout de lui. Il en avait toujours été ainsi depuis que Mika avait disparu de sa vie. Bien des filles lui ressemblaient, avait quelques traits de son caractère... Bien des garçons avaient été amis avec Jyuk depuis plus longtemps qu'il ne l'avait été avec la nommée Mika, pourtant, personne n'était elle. Il l'avait comprit. Il savait également que la jeune japonaise n'était pas la femme de sa vie, jamais il n'en fut amoureux, mais elle était l'incarnation de tout ce que Ji Hyuk avait de précieux alors qu'il était jeune. L'incarnation de tout son petit cœur d'enfant.
Min Hee était différente de Mika. Mika avait autant de caractère, certes, elle était aussi fragile au fond, mais elle était terriblement malade également. La japonaise était fille d'une famille aussi riche que les Ok. Mais comme pour Min Hee à ce jour, Mika ignorait tout du monde des Ok. Il s'était attaché à elle, comme maintenant il est attaché à Min Hee, différemment certes, mais de façon intense.

Mika a fini enlevée par des gens qui ont faillit les tuer tous les deux.
Peut-être est-elle morte aujourd'hui d'ailleurs...
Si fragile et malade, c'est probable...
Qu'arriverait-il à Min Hee ?

Cependant, il n'arrivait pas à se défaire comme ça. Ce goût amer, il ne pouvait pas lui laisser. Si cela devait être la dernière fois qu'elle voulait le voir, le supporter, lui parler... autant faire durer la torture oui : il en avait décidé ainsi. Les excuses n'étaient pas vraiment les meilleures du monde, n'importe qui y verrait clair, enfin certainement pas Min Hee : la coréenne serait plus encline à penser qu'il ne pense qu'à lui pourrir la vie.

Quand elle accepta de monter, il dut rassembler toute la force de son corps pour empêcher que les muscles de son visage ne cède à l'excitation et forme un sourire sur ses lèvres. De quoi devait-il être fier ? Il la rendait folle et juste par pur égoïsme cette fois ( et parce que aussi, le jeune homme se sentait terriblement coupable puis il ne pouvait s'en empêcher ), il la forçait à succomber à ses volontés. N'en a-t-il pas assez fait ? De quel droit lui en demandait-il tant ? Très bien, il ne fait pas ça par méchanceté mais pour elle. Peut-être que si elle savait, elle serait celle qui mettrait un point final si abrupte à leurs rencontres. Seulement voilà, elle ne savait pas, Min Hee ne savait pas. Donc elle ne pouvait choisir.
Il sortit de ses pensées quand elle le regarda avec insistance et raclant sa gorge. Jyuk mit un temps à analyser la situation avant de percuter. D'un coup, sa tête refit face à la rue devant lui. Bien qu'il était vraiment amusé par ce petit moment, il n'a pas rit clairement, même un sourire ne se dessinait pas vraiment sur ses lèvres : bien petit, trop sérieux. Son torse se gonflait de chaleur, sachant que dans les prochaines secondes, elle serait dans son dos, proche. Si proche et si loin à la fois.
Il retint un soupire en l'entendant et la sentant chercher un appui sur la moto. Elle pensait que ça suffirait à la tenir ? Sous une impulsion, sans attendre vraiment que la coréenne ait trouvé un quelconque bord pour se maintenir, il démarra l'engin en vitesse. Si le geste n'avait aucune préméditation - bon d'accord, peut-être, quelque part, loin dans son esprit - le résultat n'en fut pas moins satisfaisant : sentir ses bras autour de lui à nouveau, sans que ce soit pour pleurer à cause de lui...

Le chemin se passa entre les voix étouffés et les feux rouges. C'était la première fois qu'il les respectait tous d'ailleurs ! Cela lui permettait d'écouter ses indications si durant la route, il n'avait rien comprit. Ses yeux se baladaient de temps à autres sur les mains et bras étrangers à son corps qui étreignaient celui-ci d'ailleurs. Seulement pas une seule fois il tenta de desserrer cette étreinte bien forte, pourquoi et de quel droit le ferait-il ?
Après maintes répétition de la part de Min Hee et quelques temps de route, ils arrivèrent enfin à la bonne rue et la respiration de Ji Hyuk se fit plus profonde : bientôt, il n'y aurait plus d'excuses. Il hocha vaguement la tête quand elle lui pointa un endroit précis et commença à rouler vers quand :

Min Hee « NON… Je veux dire… Pas celle là… L’autre d’à côté… Et euh… Arrête toi devant la cours… »

S'il ne roulait pas, il lui aurait lancé un de ses regards interrogateurs et très éloquent sur la question de la santé mentale que ces regards sous-entendent mais obtempéra sans en faire un drama. Il alla se garer devant ladite maison et coupa le contact. Il prit une ou deux secondes à regarder la maison par simple curiosité : après tout, c'est là qu'elle vivait. Il le savait à présent : si elle était amenée à avoir un problème, il saurait où se présenter...
Non, stop ! Se faisait-il des films ? Comme si elle aurait besoin de lui maintenant, si elle avait un souci, soit il serait le premier au courant en étant la cause, soit... qui dit que Min Hee penserait à lui ? Un nouveau soupire à effacer de l'historique des poumons de Ok Ji Hyuk ! Admirant toujours la bâtisse, il remarqua petit à petit que les bras de la coréenne ne l'avaient pas encore quitté. N'aurait-elle pas saisit la première occasion pour s'éloigner de l'incroyable crétin qu'il est ? Il se tourna légèrement vers elle, un peu béat et surprit.

Il la laissa descendre une fois qu'elle reprit ses esprits et descendit lui-même. Sans attendre, il ôta son casque, histoire de mieux voir et se mit à observer les horizons autour. Le coréen fit un tour avec sa tête avant de tomber sur Min Hee : encore dans le vague ? Un sourire fin couvrit ses lèvres alors qu'il s'avança pour ôter le casque de celle-ci aussi. Mais à peine il commença à tirer le casque pour l'enlever, les petites mains de la jeune femme couvrirent les siennes. Ji Hyuk marqua une pause et la regarda : quoi encore ? Il fit une moue exprimant sa question.

Min Hee « Je… Je dois le garder… »

Il toussa : le Ok n'y croyait pas ! C'était quoi encore cette histoire ? Il fronça les sourcils mais continua de lui enlever le casque. Qu'est-ce que cela pouvait bien faire ? Cette fille se faisait encore un drama en se mettant dans des histoires certainement. Ou peut-être qu'elle virait folle. Quoi qu'il en était, ce n'était pas en faisant du non-sens et gardant un casque sur la tête que la situation en serait plus normale.

Ji Hyuk - « Aish, arrête de dire n'importe quoi ! Tes neurones vont fondre et tu seras à jamais collée à ce casque si tu ne l'enlèves pas, regarde ça commence ! »

Soit, ce qu'il disait n'avait pas plus de sens mais c'était tellement ridicule comme histoire encore. Puis un Ji Hyuk qui n'est pas borné, n'est pas un Ji Hyuk donc forcément...

Min Hee « Ji Hyuk, si t’enlève mon casque je vais mourir et je veux pas mourir parce que je suis jeune et j’ai encore tous pleins de choses à faire dans ma vie, comme faire le ménage de ma chambre parce qu’aussi non mon père va être furieux, manger les sushis qu’il va justement préparer se soir pour souper, faire la vaisselle, écouter mon Drama préféré et… Et… »

Il fit la sourde oreille et lui ôta son fichu casque, avec un air las pourtant, nullement fier d'avoir réussit son coup mais fatigué de ces chamailleries qu'il ne comprenait pas ! Voilà ! Elle parlait de drama, il le savait et en était sûr, cette fille en écoutait trop effectivement... Le coréen la regarda avec un air de « Quoi maintenant ? » mais fit un petit sourire en partageant son regard mais...

Inconnu « Min Hee? »

Sa tête allait commencer à se tourner vers la voix mais Min Hee attrapa d'un coup ses avant-bras. Allez savoir pourquoi, mais d'un coup, cela semblait ne rien annoncer de bon : comportement bizarre + voix + annonce d'une demande multiplié par le facteur de trouble nommé Min Hee était égal à problème généralement. Une expérience d'il y a quelques années le lui avait apprit...

Min Hee « Okay écoute… Mes frères savent qui tu es, je leur ais parlée de toi… Mais là n’est pas l’important. Il m’a vu, il t’a vue, alors si on fait rien, on est mort. Donc t’as le choix, sois-tu coopères, sois-tu rembarque sur ta toto et tu fouts le camp en moins de 10 secondes… »

Il ouvrit la bouche dès qu'elle l'informa qu'elle avait parlé de lui à ses frères... Il voyait venir maintenant. Quoi ? Il allait se faire tabasser ? Au pire, ça, il pouvait le gérer... Il continua de l'écouter voulant savoir de quoi il était question, bien qu'il poussa plusieurs grognements et signe d'exaspération quant à la situation. « On est mort » ? Lui, d'accord mais... elle ? Oula, il n'était pas sûr de vouloir en savoir plus sur sa famille finalement mais partir comme ça ? Il n'eut pas le temps de considérer la chose toutefois.

Frère de Min Hee « Hey… Mais se serait pas l’homme de ta vie dont tu me parlais l’autre soir sœurette? »

Cette fois, il regarda ledit frère de Min Hee avant de tourner son regard de nouveau vers elle. De quoi ? Contrairement au code du parfait Ji Hyuk, aucun sourire en coin n'apparut sur ses lèvres quant à ça. C'était quoi la situation ? Son frère n'allait pas lui en mettre une pour avoir été un type dégueulasse avec sa soeur ? Où ignorait-il cette partie du récit ? Que savait-il au juste ? Son mal de crâne s'amplifia : famille de fous ! Il revint sur Terre pour trouver le doux contact visuel de Min Hee... Pardon, le percutant contact visuel de Min Hee.

Min Hee « Tu vas devoir coopérer… »

Il ouvrit la bouche comme pour protester mais la referma aussitôt et lui tint la main : c'était trop tard et il devait bien lui accorder ça, non ? Puis montrer à ce stade une désapprobation devant ce garçon qui semblait tant l'agacer - y avait-il une chance que ce dernier soit pire que Ji Hyuk lui-même ? - serait lui retirer une dignité et ça, il ne pouvait l'accepter. Puis ce n'était pas leur première fois non ?

Le Ok se permit cette fois de regarder bien le fauteur de troubles. Il était accompagné d'une fille qu'il tenait près de lui, très certainement sa copine... C'était ça un couple normal ? Le Ok était tellement habitué à ses amis instables qui ne tenaient aucune relation durable ou ceux qui étaient riches, fiancés de force qu'un couple normal semblait irréel. Si on comptait le fait que lui avait cessé de réellement fréquenter des filles excepté une - pour voir - depuis deux ans... c'était de l'inédit. N'empêche le regard que cette dernière lançait à Jyuk ne passa pas sous trappe, ce dernier habitué à en voir de tel - non, il ne se la joue pas, qui a dit que ces regards étaient pour lui ? - et à son égard - bon on a rien dit ! Il en resserra la main de Min Hee presque instinctivement et affronta le regard de son frère plutôt que d'accorder de l'importance à l'autre fille.

Frère de Min Hee « Et bien petite sœur, laisse moi me permettre de te dire que t’as du goût en frais de garçon… Par contre, lui il n’en a pas vraiment pour t’avoir choisis… »

Il hoqueta avec un sourire à ça et redouta presque de se faire prendre un coup de la part de Min Hee. Mais quoi ? Il ne s'adressait pas à lui ? Apparemment non, car aussitôt qu'il eut dit ceci, il repartit. Ji Hyuk ouvrit la bouche : ils avaient tous un problème, il en était certain maintenant. Il retint un rire complètement soufflé.

Frère de Min Hee « On s’apprêtais à souper… Se serait l’occasion rêvé de nous présenter ton homme! »

Cette fois, Ji Hyuk n'en revenait pas et cracha un rire silencieux sans que ce soit trop impoli : il avait reçu une éducation. Le coréen attendit d'être sûr que le frère Ahn ne puisse les entendre avant de confronter le regarde Min Hee. Oh il en avait des choses à lui demander... mais se faire inviter à souper chez les Ahn, ça hors de question qu'il y renonce, même si elle lui disait de partir maintenant : il était piqué à vif dans sa curiosité.

Ji Hyuk - « C'est de famille alors... » souffla-t-il en regardant vers chez elle « Bon, rapidement : qu'est-ce que je dois savoir ? Ils torturent par chez toi ? Pourquoi on en arrive à là ? Il sait quoi sur moi au juste ? Parce que tu vois, je m'étonne encore qu'il ne m'en ait pas mit-- »

Il s'arrêta, remarquant qu'il faisait allusions à des choses plus ou moins sensibles et douloureuses. Pour eux deux. Il resta cinq secondes silencieux avant de reprendre.

Ji Hyuk - « Je suppose que ça paraitrait bizarre si je m'éclipsais maintenant. Puis tu ne peux même pas marcher... »

Il désigna sa jambe de la main, celle-ci tenant toujours celle de Min Hee. Ce que le coréen réalisa sur le moment même. Il y eut comme un moment d'hésitation mais un sourire sadique se dessina sur les lèvres du démon qu'il redevenait à cet instant même. Tenant fermement sa main à nouveau, il la tira d'un coup contre lui, certain que la surprise et le fait qu'elle ne tienne que sur un pied la ferait céder. Une fois près de lui, il se baissa pour saisir l'arrière de ses jambes et passa une main dans son dos avant de la faire basculer dans ses bras.

Ji Hyuk - « Désolé princesse, mais je vais devoir te faire honte : c'est mon prix pour le mensonge et ce cinéma. Puis ça me stresse de te voir boitiller sur une jambe comme ça... et comme tu refuseras de monter sur mon dos pour cette petite distance surtout... J'espère qu'il y a de quoi je puisse te soigner chez toi. »

Mais aussi, au moins, de cette façon il était sûr d'avoir ce qu'il voulait : une visite dans cette maison, un instant de plus avec Min Hee et ce en tant que parfait - et très embêtant, si on se fie à la situation - petit copain. D'un pas décidé, il se décida à avancer là-bas, grognant qu'il ne comptait pas la lâcher avant avoir posé un pied à l'intérieur. Ce qu'il tint bien évidemment : parole de Ji Hyuk !
Il se mit n'empêche une belle baffe mentale en commençant à avancer le pas : avait-il oublié de tout ce qui l'avait poussé à s'éloigner d'elle. Min Hee dirait ce qui lui plairait bien sur lui, elle n'en restait pas moins une belle diablesse pour l'empêcher de faire ce qu'il devait faire comme ça. Le sourire sadique qu'il avait sortit de paire avec son agissement sembla se défaire un peu en y pensant : il était contraint là de se la jouer proche d'elle. Ji Hyuk savait pertinemment qu'après ça, la douleur d'une séparation en serait encore bien trop directe. Seulement, si on s'en tenait à ce qui voulait, cela devait se terminer en distance mais sans amertume. Juste de quoi Ji Hyuk puisse au moins garder toujours un oeil sur elle.

ARF ! A la fin, il ne savait même plus ce qui était bon de faire : disparaître totalement, l'ignorer à nouveau, avoir une relation froide et imbuvable de distance mais relativement correcte ou... se laisser aller ? De toute façon, cette dernière possibilité était exclue : Min Hee ne lui referait certainement pas confiance encore de la sorte après la dernière fois.
Chassant toutes ces histoires, il se permit d'aller vers la porte que le couple avait laissé ouverte à leur attention. Jyuk pria le ciel pour qu'il n'y ait aucun parent chez eux : mentir et jouer le jeu, le Ok voulait bien, mais les parents et lui en général... A quoi devait-il s'attendre ? Une batterie de questions quant à sa vie ? Du type : travail, études, métiers des parents et tout le tralala ? Bon, il avait réponse à tout et serait probablement très fier d'annoncer la bonne partie des choses ( cela s'appelle jouer la carte de la Lune chez les Ok : on en voit jamais la face cachée ).

Acceptant enfin de poser Min Hee à terre, il ajouta un « Fais attention quand même maintenant, hein ? » en retirant ses chaussures comme l'usage le veut. D'ailleurs, c'était la raison pour laquelle il avait bien voulu laisser Min Hee descendre du nid de ses bras car autrement elle n'aurait pas connu la température du sol de chez elle avant qu'il ait trouvé un kit de secours. Un autre mini-prétexte pour la sentir au plus près de lui également, il fallait bien se l'avouer. Déchaussé, il passa très vite un bras autour de la taille de la jeune femme sans gêne apparente. Comme par habitude. Et là, rien à voir avec ses habitudes de s'y prendre avec les femmes puisque monsieur avait arrêté : bel et bien parce qu'il se sentait à l'aise à agir de cette façon presque instinctive avec la coréenne ( ou soit parce qu'aussi, il s'imaginait agaçant à prendre si facilement les devants ).
Ji Hyuk se demandait maintenant « et puis quoi ? ». Il fallait qu'ils se donnent encore un peu de temps et l'excuse était toute trouvée. Il appela calmement le frère de Min Hee en le désignant par « Hyung », ignorant son âge en fait. Mieux valait par prudence juste. Jyuk lui signala juste qu'il tenait d'abord à soigner Minnie - ne laissant pas cette dernière parler, sait-on jamais - affichant son sourire le plus prétentieux mais poli du monde en attendant aucune réponse de la part de ce dernier.

S'avançant en demandant des indications à Min Hee, lui demandant de ne pas discuter sa décision, il finit par arriver dans la salle de bain où il lâcha enfin la fille de la maison. Toujours aussi sans gêne que dans la vie de tous les jours, le coréen prit l'initiative de chercher quelque chose pour lui faire un bandage ou ce qui pouvait être fait, comme passer de la pommade et autres trucs de soins.

Ji Hyuk - « Juste pour ma fierté : ton frère, il est plus vieux ou plus jeune que moi ? Que je corrige... »

Il continuait, comme si de rien était à s'occuper tant bien que mal de la blessure de Min Hee, ne laissant pas de libre arbitre à celle-ci. Cependant, Jyuk avait plus que l'habitude des blessures et donc par conséquent, il n'hésitait pas à faire ce qui lui semblait bon. Certes, elle ignorait cette partie du récit et c'était bien pour l'instant comme ça. Quand il eut fini, il se redressa de toute sa longueur et la regarda.

Ji Hyuk - « Si tu as un truc à me dire ou une mise en garde, c'est maintenant. Sinon, je te laisse mener les opérations, après tout c'est toi qui sait pourquoi on joue encore. »

Il afficha un sourire en prononçant « encore » faisant écho malgré lui à deux ans auparavant. Oh elle pourrait tenter de le tuer : elle avait encore besoin de lui pour l'instant !

Le rire étouffé de Ji Hyuk ne fit qu’aggraver mon mal aise. Avec tout ce qui vient de se passer, le simple fait qu’il trouve cette situation drôle me rend nerveuse. Est-ce parce qu’il a compris la totalité des blagues de mon frère qui, d’ailleurs, a signé son arrêt de mort? Ou bien c’est parce qu’il a trouvé cette scène vraiment hilarante? Je l’ignore et voilà ce qui me stresse autant. Parfois, j’aimerais pouvoir m’incruster dans sa tête seulement pour lire ses pensées. Ainsi, je pourrais être moins craintives et cela m’aiderais énormément à le comprendre. Bref, tout ça pour dire qu’en ce moment, son sourire et son regard me font fondre de timidité. Cette gueule, si je n’y serais pas autant attachée, je l’écraserais contre un mur de brique pour la seule et unique raison de stopper toute rougeur au niveau de mes joues. Je déteste montrer mes faiblesses et encore plus lorsque la personne qui les a causées est Ji Hyuk.

Ji Hyuk « C'est de famille alors... Bon, rapidement : qu'est-ce que je dois savoir ? Ils torturent par chez toi ? Pourquoi on en arrive à là ? Il sait quoi sur moi au juste ? Parce que tu vois, je m'étonne encore qu'il ne m'en ait pas mit. »

Je restai surprise sous le choc de toutes ses questions précipitées. Le pourpre s’étendit de long en large sur mes joues et, par gêne, je clignai des yeux et fixai mes pieds une fraction de seconde, le temps que je récupère un peu de pâleur au niveau de mon visage. Alors comme ça, il n’avait pas entièrement assimilé les conneries que mon frère avait lâchées sans scrupule. Heureusement pour moi… Non en fait, c’était malheureux, car maintenant je lui dois des explications. Actions dont je serai incapable de faire étant donné que je n’ai pas vraiment les couilles de le lui dire. Oui j’assume d’être tombée sous son charme, mais je ne suis pas encore prête à le lui dévoiler. D’ailleurs, je n’ai pas vraiment l’intention qu’il sache quoi que ce soit aux propos des sentiments que j’ai envers lui, car comme je l’ai pensé plus tôt, cet amour n’est absolument pas réciproque. Enfin, c’est-ce que je crois, car selon moi, lorsqu’on aime une personne, on fait tout pour lui plaire… Et bien que Ji Hyuk soit vraiment gentil avec moi en ce moment, il n’y a aucune preuve d’amour à l’intérieur… Je pense même qu’il fait cela pour se racheter. Peut-être qu’il a enfin compris que c’est inutile de me tomber sur les nerfs…?

Ji Hyuk « Je suppose que ça paraitrait bizarre si je m'éclipsais maintenant. Puis tu ne peux même pas marcher... »

Sa voix m’extirpa de mes courtes pensées et mes yeux se posèrent sur mon interlocuteur qui désignait ma jambe. Je regardai celle-ci, toujours aussi découragée par mon incompétence et ma maladresse. Je soupirai avant de sentir la main de Ji Hyuk presser la mienne. Je levai mon visage juste au bon moment, car monsieur décida sans mon consentement de me coller contre lui pour ensuite me prendre comme une princesse. Mon cœur se débâtit alors que mon corps resta inerte.

Ji Hyuk « Désolé princesse, mais je vais devoir te faire honte : c'est mon prix pour le mensonge et ce cinéma. Puis ça me stresse de te voir boitiller sur une jambe comme ça... Et comme tu refuseras de monter sur mon dos pour cette petite distance surtout... J'espère qu'il y a de quoi je puisse te soigner chez toi. »

Cette soudaine proximité n’améliora en rien mon état d’impuissance et ne stoppa aucunement les flammes qui illuminaient mes pommettes. Quant à mon cœur, il subissait une agitation incontrôlable. Une certaine partie de celui-ci était heureuse qu’il reste à mes côtés alors que l’autre partie était anxieuse des évènements à venir. Il faut dire que je viens – encore une fois – de me foutre dans de sales draps… Uh hum, correction : de nous foutre… C’était la deuxième fois dans notre vie que Ji Hyuk devait interpréter le rôle de mon petit ami. Seulement, cette-fois ci était un peu plus différente que la première, alias plus dangereuse, car la précédente, ce n’était que pour fermer la trappe d’un mec agaçant alors qu’aujourd’hui, il fallait que nous fassions face à ma famille au grand complet… Excepter ma mère. Et pour la énième fois durant la soirée, je me demande dans quoi je me suis embarqué. S’il n’aurait pas été aussi insistant aussi avec moi, on n’en serait certainement pas là.

Le beau brun finit par marcher vers ma véritable maison et, à chaque fois qu’il mettait un pied devant l’autre, c’était comme si je recevais un coup de couteau en pleine poitrine. Pour le moment, je mis la peur de côté pour libérer ma tête et penser rapidement à ce qui allait s’en suivre. De un, maintenant qu’une décision avait été prise et qu’elle était déjà en mode de production, je ne pouvais pas retourner sur mes propos, il était déjà trop tard pour remédier à une autre idée. De deux, Ji Hyuk et moi allons bientôt franchir le seuil de ma porte. Donc décidément, de trois, je devrai jouer moi aussi la « fausse » petite amie et faire comme si je l’aimerais. BIP, mauvaise réponse, tu l’aimes déjà pauvre idiote. Alors, je devrai me débrouiller pour ne pas paraître trop crédible non plus, histoire de ne pas éveiller de doutes qui enclencheraient des soupçons et ainsi de suite. Bien que ma famille sait très bien que je suis amoureuse de ce mec, il y a sûrement une façon de faire pour ne pas que Ji Hyuk le découvre… Ou peut-être pas? Maintenant que j’avais pris le temps de réfléchir, je laissai la peur reprendre place dans mon esprit. La voix de Ji Hyuk, me demandant gentiment de faire attention à moi à partir de maintenant, me fit sursautai quelque peu. Je me déchaussai péniblement et enlevai le poids de mon sac de mon épaule, le laissant choir dans l’entrée. C’est alors que monsieur Ok décida de prendre les devants en passant son bras autour de ma taille. Je le regardai pour y découvrir un visage qui démontrait de la détermination. Dire qu’il acceptait une seconde fois de me donner son aide et ça, de son plein gré… Apparemment. Après tout, c’est lui qui a cherché à finir dans cette situation pour m’avoir autant harcelé avec sa générosité.

La voix de mon « amoureux » s’éleva une seconde fois pour dire à mon stupide frère de Jae Suk qu’il tenait me soigner avant de s’aventurer dans la délicieuse dégustation de sushis. Un petit sourire s’immisça sur ma bouche lorsqu’il l’interpela par « Hyung ». Par la suite, je lui indiquai calmement comment se rendre dans la chambre de bain la plus proche, car il y en a au moins trois dans la maison. Une fois assise sur le couvercle du bol de toilette, je regardai ma blessure en grimaçant de dégout pendant que Ji Hyuk découvrait les moindres recoins de la pièce pour accéder finalement à la pharmacie et prendre ce dont il avait besoin pour désinfecter et recouvrir ma blessure. Mon collant avait un énorme trou alors, je n’avais pas vraiment besoin de l’enlever pour qu’il puisse me soigner étant donné que l’accès y était trop facile.

Ji Hyuk « Juste pour ma fierté : ton frère, il est plus vieux ou plus jeune que moi ? Que je corrige... »

Un nouveau sourire prit forme sur mes lèvres. Il s’impliquait vraiment dans notre « jeu » et bizarrement, cela me rassure, car je pense que ma plus grade crainte en ce moment, c’est que quelqu’un découvre que nous faisons que jouer la comédie, sans plus. Et cela m’effraye grandement.

Min Hee « T’inquiète, ils sont tous plus vieux que toi. »

Je lui tirai la langue avant de plisser les yeux sous les picotements du purifiant à bobos sur mon genoux. Malgré cette légère douleur, je le laissai jouer le « docteur », trouvant qu’il s’y prenait vraiment bien. D’ailleurs, je décidai de lui fournir des informations sur les membres de ma famille et quelques trucs spécifiques chez moi, histoire que les autres croient que j’ai déjà parlé de ma famille à mon « copain ».

Min Hee « Le premier, c’est Jin Guk, le seul qui a acquis un peu de maturité et de compréhension avec l’âge. Mais cela ne l’empêche pas d’être le pire crétin de la terre. Ensuite vient Tae Jun, le plus prétentieux de ces trois monstres. Il croit qu’il est le meilleur et qu’il a l’avantage sur tout le monde grâce à son intelligence et sa beauté. Il est plutôt sage comparativement aux deux autres, mais lorsqu’il se met à agir comme un con, il est incomparable. Et puis on finit avec Jae Suk. Comme t’as pu le remarquer, tout ce qu’il cherche à faire, c’est de me foutre la honte et de gâcher ma vie… Je dois même dire qu’il a réussi bon nombre de fois à t’accoté niveau emmerdeur de première… »

J’esquissai un sourire, sachant que j’allais sûrement piquer son orgueil en disant cela. Puis, je regardai le produit finit du pansement qu’il avait installé sur ma plaie, constatant qu’il avait fait un bon boulot.

Ji Hyuk« Si tu as un truc à me dire ou une mise en garde, c'est maintenant. Sinon, je te laisse mener les opérations, après tout c'est toi qui sait pourquoi on joue encore. »

Bien entendu, Ji Hyuk ne peut pas se contenter de se laisser attaquer sans répliquer, touchant maintenant mon orgueil avec l’insistance qu’il avait porté à son « encore », faisant allusion à deux ans auparavant. Je décidai de fronçai les sourcils pour lui montrer que je tolérais la blague, mais que s’il voulait éviter de jouer avec le feu, il serait préférable de ne pas continuer sur ce chemin, car c’est quand même lui qui a eu la brillante idée de me forçai à embarquer sur sa moto… Bref. Je me levai avec un peu moins de difficulté que tout à l’heure et affrontai le regard de Ji Hyuk. Je veux revenir sur quelques questions qu’il m’a posées plus tôt dans la soirée, question de mettre les points sur les « i ».

Min Hee « Tout d’abord, on ne torture pas ici, mais mes frères vont tout faire pour nous mettre mal à l’aise, ça je te le dis. Ils vont sûrement sortir plein de trucs totalement faux pour me mettre dans l’embarras, alors s’il te plait, ne croit pas tout ce qu’ils vont te lancé à la figure. Au pis, si tu veux, plus tard je te dirai ce qui est faux et ce qui est vrai dans leur manigance. »

Je pris une petite pause, lui laissant le temps d’assimiler ce que je venais de dire. Puis je repris la parole, me lançant dans un blabla interminable.

Min Hee « Pour ce qui est de notre couple, interdiction d’avoir des rapprochements trop… Vrai. On a beau jouer un rôle, je nous impose des limites. Se tenir la main, c’est parfait. Pas de gros câlins affectueux, pas de regards tendres et surtout, aucune bouche ne doit s’unir à l’autre. »

À ces mots, un souvenir fit surface, créant un petit pincement déplaisant au niveau de mon cœur. Celui ou, autrefois, nos lèvres s’étaient rencontrées. Je sentis la chaleur chatouiller mes joues avant que je ne racle ma gorge avec un peu moins d’assurance que lors de mes discours.

Min Hee « Pour finir… Je te demande de te trouver une raison logique pour quitter la maison immédiatement après le souper. Je veux pas que ce mensonge se prolonge plus longtemps. »

Le même pincement qui assaillait mon cœur une fraction de seconde plus tôt s’amplifia en pensant qu’après ce souper… Nos chemins se séparaient une seconde fois. Je savais que c’était mieux ainsi, mais au fond de moi, je ne désirai aucunement qu’il me quitte si tôt. Je lui fis dos, ouvris un tiroir et pris un élastique à l’intérieur pour me refaire une toque sur le dessus de la tête tout lui disant ce qu’il me restait à lui dire.

Min Hee « Donc si tu respectes tout ça, on risque de s’en sortir vivant. Si quelqu’un se doute de quelque chose… Faut se démerder pour s’en sortir, alors faut être le plus cohérent possible. A part cela… Je n’ai rien à rajouter… »

Ma toque finis, je regardai Ji Hyuk avec un regard complice. Je me sentais enfin prête à affronter le désastre qui allait subvenir. C’est alors que la dame autoritaire quitta enfin mon corps pour laisser place à la petite Min Hee plus réservé qui se massa timidement la nuque tout en fuyant les jolies prunelles de cet être enchanteur.

Min Hee « En faite si… Je rajoute un remerciement… »

Je le regardai, esquissai un petit sourire gêné et fis un signe de tête en guise politesse. Voilà, maintenant, il fallait y allez. Je lui pris donc la main et ouvris la porte, l’emmenant jusque dans la cuisine en boitant un tout petit peu. Une fois devant mon père, mes trois frères et la copine de Jae Suk, je rougis avant de regardai Ji Hyuk, incertaine. Son regard m’apaisa et me donna le courage de le présenter. Mon père me regarda avec un drôle d’air. Seul lui connaissait absolument tout sur Ji Hyuk. Il était au courant de son attitude emmerdeur, de l’épisode à sa villa et malheureusement, de ce que je ressentais pour lui. Mon père ne semblait pas tout capter ce qui se passait, mais je décelai une petite lueur dans ses yeux qui en disait long. Nous prirent finalement place à table, s’assoyant au sol l’un à côté de l’autre. C’est alors qu’une discussion s’engagea sur le fait que tout le monde était heureux de recevoir Ji Hyuk pour souper ce soir.

Tae Jun « Depuis le temps qu’elle parle de toi, on se demandait si on allait finir pas te voir. »

J’aurais aimé avoir des grandes cannes et de lui foutre un bon coup de pied sur le tibia pour qu’il se la ferme, mais malheureusement, ma petitesse me l’empêchait. Le pis dans tout ça, c’est que durant le souper, mes frères ne cessèrent de me mettre dans l’embarras en sortant tout plein de phrase de la sorte. D’un côté, j’étais contente d’avoir dis à Ji Hyuk qu’il ne fallait pas qu’il croit tout ce que mes frangins disaient, mais d’un autre côté, je me trouvais terriblement conne de lui avoir dit par la suite que s’il voulait, je lui dirais la vérité sur certaines répliques des mes abrutis de frères…

Heureusement, Ji Hyuk se débrouillait très bien et gérait la situation facilement. Il répondait aux questions interrogatrices de mon père et rajoutait aisément quelques petites anecdotes ici et là. Quant à moi, je pris parfois sa défense lorsque mes frères étaient trop curieux et me détendit en voyant Ji Hyuk agir de la sorte. Naturellement, j’aurais aimé que toute cette scène soit… Vrai et non purement « inventé », mais faut croire que la chance n’est toujours pas à mes côtés. Et en parlant de chance, Jin Guk pris la parole…

Jin Guk « Au fait Ji Hyuk, comment tu t’y es pris pour lui déclarer ton amour? Je veux dire, nous sommes pas mal tous curieux de connaître votre histoire… Disons qu’on ne pensait jamais que Min Hee finirait par conquérir ton cœur… Raconte nous…! »

Je lançai un morceau de sushi à Jin Guk lorsqu’il précisa qu’ils étaient surpris que je « sorte » finalement avec lui. Puis, mal à l’aise, je regardai Ji Hyuk. On n’a pas vraiment élaboré un plan sur « comment on a finit par sortir ensemble »… Alors j’espère qu’il sera capable de se débrouiller. D’ailleurs, je suis curieuse de voir ce qu’il va répondre…